Au reste, comme cette rivière a très-peu d'eau en été près de sa source, et d'une eau qui par la lenteur de son cours semble croupir sous des rochers, on a cru qu'elle se perdait sous terre, parce que dans la sécheresse on la perd de vue dans les lieux voisins de son origine ; c'est ce qui a donné lieu à un bel esprit du siècle, de dire dans un de ses ouvrages, au sujet des fleuves d'Espagne : " l'Ebre l'emporte pour le nom, le Duéro pour la force, le Tage pour la renommée, le Guadalquivir pour les richesses ; mais le Guadiana n'ayant pas de quoi se mettre en parallèle avec les autres, Ve de honte se cacher sous terre ". Cette pensée puérîle fait honneur au goût de l'écrivain. (D.J.)