FENDRE, en terme de Cornetier, s'entend de l'action d'ouvrir à la serpette les galins bruts pour les ouvriers. Voyez GALINS et OUVRIER.

FENDRE, (MACHINE A) Mécaniq. Horlogerie, etc. La machine à fendre est un outil à l'aide duquel les Horlogers divisent et fendent les dents des roues des pendules, montres, etc. en tels nombres de parties que l'exigent les machines auxquelles ils emploient ces roues.

Il y a peu de machine à l'usage des Arts qui soit plus nécessaire, et dont la justesse soit aussi essentielle que celle de la machine à fendre. C'est de-là que dépend la perfection des machines qui servent à mesurer le temps, comme pendules, montres, etc. car quel que soit le principe du régulateur, si les dents des roues et des pignons sont inégales, le mouvement imperceptible des aiguilles ne peut-être uniforme, ni la puissance de la force motrice sur le régulateur égale, si les roues elles-mêmes ne le sont ; par conséquent, il est lui-même accéléré ou retardé, suivant ces inégalités.

Mais je ne dois pas m'arrêter à prouver son utilité (elle est connue) : la décrire, faire connaître ses différents usages, donner les moyens, ou faire observer les soins d'exécution qu'elle exige ; voilà quel doit être mon objet.

Je serais très-embarrassé de nommer l'auteur de cette belle machine ; il nous est inconnu, ainsi que l'ont presque toujours été ceux qui ont fait des découvertes utiles à l'état, tandis que l'on sait les noms de plusieurs inventeurs d'inutilités.

Tout ce que j'ai donc pu apprendre, c'est qu'elle vient d'Angleterre, et que le premier qui en ait fait ici, a été M. Taillemard, très-bon machiniste, mort il y a environ vingt ans. Telle est l'idée que m'en a fournie M. Camus de l'académie des Sciences.

Le premier moyen dont se soient servis les anciens ouvriers qui eurent des roues à fendre, fut de les diviser avec le compas, au nombre de parties dont ils avaient besoin, et de les fendre ensuite avec des limes ; il n'y a pas longtemps que cela se pratiquait encore : or quel temps n'exigeaient pas de telles opérations, et quelle justesse pouvait-on attendre de ce moyen ? Mais quelque ouvrier intelligent ne laissa pas longtemps cette partie en cet état ; il vit un meilleur moyen, qui fut de former sur une grande plaque de cuivre différents cercles concentriques, qu'il divisa en des nombres de parties dont il faisait usage dans les machines qu'il exécutait ; de sorte que cela une fois fait, il n'était plus besoin que de faire convenir le centre de la roue à diviser avec celui de la plaque qui servait de diviseur, et moyennant une règle ou alidade, qui se mouvait au centre du diviseur, qu'on posait alternativement sur tous les points de divisions d'un même cercle, on traçait sur la roue les mêmes divisions ; ainsi elle se trouvait par-là divisée exactement au même nombre de parties que le cercle du diviseur, en sorte qu'il ne restait plus qu'à former les dents avec des limes convenables : enfin il y eut des artistes qui surent profiter du point où se trouvait cette machine simple, pour la mener à celui de tailler des dents en même temps qu'elle les divisait ; ce fut de substituer, à l'effet de fendre les roues avec des limes, et à la main, une lime qui se mouvait en ligne droite dans une coulisse que portait un châssis, sur lequel se mouvait le diviseur et la roue à fendre : ensuite ce fut une lime circulaire (on l'appelle fraise) qu'on fit tourner par le moyen d'un archet sur une pièce que portait le châssis (qui était de bois) : ce châssis contenait en même temps la grande plaque ou diviseur, qui tournait dans ce châssis, ainsi que la roue à fendre ; celle-ci était fixée sur l'arbre qui portait le diviseur : il n'était plus question, pour diviser et former les dents, que de fixer la grande plaque ou diviseur, et de terminer le mouvement qu'il devait faire, pour former la distance d'une dent à l'autre : c'était-là l'effet d'une pièce * fixée sur le châssis, laquelle portait une pointe qui allait presser le diviseur dans un des points de division de tel cercle, et empêchait par ce moyen le diviseur de tourner, tandis qu'avec la fraise, au moyen de l'archet, on formait une dent, on faisait une fente ; ensuite levant la pointe de l'alidade, qui empêchait le diviseur de tourner, et faisant passer ce diviseur jusqu'au premier point, on laissait poser la pointe de l'alidade dans le trou de division ; et fixant de nouveau le diviseur, on faisait une seconde fente à la roue, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le diviseur eut achevé sa révolution, et que par conséquent, il y eut autant de dents fendues à la roue, que de points de division dans le cercle qu'on aurait pris.

