PORC-EPIC, histrix ; animal quadrupede couvert d'aiguillons comme le hérisson. Les Italiens, les Espagnols et les Anglais donnent au porc-épic un nom qui signifie dans notre langue porte épines, et nous l'appelons porc-épic, peut-être à cause que ses piquans ressemblent aux barbes d'un épi de blé. Il diffère du hérisson par la figure des aiguillons et du reste du corps, principalement des pieds, du museau et des oreilles. Albert, l. XXII. tract. IIe c. 1. de anim. rapporte que le porc-épic se tient caché pendant l'été, au contraire du hérisson, qui ne se cache que l'hiver.

Le plus grand des porcs-épics dont M. Perrault a donné la description, avait deux pieds et demi de longueur depuis le bout du museau jusqu'au coccyx ; les jambes étaient fort courtes ; celles de derrière n'avaient que six pouces de longueur depuis le ventre jusqu'à terre, et celles de devant seulement quatre. Les plus grands piquans couvraient le dos et les flancs ; il y avait sur le reste du corps d'autres piquans plus déliés, plus courts, plus flexibles et moins pointus, presque semblables à ceux du hérisson. Ces piquans étaient entremêlés de poils de couleur grise, brune et fins comme des cheveux ; il y avait sur le derrière de la tête et du col une sorte de panache formé des piquans fort déliés, flexibles, assez semblables à des soies de sanglier, et de longueur inégale ; les plus longs avaient un pied ; ils étaient en partie blancs et en partie gris. Les plus longs poils des moustaches avaient six pouces ; ils étaient tous fort gros à la racine, très-déliés à la pointe, noirs et luisans. Il y avait entre les piquans du dos et des flancs un poil plus fin et plus long que celui du reste du corps : ces piquans étaient de deux sortes ; les uns avaient depuis six pouces jusqu'à un pied de long ; trois à quatre lignes de diamètre à l'endroit le plus gros, qui se trouvait dans le milieu de leur longueur ; ils étaient gros, forts et pointus ; blancs vers la racine, de couleur de châtain, bruns à la pointe, et variés de noir et de blanc dans le reste de leur étendue par intervalles d'un ou de deux doigts : quelques uns de ces piquans étaient blancs en entier : les autres piquans étaient flexibles, avaient jusqu'à 15 pouces de longueur, et une ligne et demie de diamètre. Il y avait sur l'extrémité du coccyx une autre sorte de piquans un peu relevés en haut ; leur extrémité semblait avoir été coupée, et le reste était creux, comme un tuyau de plume ; ils étaient blancs, transparents et rayés de petites cannelures sur leur longueur ; ils avaient deux lignes et demie de diamètre, et trois pouces de long.

Il y avait cinq doigts à chaque pied, mais l'un des doigts des pieds de devant ne paraissait au-dehors que comme un ergot. La jambe et le pied, excepté la plante, étaient garnis de poils et de piquans ; le museau ressemblait à celui du lièvre, la lèvre supérieure étant fendue ; chaque mâchoire avait deux longues dents incisives, comme celles du castor. La langue était garnie par-dessous à son extrémité de plusieurs petits corps durs en forme de dents. Les oreilles ressemblaient à celles de l'homme ; elles étaient légèrement couvertes de poil. Mém. de l'acad. royale des Sciences, tom. III. part. IIe On trouve ce porc-épic en Afrique, à Sumatra et à Java.

Le porc-épic de la nouvelle Espagne est de la grandeur d'un chien de moyenne taille ; ses piquans sont menus et longs de trois pouces, il n'y en a point sur le ventre, sur les jambes, ni sur le bout de la queue ; ces parties sont seulement couvertes de poils noirs : il y a aussi des poils entre les piquans excepté sur la tête.

Le porc-épic de la baie d'Hudson est de la grandeur du castor ; il a la tête allongée comme celle du lièvre, le nez plat, les oreilles et les jambes très-courtes, et la queue de longueur médiocre. Cet animal est couvert de poils de couleur brune, obscur ; il y en a dont la pointe est de couleur blanche sale : tous les poils de la partie supérieure de la tête, du corps et de la queue cachent des piquans longs de trois pouces au plus, noirs à la pointe, et blancs dans le reste de leur étendue ; on trouve ce porc-épic dans l'Amérique septentrionale.

