I. On prend un cylindre creux A B C D (Planche hydrost. fig. 27.) fait de quelque matière solide, ordinairement de bois, et on le place perpendiculairement dans l'eau ; après avoir adapté à la base inférieure une valvule ou soupape I, qui s'ouvre de bas en-haut.

II. On fait entrer dans ce cylindre un piston E K, qu'on appelle aspirant, et qui est aussi garni d'une valvule L, qui s'ouvre de bas en-haut ; et afin que ce piston puisse se mouvoir librement dans l'intérieur du cylindre, on y adapte un levier ou manche G H. Voyez PISTON, VALVULE, SOUPAPE.

Le piston E L étant tiré de I vers L, laissera l'espace L I vide d'air, au-moins en grande partie : par conséquent la pression de l'air extérieur sur la surface de l'eau stagnante, obligera l'eau qui répond à l'ouverture inférieure du cylindre, de monter dans l'intérieur de la pompe en ouvrant la valvule I. Voyez AIR et SYPHON.

Maintenant, si on vient à baisser le piston, la valvule inférieure sera nécessairement fermée par le poids de l'eau qui sera montée au-dessus ; et cette eau par conséquent étant ainsi foulée ouvrira la valvule supérieure, et montera au-dessus du piston, pour aller se décharger ensuite par la gouttière N.

Le piston s'élève donc et se baisse ainsi alternativement. Voyez la théorie des pompes expliquée plus exactement à l'article SERINGUE.

2°. La pompe foulante. En voici la structure.

I. On prend un cylindre creux A B (fig. 28.), que l'on divise en deux parties par un diaphragme, ou pièce de traverse C D ; on y adapte une valvule E qui s'ouvre de haut en-bas, et on met ce cylindre dans l'eau.

II. On place dans ce cylindre un piston garni d'une valvule G ; on ajuste à ce piston une verge de fer, qui peut se mouvoir sur des espèces de gonds, et par le moyen de laquelle une main appliquée en K élève et abaisse le piston autant qu'il est nécessaire.

En abaissant le piston F, l'eau ouvrira la valvule G et montera dans la cavité du cylindre B C ; mais si on lève ensuite le piston, la valvule G se ferme, de sorte qu'elle ne permet plus à l'eau de descendre : l'eau ouvre donc la valvule E et monte de nouveau, &, par cette manœuvre répétée, elle vient enfin se décharger par la gouttière M.

Cette pompe est fort difficîle à rectifier quand elle se dérange, attendu que le principal siege de son action est sous la surface de l'eau. C'est pour cela qu'on n'a point recours à cette pompe, quand on peut s'en passer.

La pompe de Ctesebes, qui est la première et la plus belle de toutes, est à-la-fais foulante et aspirante : voici sa structure et la manière dont elle agit. 1°. On place dans l'eau un cylindre creux de cuivre A B C D, garni d'une valvule en L. 2°. Dans l'intérieur de ce cylindre, on fait entrer un piston fait de bois verd, parce que ce bois ne s'enfle point dans l'eau, et on ajuste ce piston à l'ouverture du cylindre avec un couvercle de cuivre, mais sans valvule. En H est adapté un autre tube N H, avec une valvule en I, qui s'ouvre de bas en-haut.

Le piston E K étant levé, l'eau ouvre la valvule L, et monte dans la cavité du cylindre ; et quand on baisse le piston, la valvule I s'ouvre, et l'eau passe dans le tuyau N H. Chambers. (O)

POMPES, (Hydraulique) La règle qui établit la hauteur de l'aspiration des pompes, est que le poids de l'athmosphère qui nous environne est égal à une colonne d'eau de base égale et de trente-deux pieds de haut, ou à une colonne de mercure de vingt-huit pouces de haut et de même base, ce que l'on connait par le baromètre.

Cette expérience a réglé la hauteur de l'aspiration des pompes, qui ne peut s'élever plus haut que trente-deux pieds, pourvu que l'air extérieur comprime la surface de l'eau du puits ou de la rivière dans laquelle trempe le tuyau de l'aspiration, alors la colonne d'eau fait équilibre avec la colonne d'air.

On peut élever l'eau par différentes machines : 1°. par la force des pompes à bras et à cheval ; 2°. en se servant des trois éléments, de l'air, de l'eau, et du feu.

Les pompes à bras qui sont mues à force de bras d'homme sont les moindres de toutes les machines ; le peu d'eau qu'elles fournissent, et la fatigue d'un homme qui sans cesse lève les bras pour faire marcher le balancier, les rendent peu propres aux eaux jaillissantes ; on ne s'en sert ordinairement que pour avoir de l'eau pour arroser ou pour remplir des auges de cuisine ou d'écurie. Les pompes à cheval au contraire, c'est-à-dire, celles qui sont menées par un ou plusieurs chevaux, sont d'une grande utilité, et fournissent souvent plus d'eau en une heure qu'une source ordinaire n'en amène en quatre jours.