Telle a été l'origine de la machine à fendre, on peut voir à-peu-près son mécanisme par l'idée que je viens de donner ; mais les figures et la description qui vont suivre, en feront beaucoup mieux comprendre la composition : et telle encore est la machine à fendre, que l'on a perfectionnée depuis, mais dont les effets sont les mêmes ; ainsi ce que j'ai dit sur son origine et ses progrès, facilitera l'intelligence de celles que je vais décrire.

Je commencerai par la description de la machine à fendre, la plus parfaite qui ait été construite jusqu'à ce jour, et qui est en même temps la plus simple ; ensuite je donnerai la description de celle de Sully. J'ajouterai après cela une idée des machines que l'on a faites pour fendre toutes sortes de nombres. Enfin je terminerai cet article par quelques remarques sur les soins d'exécution qu'exige une machine à fendre.

Comme la machine de Sully est plus composée que celle que l'on a faite depuis, j'ai cru devoir commencer par la dernière construction, qui est de feu M. Taillemard, et perfectionnée par son éleve, M. Hullot, dont le talent pour les machines est fort connu, mais peut-être pas autant qu'il le mérite. J'ai aussi ajouté à cette machine, une pièce qui peut servir à sa perfection ; c'est une machine au moyen de laquelle on détermine dans un instant la position des roues arbrées, comme rochets, roues de rencontre, etc. et les centre parfaitement avec la plateforme ou diviseur.

Description de la machine à fendre, exécutée et construite par M. Hullot, Mécanicien du Roi.

Le châssis A B C D I F G (Pl. XXIV. fig. 1.), est fait de deux pièces à-peu-près de la forme d'un Y. Chaque bout de la partie A E C est plié à l'équerre, en sorte que les parties G F D n'en sont que le prolongement, et servent de piliers ; elles entrent carrément dans l'autre partie du châssis, dont on ne voit que les bouts B I. Les excédants des parties G F D en-dessous de la partie B I du châssis, sont taraudés, en sorte que les vases a, b, c, servent en même temps d'écroux pour assembler les deux parties du châssis, et de pieds pour soutenir la machine, dont la propre pesanteur suffit pour la rendre solide, n'étant que posée simplement sur une table quelconque M N, et y fendre toutes les roues possibles.

P est la plate-forme ou le diviseur : il est fixé sur l'arbre O p q (fig. 1. Pl. XXV.) Cet arbre est porté par le châssis, dans lequel il tourne. Les deux points d'appui de cet arbre sont placés à une plus grande distance que la hauteur même du châssis, au moyen du pont r s fixé au-dessous de la pièce B I du châssis, et de la plaque ou assiette tournée t, fixée au-dessus de l'autre partie A C du châssis. Le trou de l'assiette t dans lequel se meut l'arbre, est tourné en cône, ainsi que la partie de l'arbre qui y porte. C'est dans cette partie ou assiette t qu'est le point d'appui supérieur de l'arbre O p q. L'autre point d'appui est formé par la partie inférieure p du même arbre, laquelle est portée par un point concentrique à la vis o. Cette vis sert en même temps à donner plus ou moins de liberté à l'arbre pour se mouvoir ; ce qui se fait en faisant monter et descendre la vis o, ainsi que l'arbre O p q, dont la partie conique entrant plus ou moins dans le trou, ôte ou donne la liberté à l'arbre pour se mouvoir.

L'arbre O p q est percé dans sa longueur, ce qui forme un trou cylindrique dans lequel s'ajustent les tasseaux ou petits arbres à écrous m n. C'est sur ces arbres que l'on fixe les roues qu'on veut fendre, et dont les assiettes et grosseurs de vis sont proportionnées à la grandeur des roues. Les parties des tasseaux qui entrent dans l'arbre O p q, sont tournées sur leurs pointes, ainsi que les vis et assiettes. Au-dessous de ces assiettes est formé un petit cône, comme on le voit Planche XXVI. fig. 3. il porte sur la partie q de l'arbre O p q, tourné de même en cône dans cette partie intérieure q du trou cylindrique. Pour fixer ces tasseaux après l'arbre O p q, et le faire de façon que le centre