Le porc-épic d'Amérique est long d'environ un pied depuis le derrière de la tête jusqu'à la queue ; il a la tête et les oreilles petites, le museau allongé, les yeux ronds, la queue plus longue que le corps : les pieds n'ont que quatre doigts. Cet animal est couvert de piquans longs de trois ou quatre pouces au plus : il n'y a point de piquans sur les pieds ni à la queue. On trouve ce porc-épic en Amérique.

Le grand porc-épic d'Amérique ne diffère du précédent qu'en ce qu'il est plus grand.

Le porc-épic des Indes orientales a la tête grosse, la lèvre supérieure fendue comme celle du lièvre, les yeux grands, les oreilles petites et rondes et le corps gros et court. Les pieds de derrière sont plus longs que ceux de devant, et il y a cinq doigts à chaque pied, la queue est très-longue et garnie de piquans, comme tout le reste du corps. Reg. anim. par M. Brisson.

PORC-EPIC de mer, voyez POISSON ARME.

PORC-EPIC, ordre du, (Histoire de France) c'est le nom d'un ordre de chevalerie, appelé autrement l'ordre du camail. Il fut institué par Louis duc d'Orléans, fils de Charles V. à la cérémonie du baptême de son fils Charles, l'an 1394. Il était composé de 25 chevaliers, y compris le prince qui en était le chef. Leur habillement consistait en un manteau de velours violet, le chaperon et le mantelet d'hermine, et une chaîne d'or pour collier, de laquelle pendait sur l'estomac un porc-épic de même, avec cette dévise, cominus et eminus, de loin et de près. Cet ordre fut aussi nommé l'ordre du camail, parce que le duc d'Orléans donnait avec le collier une bague d'or garnie d'un camaieu, ou pierre d'agate, sur laquelle était gravée la figure d'un porc-épic. L'on prétend qu'il prit la figure de cet animal, pour la devise de son ordre, afin de montrer à Jean duc de Bourgogne, qu'il ne manquait ni de courage, ni d'armes pour se défendre. Cet honneur s'accordait quelquefois à des femmes ; car dans une création de chevaliers du 8 Mars 1438, le duc d'Orléans le donna à mademoiselle de Murat, et à la femme du sieur Poton de Saintrailles. Louis XII. le conféra encore à son avénement à la couronne, après quoi il fut aboli. Trévoux. (D.J.)

PORC sauvage, voyez SANGLIER.

PORC ou COCHON, (Métallurgie) dans l'art de la fonderie, on donne ce nom à plusieurs substances différentes. 1°. On appelle porc les scories qui, dans la première fonte des mines retiennent encore une portion du minerai qui n'est point entré en fusion ; ce qui vient communément de ce que le feu n'a pas été assez fort, ni soutenu assez également, ou de ce que l'on n'a point rendu le mélange assez fusible en y joignant des fondants convenables.

2°. On appelle ainsi dans la fonte et dans la liquation du cuivre les scories qui contiennent encore une portion de ce métal.

3°. On appelle porc ou cochon l'effet que fait sur la grande coupelle l'argent, lorsqu'il soulève le test ou la cendrée, et Ve se fourrer au-dessous.

4°. Enfin on appelle ainsi le réservoir où Ve se rendre le minerai pulvérisé qui a passé par le lavoir.

PORC, s. m. (Chaircuiterie et Commerce) les Chaircuitiers font à Paris le commerce de la chair de porc fraiche et cuite, et de toutes les marchandises et issues qu'on peut tirer de cet animal. Il fournit aussi plusieurs choses pour le négoce et les manufactures ; savoir, les jambons qui font partie du commerce des épiciers, le poil ou soie qui se vend par les merciers-quincailliers ; le saindoux et la graisse dont on se sert dans les manufactures pour l'ensimage des étoffes de laine. (D.J.)

PORC TROYEN, (Histoire ancienne) c'était un cochon rôti entier, et farci en dedans de saucisses, d'oiseaux, de volailles et autres choses. On l'appelait troyen, par allusion au cheval de Troie.