La seconde manière d'élever les eaux est d'employer la force des éléments, et c'est la meilleure de toutes. Les moulins que fait tourner l'eau ont l'avantage d'en fournir abondamment et pour ainsi dire jour et nuit ; la proximité de la rivière, ou la chute de quelque ruisseau, détermine à se servir de ces sortes de moulins qui, par l'extérieur, ressemblent aux moulins à blé et ne diffèrent que dans la composition du dedans ; il y a même de ces moulins qui moulent du blé et montent de l'eau quand on veut en décrochant la manivelle. Ils vont par le moyen de la chute d'un ruisseau sur la roue, ou quand ils sont dans le fil d'une rivière par la force du courant, tels sont la machine de Marli, la pompe Notre-Dame, la Samaritaine, les moulins de Saint-Maur, de Maisons, Conflans, Clichy, Chantilli près Senlis, Liancourt, Colorne dans le Parmesan, Nimphynbourg dans la Bavière, etc.

Dans les endroits éloignés des rivières et ruisseaux, tel que peut être un lieu élevé sur quelque coteau dont la situation est très-exposée aux vents, les moulins à vent y conviennent parfaitement ainsi que dans une plaine qui n'est point masquée par quelque bois qui arrêterait le vent. Ces moulins ressemblent à des moulins à vent ordinaires ; ils ont cependant une plus grande commodité, qui est de se mettre d'eux-mêmes au vent par le moyen d'une queue en forme de gouvernail, portant sur un pivot qui se tourne de tout sens. On en a exécuté de pareils à Versailles, Marli, Meudon, Chatillon, Argenville, Bercy, Porcherons.

La machine à feu des anglais dont on a construit deux modèles aux environs de Paris, est une invention des plus heureuses ; on en voit une dans une grande tour à Londres sur le bord de la Tamise. Il sera parlé plus amplement de toutes ces machines au mot machines. Voyez MACHINES HYDRAULIQUES au mot HYDRAULIQUE. Voyez aussi FEU.

" On distingue de deux sortes de pompes, la foulante et l'aspirante, la première porte l'eau d'une rivière sur le haut d'une montagne sans aucune reprise, ce que l'aspirante ne peut faire que dans la longueur de la tringle de fer qui passe dans son tuyau ; cette dernière même égale dans toutes ses parties à la foulante, amène toujours moins d'eau qu'elle.

Dans l'aspirante, le piston étant levé par la tringle du balancier ou de la manivelle presqu'au haut du corps de pompe, y laisse un grand vide rempli d'un air si dilaté, qu'il n'est plus en équilibre avec l'air extérieur. Cet air par sa pesanteur oblige l'eau de monter, et par son ascension élève le clapet, et l'eau entre dans le corps de pompe ; la portion d'air renfermée dans le tuyau montant se trouve si affoiblie, qu'elle donne lieu au poids de la colonne de l'athmosphère qui presse extrêmement sur la superficie de l'eau de la rivière, du puits ou de la bache dans laquelle trempe l'aspirant, et fait monter cette eau dans le tuyau aspirant jusqu'à une certaine hauteur ; le piston en descendant ferme le clapet de l'aspirant afin d'empêcher l'eau de descendre dans le bas, et ouvre le sien pour laisser passer à-travers l'eau qui est dans le corps de pompe ; enfin, le piston en se levant plusieurs fois de suite, l'eau de l'aspirant parvient dans le corps de pompe au-dessus du clapet du piston ; l'eau qui se trouve refoulée par la descente du piston passe au-dessus, et en se succédant s'élève peu-à-peu par le tuy au montant jusqu'à la cuvette du réservoir où elle tombe ; c'est donc à l'action de l'air antérieur et aux mouvements successifs des deux clapets qu'on doit tout le jeu de cette pompe.

Dans la pompe foulante, le piston est renversé, et il y a quelque différence dans la position du corps de pompe qui doit tremper dans l'eau. Le piston est attaché à un châssis de fer qui est mu par la tringle du balancier ou de la manivelle, et le tuyau montant est dévoyé pour laisser agir la tringle perpendiculairement. Le piston qu'on suppose presqu'au bas du corps de pompe, y laisse en descendant un espace vide rempli d'un air très-dilaté : alors l'eau de la superficie du puits pressée par les colonnes d'eau des côtés, et aidée du poids de l'athmosphère, est poussée de bas en haut, elle ouvre le clapet du piston, passe au travers et monte dans le corps de pompe. Quand le piston remonte, le clapet se referme pour empêcher l'eau de retomber, et l'eau au-dessus étant refoulée de bas en haut, ouvre le clapet supérieur du corps de pompe, et passe dans le tuyau montant qui successivement le remplit jusqu'à sa chute dans le réservoir.