* L'on appelle cette piéce alidade ; son effet est le même que celui de la règle dont je viens de parler ; avec cette différence que celle-là passait alternativement sur tous les points de division du cercle du diviseur, tandis que ce diviseur restait immobîle ; au lieu que dans l'alidade dont il est question, le diviseur tourne et présente alternativement toutes les divisions du même cercle, et l'alidade ou règle reste immobile.

du tasseau soit le même que celui de l'arbre, il y a un grand écrou e f (Pl. XXV. fig. 1.), qui entre à vis sur la partie extérieure de l'arbre O p q. Cet écrou sert à presser parallèlement à l'axe de l'arbre, une clavette qui traverse l'arbre O p q et le tasseau m n, au moyen d'une fente faite dans ces deux pièces. C'est sur le bas de cette ouverture (Pl. XXVI. fig. 3.), que porte la clavette f ; en sorte qu'en faisant descendre l'écrou, on fait presser le tasseau contre la partie conique q, ce qui le fixe très-solidement, et le centre en même temps. La pression seule de l'écrou empêcherait le tasseau de pouvoir tourner séparément de l'arbre ; mais la clavette, qui passe juste dans l'ouverture transversale de l'arbre, le fait encore mieux.

La pièce Q R (Pl. XXIV. fig. 1.) se meut sur la longueur du plan A X : son assemblage sur ce plan est fait de la manière suivante. Les côtés du plan A X, dont on ne voit que celui g, ne sont point d'équerre avec ce plan ; au contraire, ils forment avec lui un angle aigu : la rainure de la pièce Q R a la même forme, ainsi elle porte sur la pièce A X du châssis sur trois plans (on appelle cet assemblage, queue d'aronde). La pression de la vis i, perpendiculaire au plan g, fixe très-solidement cette pièce Q R. Sur la longueur du châssis il y a une longue vis V V (Pl. XXV. fig. 1.). Cette vis porte à l'endroit D du châssis une largeur ou espèce de tête qui entre dans une noyeure de ce châssis, laquelle est couverte par une plaque i fixée au châssis par deux petites vis ; ainsi la vis ne peut que tourner dans cette partie, sans changer de place : or en faisant tourner la vis V V par le carré c au moyen d'une manivelle, l'inclinaison des pas de la vis V V qui entre dans la partie z fixée à la pièce Q R, oblige cette pièce à se mouvoir suivant le sens dont on fait tourner la vis. Ce mouvement de la pièce Q R sert à déterminer les enfoncements des dents des roues plates ; on la fait approcher ou éloigner du centre du diviseur, suivant les grandeurs des roues que l'on veut fendre.

Cette pièce Q R en porte d'autres, qui servent à donner différents mouvements d'inclinaison à l'H, ou porte-fraise qu'on appelle H ; ce qui sert à fendre à rochet, à vis sans fin ; à faire les dents des roues de rencontre inclinées, etc. comme on le verra par la description que je vais faire de cette partie.

K L (Pl. XXV.) est une forte pièce de fer pliée à l'équerre, dont la base porte sur le plan supérieur de la pièce Q R. La pièce Q R porte au centre de ce plan une tetine qui entre juste dans une creusure tournée, faite à la base de la pièce K L ; en sorte que cette dernière peut se mouvoir circulairement sur le plan Q R ; et former différents angles par rapport au centre du diviseur : elle porte une aiguille 2. qui les indique sur le plan Q R, divisés en degrés du cercle de 360 parties. Cette inclinaison de la pièce Q R, et de l'H qu'elle porte, sert pour fendre des roues à rochet, etc. Pour fixer la pièce K L sur le plan Q R, il y a une forte vis v qui entre dans un trou taraudé à la tetine dont j'ai parlé, qui sert pour cet usage.

Pour que les fonds des dents de roues soient toujours perpendiculaires à leur plan, il faut que le centre du mouvement de l'H soit élevé au-dessus du plan A Xe de la même quantité que l'est le milieu de la roue lorsqu'elle est sur son tasseau. C'est pour produire cet effet que la vis 3. (Pl. XXV. fig. 1.) fait monter ou descendre la pièce qui porte l'H, par un moyen semblable à celui qui fait mouvoir la pièce Q R sur la longueur du plan A Xe

Les vis T de l'H ou porte-fraise (Pl. XXIV. et XXV. fig. 1.), se meuvent dans deux points opposés, faits sur la pièce U (Pl. XXIV. fig. 1.). Cette pièce U porte à son centre une forte tige qui passe au-travers de la pièce L, et dont le bout est taraudé ; en sorte qu'avec l'écrou 4. (Pl. XXV. fig. 1.) on fixe la pièce U, ainsi que l'H, cette dernière ne pouvant pour lors que tourner sur son centre T.

