* FOURREAU D'EPEE, (Fourbisseur) espèce de gaine, d'étui ou d'enveloppe, qui sert à couvrir la lame et à la garantir de l'humidité. Voyez EPEE. Le faux-fourreau est une longue enveloppe ou gaine de peau qui garantit le fourreau, comme le fourreau garantit l'épée.

* FOURREAU, en termes de Batteur-d'or, c'est une espèce d'étui sans fond, composé de vélin, dont on enveloppe les outils pour que les feuilles ne se dérangent point. On en met toujours deux en sens contraire ; en sorte que la partie de l'outil qui n'est pas renfermée dans l'un, l'est par l'autre, et qu'il n'y a jamais qu'un côté qui ne le soit par aucun. On fait glisser l'outil des fourreaux, en le prenant et en le poussant vers l'ouverture, pour examiner dans quel état est l'or.

* FOURREAU, (Bourrelier) c'est une espèce d'étui de peau, ou même de cuir, qui couvre la portion du trait qui correspond au flanc du cheval, et qui empêche que cette partie ne soit dépouillée de son poil par le frottement du trait.

* FOURREAU, (Ceinturier) papier, parchemin ou autre corps flexible et mou, qu'on roule et qu'on place dans les pendants d'un baudrier, pour les soutenir et en conserver la forme.

* FOURREAU, (Economie rustique) il se dit des feuilles qui couvrent l'épi du froment, de l'orge et des autres graines, lorsqu'il n'est pas encore formé ni sorti.

FOURREAU, (Manège et Maréchall.) La partie que dans le cheval nous nommons le fourreau, n'est autre chose que l'espèce de gaine qui en recele et qui en recouvre le membre. Cette gaine dont la situation est suffisamment connue, est un prolongement de la peau ; extérieurement elle se présente comme une sorte de poche flottante, d'une consistance très-forte et très-épaisse, qui cede sans s'étendre dans le temps de l'érection, et qui parait ouverte sur le devant lorsque le membre est retiré. Son orifice a la forme d'un bourrelet ; il est garni d'un plus ou moins grand nombre de rides et de plis différents. C'est sur la portion inférieure de ce même bourrelet, que l'on découvre dans quelques chevaux deux sortes de mamelons assez voisins l'un de l'autre ; d'où il n'est pas étonnant que l'on ait pensé qu'il en est qui ne sont pas absolument dépourvus de mammelles, mais d'où il est singulier que l'on ait voulu conclure que ceux dans lesquels on n'observe aucune élévation qui puisse les annoncer, n'en ont pas toujours été privés. Aristote a usé de plus de réserve. Lorsqu'il n'en a pas aperçu la plus légère trace, il n'a pas cru devoir supposer qu'elles avaient existé, et qu'elles étaient affaissées ou détruites par l'âge : j'ai Ve d'ailleurs une multitude de jeunes chevaux, dans lesquels malgré les recherches les plus scrupuleuses, je n'ai jamais pu en reconnaître le moindre vestige. Je ne sai au surplus si ce grand naturaliste a parlé d'après des observations exactes et répétées, lorsqu'il a dit : equi mammas non habent, nisi qui matri similes prodière.

Le fourreau est ordinairement dénué de poil. Comme il est dans la peau du membre une quantité de cryptes folliculeux du genre des glandes sebacées, que dans l'homme nous nommons glandes odoriférantes de Tyson, et qui filtrent une humeur grasse et très-fétide, dont l'amas et le séjour peut causer des inflammations, il importe extrêmement de laver et de nettoyer avec soin cette poche. Voyez PANSER. Il arrive souvent aussi qu'elle parait enflée, surtout après que l'animal a séjourné longtemps dans l'écurie : ces sortes d'enflures auxquelles les chevaux entiers sont plus sujets que les chevaux hongres, ne résistent jamais aux bains de rivière, et à un exercice modéré. Ceux qui ne seront point à-portée d'avoir recours à ces bains, étuveront fréquemment cette partie avec de l'eau fraiche ; ce qui produira les mêmes effets. (e)