On emploie souvent l'une et l'autre de ces pompes dans la même machine : on place dans le bas d'une rivière ou d'un puits l'aspirante, qui porte l'eau jusqu'à 25 pieds dans une bache ou cuvette, ou dans un corps de pompe, d'où elle s'élève successivement dans le tuyau montant jusqu'au réservoir. Quand la hauteur où on veut porter l'eau est considérable, ou que le puits est trop profond, on met dans cette bache une pompe foulante qui reprend l'eau, et la porte jusqu'au réservoir ; alors c'est le même mouvement qui fait agir les deux pistons liés par une tringle au-dessus l'un de l'autre, de manière qu'un piston aspire pendant que l'autre refoule l'eau. "

On observera dans les pompes foulantes, de faire le tuyau montant de même diamètre que le corps de pompe, afin qu'il y passe le même volume d'eau.

Dans la pompe aspirante le tuyau aspirant doit être beaucoup plus petit que celui du corps de pompe, mais le tuyau montant doit toujours être de même diamètre que le corps de pompe.

Le défaut de la plupart des pompes foulantes qui ont une manivelle à tiers-points avec trois corps de pompe, dont l'un aspire pendant que les deux autres foulent et contrefoulent l'eau, c'est l'étranglement des fourches, où l'eau est si resserrée, que ne pouvant y passer, elle cause un ébranlement à toute la machine qui la met en risque d'être brisée. Si, par exemple, un des corps de pompe a 8 pouces de diamètre, il y passera 64 pouces d'eau circulaires ; et si la fourche qui reçoit l'eau de ce corps de pompe et qui se raccorde au tuyau montant, n'a que 4 pouces, il n'y passera que 16 pouces d'eau, parce que 4 fois 4 font 16 ; or, 64 pouces d'eau du corps de pompe ne peuvent passer dans 16 ; il faudrait donc que chaque fourche de cet équipage eut le même diamètre du corps de pompe, ou au moins qu'elle l'eut par le bas en venant diminuer à 6 pouces par en-haut, pour se raccorder au tuyau montant, lequel aura de diamètre celui du corps de pompe qui est ici de 8 pouces ; c'est ainsi qu'on évitera les étranglements et les accidents si fréquents dans les machines, et que l'eau sera portée plus facilement et en plus grande abondance dans les réservoirs. (K)

Machine de Pontpéan, ce sont les machines qui servent à épuiser les mines de ce lieu et à en tirer le minéral ; il y a pour remplir cet objet une infinité de machines différentes, mais celles exécutées à Pontpéan, passent sans contredit pour être les plus parfaites ; en voici les descriptions, tant de celles établies pour épuiser les eaux de la nouvelle mine, que celles de l'ancienne.

La première est composée d'une roue à augets, de 16 pieds de diamètre, dont on trouve les développements dans la seconde Planche ; cette roue a 8 pieds d'épaisseur, son arbre a 13 pieds de longueur, et est terminé par des manivelles doubles, dont les développements se trouvent aussi dans la seconde Planche ; les augets au nombre de quarante reçoivent successivement l'eau qui y est apportée par le canal K F, creusé en terre et raccordé avec un coffre de bois, posé sur des chevalets dans toute la partie du terrain, qu'il a été nécessaire de creuser pour laisser aux tirants la liberté de se mouvoir. La partie 9 F de ce canal est mobile, de deux sens différents en long, de 9 en F, et en hauteur vers g, mais ce mouvement en long ne pouvant se faire, sans que la portion du canal r F s'éloigne de la partie m K du canal, laquelle est fixe, il a fallu trouver un moyen pour empêcher l'eau de se perdre. Pour cet effet, on a placé entre r et m plusieurs châssis, 10, 10, composés chacun d'une solive, dont la face supérieure affleure le fond du canal. Vers les extrémités de cette solive, sont des montants de même grosseur assemblés à tenons et mortaises ; ces montants sont reliés ensemble par le haut, par un chapeau dans lequel ils s'assemblent, lequel en empêche l'écartement, une chaîne ou barre de fer produirait le même effet ; ces châssis au nombre de quatre, espacés également sont mobiles, selon la longueur du canal, sur deux poutres 12, sur lesquelles portent aussi les roulettes de la portion mobîle du canal. Les intervalles que les châssis laissent entr'eux sont fermés ; savoir, le fond et les côtés par des cuirs gras, cloués sur les solives et les montants du châssis, en sorte que l'eau ne puisse point s'échapper.