La pièce U (Pl. XXIV. fig. 1.) porte un index qui sert à marquer sur le cadran 6 divisé en degrés du cercle de 360 parties, l'inclinaison de l'H par rapport à la largeur du plan A Xe et conséquemment à celui de la roue et du diviseur ; c'est ce qui sert à faire des roues à vis sans fin, et à donner l'inclinaison des dents de roues de rencontre.

La vis 5. sert à régler la profondeur que l'on veut donner à la denture des roues de rencontre, puisque suivant qu'on la fait monter ou descendre, l'H et la fraise approchent plus ou moins du plan A Xe On se sert aussi de cette vis lorsqu'on fend des roues ordinaires, pour faire passer le centre de la fraise au dessous de l'épaisseur des roues. Pl. XXIV. et XXV. fig. 1.

h h est l'alidade ; elle est mobîle en y, et se meut sur ce centre. L'effet de cette pièce est d'empêcher le diviseur de tourner, ce qui se fait en plaçant la pointe 9. dans un des points du diviseur.

Le nombre dont on veut se servir étant donné, on fixe l'alidade, en sorte qu'elle ne peut s'écarter de ce cercle, au moyen de la vis 7. qui sert à la presser contre le plan z qui la porte. Ce plan peut se mouvoir sur la longueur de la pièce 8. (Pl. XXIV. fig. 1.), dans laquelle il est ajusté en queue d'aronde, et s'y meut lorsqu'on fait tourner la vis v Ve Pl. XXV. fig. 1.

Comme le plan z porte l'alidade, il est clair que le mouvement que l'on donne à ce plan, fait mouvoir de même l'alidade, et éloigne ou approche le centre y de l'alidade de celui du diviseur. Or si on suppose que la pointe 9. de la vis d de l'alidade est posée sur un point du diviseur, et qu'en cet état on fasse mouvoir la vis v et le plan z, il est évident que le diviseur tournera suivant le côté dont on fait mouvoir la vis Ve On se sert très-souvent de ce mouvement, un seul exemple suffira pour en faire concevoir l'utilité.

Je veux fendre une roue sur le nombre 120, mais il n'y a que 60 sur mon diviseur. Je commence d'abord à fendre la roue en 60 parties ; et sans déranger l'alidade, je ferai tourner la vis v Ve et par conséquent le diviseur et la roue, jusqu'à ce que le milieu d'une des dents déjà fendue, se trouve répondre au milieu de la fraise H : alors je fendrai cette dent, et ensuite les autres à l'ordinaire, ce qui me donnera une roue double de 60. Telle est la propriété de cet ajustement, de faire mouvoir la plate-forme insensiblement, et de la quantité qu'on le veut, sans être obligé de démonter les roues de dessus les tasseaux, où souvent on a eu de la peine à les mettre rondes.

Sur l'H (Pl. XXIV. fig. 1.) s'ajuste la fraise f, laquelle est fixée par un écrou sur un arbre qui porte aussi le pignon p. L'arbre tourne sur ses pointes dans les points faits au centre des vis v Ve parallèles aux vis T T sur lesquelles se meut l'H.

12. est une manivelle qui entre en carré sur le prolongement de l'arbre qui porte la roue b : cette roue a 40 dents ; elle engrene dans le pignon p, qui en a 16. C'est en faisant tourner la manivelle que la fraise se meut, et fait les ouvertures ou fentes des dents. On se sert aussi d'un archet dont la corde s'enveloppe sur un cuivrot qui tient lieu du pignon ; mais cela devient trop embarrassant, ainsi je préfère la manivelle.

Pour fendre des roues épaisses dont les dents sont fort grosses, M. Hullot se sert d'une grande manivelle qui entre en carré sur le prolongement de l'arbre même qui porte la fraise. Voyez Planche XXVI. fig. 1. Pour cela il a percé la vis v dans toute sa longueur, et la tige de l'arbre qui porte la fraise y, passe et se termine en carré qui entre dans la manivelle ; par-là il acquiert plus de force, puisque la fraise a moins de vitesse, laquelle est la même que celle de la manivelle.

