Le brigadier d'infanterie dans une bataille est à cheval, pour pouvoir se porter plus vite aux divers bataillons de sa brigade, dont il doit ordonner tous les mouvements. Il y a des brigadiers, non-seulement dans la cavalerie légère et dans l'infanterie, mais encore dans les dragons et dans la gendarmerie : ceux de la gendarmerie, au moins ceux qui étaient capitaines-lieutenans des quatre premières compagnies, précédaient dans les promotions ceux de la cavalerie légère : mais cet usage n'est plus ; il n'est pas nécessaire d'avoir passé par la charge de colonel ou de mestre de camp pour parvenir au titre de brigadier ; le Roi a souvent promu à ce grade des capitaines aux gardes, des officiers de gendarmerie, des officiers des gardes du corps, des officiers des gendarmes de la garde, des officiers des chevaux-légers et des mousquetaires, des officiers d'artillerie, des ingénieurs, et des lieutenans-colonels. Ces officiers font leur chemin comme les autres, c'est-à-dire, que de brigadiers ils deviennent maréchaux de camp et lieutenans généraux par leur service.

Louis XIV. attacha aussi à la qualité de brigadier des honneurs militaires.

Le brigadier qui est logé dans le camp, et y a sa brigade, doit avoir une garde composée d'un caporal et de dix hommes de sa brigade : mais s'il est dans une place sous un autre commandant : il n'a pas même de sentinelle.

Quand le brigadier visite un poste l'officier tient sa garde en haie, sans autres armes que l'épée, et se met à la tête ayant son esponton près de lui.

Un officier, tandis qu'il n'est que brigadier, est pour l'ordinaire obligé de garder son régiment, s'il en avait avant que d'être parvenu à ce grade : mais il peut le vendre à son profit dès qu'il est fait maréchal de camp.

Par ordonnance du 30 Mars 1668, le Roi donne aux brigadiers d'Infanterie la même autorité sur les troupes d'infanterie, que ceux de cavalerie ont sur celles de cavalerie.

Par celle du 10 Mars 1673, il a été réglé que tout brigadier qui aura lettres de service, commandera à tous colonels ou mestres de camp, tant d'infanterie que de cavalerie : que dans une place fermée celui d'infanterie commandera à celui de cavalerie ; mais dans un lieu ouvert et à la campagne celui de cavalerie commandera à celui d'infanterie.

L'ordonnance du 30 Juillet 1695 y ajoute le brigadier des dragons, auquel elle donne le même rang qu'à celui de cavalerie, et ordonne qu'ils rouleront ensemble suivant leur ancienneté.

Par ordonnance du premier Avril 1696, il a été réglé que les brigadiers qui auront leur commission du même jour, garderont toujours, comme colonels, le rang que leur régiment leur donne, et marcheront comme brigadiers suivant l'ancienneté de leur commission de colonels. Et par celle du 20 Mars 1704, sa Majesté expliquant mieux son intention à l'égard des colonels d'infanterie qui ont passé soit dans la gendarmerie, soit dans des régiments de cavalerie ou dragons, elle a ordonné que les brigadiers d'infanterie, de cavalerie ou de dragons, marcheront entr'eux du jour de leur commission de colonels ou de mestres de camp d'infanterie, de cavalerie ou de dragons, sans avoir égard aux changements des corps, ni au temps où ils seront entrés dans celui où ils se trouveront.

Nonobstant le brevet que le Roi donne aux brigadiers, ils ne servent en cette qualité que par une lettre de service. Ils ont en campagne cinq cent livres par mois de quarante-cinq jours. (Q)