Il résulte de cette construction, que le canal peut s'allonger et se raccourcir, à-peu-près comme un soufflet, s'ouvre et se ferme, sans que l'eau se perde ; quand le canal est allongé les cuirs sont tendus, et dans le raccourcissement le poids de l'eau les fait bourser en dehors.

Les manivelles B 21, fig. 1, 2 et 5, sont coudées de manière, que la partie 21 n'est pas dans le même plan que la partie B 2, mais fait avec elle un angle de 45°. La longueur de la partie 21 est à la longueur de la partie B 2, comme la corde de la quatrième partie du cercle est au rayon ; en sorte que les trois centres des tourillons B 2, 1, forment un triangle isocele rectangle en B, il en est de même de la manivelle qui est à l'autre extrémité de l'arbre, avec cette condition que les coudes des manivelles sont diamétralement opposés ; en sorte que les quatre tourillons 2, 1, 2, 1, des deux manivelles regardent quatre points de la roue équidistants les uns des autres.

Les tourillons 2 et 1 des manivelles reçoivent les extrémités des tirants 2, 13, 15, 1, 13, 14, qui font agir les pompes 17 ; ces tirants sont suspendus dans le milieu de leur longueur à des chaînes S 13, dont l'extrémité inférieure 13 faite en étrier embrasse le corps du tirant où il est fixe, par un boulon ; l'autre extrémité S de ces chaînes est accrochée à un des bouts des bascules S P R, mobiles en P sur un chevalet qui traverse le canal, ou suspendues à quelques-unes des parties du bâtiment qui renferme la machine, l'extrémité R des menues bascules est chargée d'un poids en quantité suffisante pour tenir les tirants en équilibre, sans cependant gêner leurs mouvements.

Les extrémités supérieures 14, 15, 16 des tirants, sont raccordées par une chaîne à une bande de fer fixée sur la circonférence des quarts de cercle L, représenté séparément par la fig. 11. Pl. II. au moyen desquels le mouvement d'horizontal qu'il était, devient vertical dans les corps de pompes M N, 17, 17, 17, qui descendent dans les puits ou bure de la mine, dont les terres environnantes sont soutenues par un cuvelage de charpente ; on voit en 18, fig. 2. l'emplacement de l'échelle par laquelle on descend au fond de la mine.

Les quarts de cercle ont six pieds de rayon ; et la bande de fer qui en couvre une partie, et dont nous avons parlé, est terminée à chacune de ses extrémités par une moufle qui reçoit un piton qui est le dernier anneau des chaînes. Ce piton est fixé dans la moufle par un boulon qui traverse les deux pièces ; l'une des deux chaînes communique au tirant, et l'autre au piton.

L'eau élevée par les pompes est versée dans le bac b, d'où elle s'écoule par une rigole ou canal souterrain d f l, dans le coursier l C D E de la roue, dont elle peut encore recharger les augets, au cas que par le canal supérieur K m r F ils ne soient pas remplis suffisamment, d'où elle sort par-dessous l'arcade E, qui termine le coursier du côté d'aval.

Les tourillons B des manivelles de la roue, posent sur les paliers de cuivre encastrés dans les pièces de bois 4 qu'on appelle aussi paliers, dont les extrémités terminées en languettes ou tenons sont mobiles dans les rainures des coulisses 6, 6. Au moyen de deux vis ou verins 3, 3 qui traversent le palier 4 taraudé en écrou pour les recevoir, les extrémités inférieures des vis posent sur la semelle ou plate-forme 7 l qui porte, et dans laquelle sont assemblés les montants 5, 6, 6, 5 de la cage de charpente qui renferme la roue ; ces montants sont reliés par le haut par un cours de chapeaux 7, 7, h, 7, 7, h, dans lesquels ils sont assemblés, et que les têtes des vis traversent ; sur ces chapeaux sont établies des solives qui composent un plancher sur lequel on monte pour manœuvrer les verins, dont la tête garnie d'une frette de fer est percée de part en part de deux mortaises dans lesquelles on place des leviers, au moyen desquels en tournant d'un sens ou d'autre, on élève ou on abaisse les paliers 4 qui soutiennent les tourillons de la roue, et par ce moyen la roue elle-même, dont on remet l'axe dans la situation horizontale, au cas que quelqu'accident l'ait dérangé. Toute cette partie de la machine est renfermée dans un bâtiment ou angard, dont on voit le plan fig. 2.

