Les observateurs naturalistes ont fait une infinité de découvertes admirables sur la motion des reptiles. Ainsi le ver de terre en particulier, à ce que nous apprend M. Willis, a tout le corps entouré d'un bout à l'autre, de muscles annulaires ; ou, comme s'exprime M. Derham, le corps du ver de terre n'est d'un bout à l'autre, à sa surface extérieure, qu'un muscle spiral continu, dont les fibres orbiculaires, en se contractant, rendent chaque anneau plus étroit et plus long qu'auparavant ; au moyen de quoi, semblable à une tarière, il perce la terre pour s'y faire un passage. La motion de ce reptîle peut encore être comparée à un fil de fer roulé en spirale sur un cylindre, dont un des bouts, si on le lâche, Ve se rapprocher de l'autre qui est arrêté et tenu ferme. Car de même le ver-à-soie, après qu'il a allongé ou étendu son corps, se replie sur lui-même, en s'appuyant sur les petits pieds qu'il a : ces pieds sont au ver ce qu'est au fil de fer roulé en spirale, le bout par où il est arrêté ; c'est son point d'appui. Ils sont rangés de quatre en quatre tout le long de son corps ; et il s'en sert comme de crochets, pour attacher sur un plan, tantôt une partie de son corps, tantôt une autre ; c'est en même temps pour pousser en avant sa partie antérieure, en l'allongeant, et amener sa partie postérieure en la contractant.

Le serpent rampe un peu différemment ; aussi la structure de son corps est-elle différente ; car il a le long du corps une enfilade d'os qui sont tous articulés les uns avec les autres. Son corps ne rentre pas en lui-même, mais il forme des circonvolutions. Tandis qu'une partie de son corps porte à terre, il en élance une autre en avant, laquelle à son tour se posant sur la terre, oblige le reste du corps de suivre. L'épine de son dos, différemment torse, fait le même effet, lorsqu'il saute, que les jointures des pieds dans les autres animaux ; car ce qui les fait sauter, sont les muscles de leur dos qui s'étendent et se développent.

Il y a un préjugé assez général sur la plupart de ces animaux : c'est que coupés par pièces, ils reprennent ; il est sur que les parties séparées conservent du mouvement et de la vie longtemps après la séparation ; que leur organisation est beaucoup plus simple que celle de la plupart des autres animaux ; qu'ils n'en satisfont pas moins bien aux deux grandes fonctions de l'animalité, la conservation et la reproduction, et qu'à les examiner de près, on est porté à croire que la sensibilité est une propriété générale de la matière.

Reptîle se dit aussi abusivement des plantes et des fruits qui rampent à terre, ou qui se marient à d'autres plantes, n'ayant pas des tiges assez fortes pour les soutenir : telles sont les concombres, les melons : telles sont aussi la vigne, le lierre, etc.