La portion F 9 du canal, fig. 1, F r, fig. 2, peut s'élever et s'avancer sur la roue pour donner plus ou moins d'eau ; cette portion de canal est soutenue par un essieu du côté de P r, dont les extrémités reçoivent chacune une roulette 12, 12, qui peuvent rouler sur des couches 5, 12, pour avancer ou éloigner le canal de la roue. La portion antérieure F est soutenue par un rouleau, z, fig. 10, Pl. II. d'un pied de diamètre ; à chacune des extrémités de ce rouleau, dont la largeur est de 9 pieds, est fixée une roue de fer x y, dentée en rochet l'une d'un sens, comme dans la fig. 7, et l'autre dans le sens opposé. Les extrémités des tourillons de ce rouleau sont mobiles dans des rainures pratiquées aux faces intérieures des montants l h l h du châssis vertical, dans lequel passe le canal mobîle F ; ces deux montants sont reliés par un chapeau h h dans lequel ils sont assemblés : ce chapeau est percé de deux mortaises verticales pour recevoir les deux poulies s u, sur lesquelles passent les chaînes asx, bux, dont les derniers anneaux reçoivent les crochets x des pitons ou brides, dont l'oeil reçoit les tourillons du rouleau Z, qui se trouve par ce moyen suspendu dans les coulisses des montants l h. Les extrémités supérieures de ces chaînes sont accrochées aux crochets qui terminent l'écrou a b, que l'on élève ou qu'on abaisse en faisant tourner d'un sens ou d'autre la vis g t, par le moyen de la manivelle ou clé g ; cette vis qui repose en t sur une crapaudine, est affermie dans la situation verticale par une bande de fer h 4 5 h qui lui sert de châssis ; il est aisé d'entendre qu'en élevant l'écrou a b, les chaînes couleront sur les poulies s u, ce qui élevera le rouleau Z, et par conséquent le canal F qui repose sur lui.

Pour avancer ou éloigner le canal, c'est-à-dire pour l'allonger ou le raccourcir, on fait tourner le rouleau Z sur lui-même par le moyen des rochets y, l'un denté, comme dans la fig. 7, pour accourcir le canal, et l'autre dans le sens opposé, pour l'allonger. Chacun de ces rochets est armé d'un levier de la garouste 5 4 y, mobîle en y sur le tourillon du rouleau qui en traverse l'oeil ; le cliquet 4 3 de ce levier saisit à chaque oscillation une ou plusieurs dents du rochet, ce qui fait tourner le rouleau et accourcir le canal, la roulette 12 roulant sur la poutre sur laquelle elle repose ; ou en se servant de l'autre levier placé à l'autre extrémité du rouleau, qui est aussi bien que son rochet disposé en sens contraire, on fait approcher le canal, que l'on allonge par ce moyen ; et les cuirs dont on a parlé se prêtent avec facilité à tous ces mouvements.

Reste à dire un mot de la construction détaillée de la roue représentée fig. 3 et 4, et de celle des quarts de cercle fig. 11. On voit par la fig. 4 que le tambour de cette roue est composé de trois cours de courbes soutenues chacune par huit rais A B qui sont disposés de manière qu'ils se contreventent l'un l'autre alternativement, et sont assemblés dans l'arbre de la roue de deux pieds 8 pouces de gros, et de 13 pieds de long, réduit à huit pans. Pour que les rais s'assemblent perpendiculairement dans les faces, les extrémités de l'arbre sont arrondies sur trois pieds de long, et garnies chacune de quatre frettes de fer ; c'est dans ces parties arrondies que sont encastrées les queues des manivelles. Les rais A B et C D sont d'une seule pièce, aussi bien que ceux qui coupent ceux-ci en angles droits, et qui sont du même sens, au lieu que les intermédiaires E F sont inclinés en sens contraire. On prend ces rais dans du bois qui ait de lui-même à-peu-près la courbure requise, afin que le fil du bois soit moins tranché ; deux rais qui s'entrecroisent à angle droit sont entaillés de moitié de leur épaisseur, l'un dans sa concavité, et l'autre dans sa convexité, afin qu'ils se trouvent dans un même plan ; et pour pouvoir les monter sur l'arbre, on est obligé de faire une des mortaises une demi-fais plus longue qu'elle ne devrait être, pour pouvoir faire entrer le rai, que l'on place le second : on remplit ensuite le sur plus de la mortaise avec un coin ou une cale, lorsque l'entaille de ce second rai a saisi ce qui reste du premier, qui a aussi été entaillé de même, en sorte que deux rais ainsi placés dans deux mortaises de l'arbre qui se croisent à angle droit, sont dans un même plan, et s'empêchent réciproquement de sortir.

Sur les extrémités supérieures F A E D E des rais, qui doivent se trouver toutes dans un même plan, on assemble les goussets G G, fig. 3, 4 et 6, de quatre pieds de longueur, sur un pied de haut, entaillés, comme on voit dans la figure, pour recevoir les jantes des courbes H H, entaillés de manière que leurs crochets saisissent les crochets des goussets. Chaque assemblage est encore fortifié par trois boulons à clavettes ou à vis, qui assurent les jonctions des seize pièces qui composent un cours de courbes.

Sur ces trois cours de courbes de 14 pieds de diamètre, et éloignées l'une de l'autre de milieu en milieu d'environ trois pieds, sont clouées des planches de 8 pieds de long, qui forment le tambour ou le fond des augets ou pots, au nombre de 40 ; la profondeur des augets est de 15 pouces, mesuré sur le rayon de la roue ; les cloisons qui les séparent sont obliques au rayon, avec lequel elles font un angle d'environ 45 degrés ; elles sont aussi coudées vers le centre, à un tiers environ de la profondeur des augets. Les cloisons, le fond et les côtés des augets doivent être bien étanchés, pour que l'eau qu'ils reçoivent ne puisse se perdre qu'après que par son poids elle aura fait agir la machine, et que les augets qui la contiennent seront descendus dans la partie inférieure de la roue.

Quant aux quarts de cercle, leur construction sera facilement entendue après ce qui vient d'être dit de celle de la roue, et en considérant la fig. 11. Pl. II. A B, A C, les deux bras assemblés à angle droit, à tenons et mortaises doubles, que le boulon L, fig. 1. et 2, traverse : c'est-là le centre du mouvement du quart de cercle. G, le gousset ou tasseau porté par une barre de fer A G. E D, F H, les courbes reliées chacune sur le gousset par trois boulons, et ensemble par la plate bande de fer E F, aux extrémités de laquelle sont attachées les chaînes, comme il a été dit ci-dessus. Enfin ces deux courbes, dont la convexité est éloignée de six pieds du centre, sont encore affermies par les deux liens D H qui s'assemblent d'un bout dans les bras, et de l'autre près les extrémités des courbes.

Description de la machine pour épuiser les eaux de l'ancienne mine de Pontpéan en Bretagne, et pour en tirer le minéral. Premièrement, la machine pour épuiser les eaux : cette machine, représentée dans les Pl. III. IV. et V, est mue par une chute d'eau qui est reçue dans les augets d'une roue A B de 33 pieds de diamètre, et trois pieds d'épaisseur ; les augets, au nombre de 80, sont disposés comme ceux de la roue de la machine de la nouvelle mine ; cette roue est renfermée dans un coursier et dans une cage de charpente, représentée en profil dans la Pl. IV ; l'axe de la roue, de trois pieds quatre pouces de gros, sur dix pieds de long, est embrassé dans sa partie carrée par les rais de la roue ; ses deux extrémités, qui sont arrondies et garnies de plusieurs frettes de fer, sont terminées par une manivelle simple C D ou 1, 2, 3, représentée plus en grand au bas de la Planche III. E F C D 6, la manivelle vue de profil ; E F, la queue qui entre dans l'arbre : cette partie est aplatie. E, un trou dans lequel passe un fort boulon qui retient la manivelle à l'arbre. F, tourillons sur lesquels la roue tourne ; C D, bras de la manivelle ; D 6, tourillon qui reçoit l'étoîle de fonte, par le moyen de laquelle le mouvement est communiqué aux chaînes auxquelles les pitons sont suspendus ; 7, 8, 9, le disque que nous avons nommé étoile, percé au centre pour recevoir le tourillon D 6, a de chaque côté un rebord de deux pouces environ, qui forme un canon quatre à cinq fois plus long que ce disque n'a d'épaisseur. Cette étoîle est aussi percée de six trous équidistants les uns des autres et du centre du grand trou qui reçoit le tourillon de la manivelle ; chacun de ces trous reçoit un boulon, par le moyen desquels on fixe à l'étoîle les brides ou boucles qui terminent chacune des six chaînes 1, 7, 2, 8, 3, 8, 4, 9, 5, 9, 6, 7, et qui en sont les derniers maillons. Les boulons traversent l'épaisseur de l'étoile, et les deux yeux des brides où ils sont retenus d'un coté par une tête, et de l'autre par une clavette double ou un écrou si l'extrémité des boulons est taraudée en vis.

Chacune des six chaînes qui partent de l'étoîle D, Pl. IV. vient s'enrouler sur les poulies c e g cc ee gg ; de trois pieds de diamètre, fixées à une des extrémités d'un arbre horizontal que l'on voit représenté séparément au bas de la Pl. III. et dans le profil, Pl. V. b, la poulie qui reçoit la chaîne qui vient de l'étoile, laquelle est arrêtée par un crochet ou piton à une cheville placée à la circonférence de la poulie b. C, une autre poulie toute semblable à la précédente, fixée à l'autre extrémité de l'arbre. Cette poulie reçoit la chaîne par laquelle le piton est suspendu dans l'un des corps de pompes E F G H, disposés dans le puits de la mine de manière à former deux ou trois ou six relais, au cas que la profondeur de la mine l'exige.

Il y a six arbres et douze poulies. Il faut observer que les six chaînes qui partent de l'étoîle D, s'enroulent sur les poulies qui les reçoivent d'un sens opposé à celui des chaînes des pistons ; en sorte que quand la chaîne de l'étoîle s'enveloppe, celle du piston se développe d'une égale quantité, ce qui permet au piston de descendre et d'aspirer l'eau, soit au fond de la mine, ou dans une des basches qui servent de relais. La levée de chaque piston est à chaque coup de pompe égale au diamètre du cercle que décrit le centre du tourillon de l'étoile, c'est-à-dire double du rayon de la manivelle ; cette quantité est de sept pieds.

Les six arbres dont la situation est horizontale, sont placés dans une cage de charpente P S g gg, Pl. IV. et aussi éloignés les uns que les autres du centre C de la grande roue. Les tourillons des deux supérieurs c cc portent sur des paliers encastrés dans le chapeau M N, qui relie ensemble les quatre montants O P S T qui composent un des côtés de la cage. Les deux autres arbres e ee sont portés par les deux montants P S, et les deux inférieurs g gg par une traverse qui est assemblée dans ces mêmes montants. Les parties inférieures des montants sont assemblées dans les couches ou semelles L K, servant d'empatement à toute la machine.

Les tourillons C C de la grande roue reposent sur des paliers de fonte encastrés dans une pièce de bois appelée semelle ; cette semelle repose et est embrevée et chevillée sur la traverse horizontale V X ; cette traverse est percée en V et X de deux trous taraudés en écrou pour recevoir les vis ou verins R X, Q V, au moyen desquelles on élève ou on abaisse l'axe de la grande roue pour le placer horizontalement et à une hauteur convenable. Les deux extrémités de la traverse V X sont terminées en tenons, auxquels des rainures pratiquées dans les faces latérales des montants S g P gg, servent de guide. Les extrémités supérieures des vis sont carrées et percées de deux trous dans lesquels on embarre des leviers pour faire tourner les vis, soit à droite soit à gauche.

De la machine pour tirer le minéral. Pl. III. et V. C'est un treuil de trois pieds de diamètre, et dix pieds de long, sur lequel s'enroule la chaîne à laquelle le seau y est suspendu ; la chaîne passe sur la poulie u encastrée dans la pièce verticale t Xe terminée par les deux extrémités par deux tourillons sur lesquels elle est mobîle ; les tourillons sont reçus par des collets ou crapaudines posées sur quelques-unes des pièces de la charpente du comble, qui recouvre toute la machine : le mouvement de cet arbre vertical permet à la chaîne qui passe sur la poulie u de s'enrouler sur le treuil, sans doubler sur elle-même.

Le treuil est terminé par deux tourillons, et son axe doit être exactement le prolongement de celui de la roue qui fait mouvoir toute la machine. Le tourillon du côté de la roue est prolongé, et forme une manivelle simple 4, 3, qui étant rencontrée par l'extrémité du tourillon 3, qui reçoit l'étoile, est forcée de tourner du même sens, en sorte que la roue et le treuil commencent et achevent ensemble leurs révolutions, ce qui fait enrouler la chaîne sur le treuil, et monter le seau y qui contient le mineral.

Le seau étant arrivé à la hauteur 5, voici comment le treuil s'arrête de lui-même sans que le mouvement de la roue soit interrompu : pour cela il faut savoir que les collets qui reçoivent les tourillons du treuil sont encastrés dans deux pièces de bois verticales pk, lh, assemblées à charnières par leurs parties inférieures en h et k : ces deux pièces de bois sont reliées ensemble par le tirant de fer lp, dont les extrémités terminées en pitons, sont reçues dans des mortaises pratiquées dans les faces intérieures des montants lh, pk, où elles sont boulonées ; la partie supérieure des mêmes montants est mobîle entre deux solives disposées parallélement à l'axe du treuil ; en sorte que les deux montants peuvent s'incliner en marchant par leurs parties supérieures entre les solives qui leur servent de guide du côté de lp, sans que leur distance respective change par ce mouvement : le treuil s'éloigne de la roue, et sa manivelle cesse d'être en prise au tourillon 3 de l'étoile, et son mouvement est interrompu. Or voici comment ce mouvement s'exécute. A une des sablières de la cage de cette machine est fixé et assemblé en 10 un lever du second genre 10, 9, 8, placé dans le même plan que les deux montants lh, pk ; ce levier reçoit en 9 un piton adherant au montant pk, avec lequel il est assemblé par un boulon ; et la partie inférieure 7 du même levier est reçue dans l'extrémité 7 du levier 5, 6, 7 du premier genre mobîle en 6, l'extrémité 7 de ce levier terminée par un anneau ou pied de biche reçoit, comme nous avons dit, la partie inférieure du grand levier, l'extrémité 5 de l'autre bras 6, 5, est destinée à rencontrer le seau y qu'il élève : lorsqu'il est parvenu en 5 par le mouvement, l'extrémité 7 s'abaisse en décrivant un arc de cercle, ce mouvement éloigne du point k, l'extrémité 8 du grand levier, ce qui fait marcher les deux montants l h, p k, entre leurs guides, allant de l vers p, et par conséquent le treuil entier, dont la manivelle 4, 3 cesse, par ce moyen, d'être en prise au tourillon 2, 3 de la manivelle de la grande roue, et le treuil cesse de tourner.

Le treuil est armé à une de ses extrémités d'un rochet q, dont les dents reçoivent le valet en pied de biche r, mobîle à charnière par son autre extrémité sur une des pièces de la cage de la machine. Ce rochet et son enclictage sont nécessaires pour empêcher que la charge du seau y ne fasse retrograder le treuil, lorsque sa manivelle cesse d'être appuyée par celle de la roue.

Lorsqu'on a vuidé le seau y, on le laisse redescendre ; pour cet effet on dégage, soit avec une pince, ou en tirant avec une corde le valet de dedans les dents du rochet ; alors le poids du seau et de la chaîne font retrograder avec rapidité le treuil ; pour moderer ce mouvement, on a ajusté un frein s, qui est une pièce de bois mobile, à charnière, par une de ses extrémités, sur une des pièces dormantes de la cage ; le milieu est échancré circulairement pour faire place au rouet fixé sur le treuil, et sur lequel on comprime le frein, qui est un levier du second genre, par un autre levier n m aussi du second genre. Ce dernier levier est lié à l'extrémité du premier par le tirant de fer s n, assemblé par ses extrémités à charnières boulonnées : en appuyant avec la main, plus ou moins fortement sur l'extrémité m du levier n m, on modere à volonté la vitesse du treuil lors de la descente du seau y. Le seau ayant été rechargé, on rend le mouvement au treuil, en relevant l'extrémité 7 du levier 5, 6, 7, et rapprochant l'extrémité 8 du levier 10, 8, du point k, ce qui remet la manivelle du treuil en prise avec celle de la roue, et c'est l'état que la figure représente. Les machines précédentes sont de l'invention de M. Laurent, et la description de M. Goussier.

POMPE DE MER, (Marine) c'est une grosse colonne qui parait sur la surface de la mer, presqu'en figure d'un fagot long et étroit, avec ses branches et son pied, c'est-à-dire, large au haut et au bas, ou comme un arbre arraché qui a ses branches et ses racines. Cette colonne est d'eau, et cette eau qui semble être tirée de la mer par une pompe, retombe souvent tout d'un coup. Quelques-uns croient qu'elle vient de la mer, et qu'elle en a été attirée par le soleil. Les matelots s'affligent quand ils voient cette pompe, tant parce que si elle venait à tomber sur leur vaisseau, elle pourrait le couler à fond, ou le faire sombrer sous voiles, que parce qu'ordinairement elle est suivie de violentes tempêtes, qui ne sont pas moins à craindre pour eux. Voyez SIPHON et PUCHOT. Voyez aussi TROMBE.

POMPE, terme d'Oiselier ; espèce d'auge fait de bois, de terre, de fayence, ou de plomb, qui a une ouverture au milieu pour laisser passer la tête de l'oiseau, et un autre au haut, où l'on fait entrer le gouleau d'une fiole pleine d'eau ou de mangeaille, et qui est renversée perpendiculairement sur la pompe.

POMPE, s. f. (Grammaire) appareil somptueux, employé pour rendre quelqu'action publique plus solennelle et plus recommandable. C'est l'art d'en imposer aux yeux. Une pompe funèbre, c'est l'appareil de l'inhumation d'un grand ; sa vanité, pour ainsi dire, lui survit encore. Il descend au tombeau où les vers l'attendent pour s'en repaitre, et la cendre froide de ses ayeux pour se rejoindre à la sienne, au milieu des signes de sa grandeur. Il n'est plus rien lorsque tout annonce qu'il fut un grand. De pompe, on a fait l'adjectif pompeux.