M. Hullot se sert d'un très-bon moyen pour fixer les vis T T, v v de l'h (Planche XXVI. fig. 1.) ; c'est par une pression perpendiculaire à l'axe des vis, tout comme on fixe les broches d'un tour à coussinet d'horloger. Pour cela il a fait des entailles e e au-travers des canons taraudés de l'H : c'est dans ces ouvertures e e que sont ajustés les coussinets C, percés et taraudés comme les vis T Ve Ces coussinets portent les parties taraudées d, sur lesquelles entrent les écroux f, dont les bords appuient sur les dessous des ouvertures e e de l'H ; ainsi en tournant cet écrou on fait presser les coussinets sur les vis, et on les empêche par-là de tourner. Cette pression a l'avantage d'être solide, et de ne pas changer les directions des vis. Au-dessous de l'H il y a un ressort pour la faire remonter dès qu'on cesse d'appuyer dessus ; ce qui dégage la fraise de la denture, et permet de faire tourner le diviseur.

Le diviseur P est, comme on l'a vu, une grande plaque de cuivre sur laquelle on a tracé autant de cercles concentriques que de nombres on veut y marquer ; ainsi chaque cercle est pointé d'un nombre différent.

Voici ceux qui sont sur le diviseur : 720. 487. 396. 366. 365. 360. 249. 192. 186. 150. 144. 142. 120. 110. 108. 102. 101. 100. 96. 90. 88. 85. 84. 80. 78. 76. 74. 72. 70. 69. 68. 66. 64. 63. 60. 59. 58. 56. 54. 52. 50. 48. 46.

On peut par le moyen que j'ai expliqué ci-devant, doubler tous ces nombres, en faisant mouvoir l'alidade après avoir fendu la roue sur le nombre qui est sur le diviseur, et pris une fraise qui laisse assez de largeur aux dents pour être divisées en deux ; ainsi voilà d'abord pour les grands nombres. Pour en avoir de moindres que ceux du diviseur, il faut chercher s'il n'y en a point qui soient multiples de celui qu'on cherche. Exemple. Je voudrais fendre une roue sur le nombre 73, qui n'est pas sur le diviseur. Je cherche dans un grand nombre s'il n'y est point contenu exactement un certain nombre de fois : se prends au hasard le 365, lequel se divise par 3, par 4, et enfin par 5 ; ce qui me donne 73 au quotient, lequel est celui que je cherche : ainsi en mettant l'alidade sur le nombre de 365, et arrêtant le diviseur à chaque cinquième division, on fendra une roue de 73 dents, et ainsi pour les autres nombres. Voyez ALIQUOTE, DIVISEUR, etc.

Pour fendre les roues ordinaires de la pendule, on commencera par faire entrer juste cette roue sur le tasseau m n (Pl. XXVI. fig. 3.) : on la fixera par le moyen d'un écrou et d'une rondelle tournée, mise entre l'écrou et la roue ; ensuite on mettra la pointe 9. de l'alidade sur le cercle où est divisé le nombre sur lequel on veut fendre la roue. On fera après cela approcher la pièce Q R du centre du diviseur, par le moyen de la manivelle et de la vis V, jusqu'à ce que la fraise passe sur la roue de la quantité à-peu-près pour la longueur de la dent. Il faut avoir soin aussi que la fraise soit exactement dirigée au centre du diviseur ; en sorte que si on la faisait avancer jusqu'à ce centre, la pointe du tasseau partageât l'épaisseur de la fraise : c'est une condition essentielle pour faire que la denture soit droite. Pour éviter de rapprocher du centre du diviseur la fraise H, etc. à chaque fraise qu'on change on peut se servir de la pièce S (Planc. XXVI. fig. 5.), et en place du rouleau A on fixera une pointe, placée de sorte que lorsque la fraise est bien au centre du tasseau, elle se rencontre exactement avec cette pointe, et tienne lieu du centre du tasseau. Ainsi, à quelque distance de ce centre que soit la fraise, on pourra toujours s'assurer par cette pointe de la pièce S, que la fraise est bien dirigée. On tournera la vis i, (Pl. XXIV. et XXV. fig.) pour fixer la pièce Q R sur le châssis ; alors faisant tourner la fraise par sa manivelle, on fera la fente d'une dent : cela fait, on levera la pointe d de l'alidade, afin que le diviseur puisse tourner. On le fera passer au 1er point du même cercle ; et laissant poser la pointe de l'alidade dans ce point (la pointe 9. étant forcée d'y entrer par le ressort que fait l'alidade), on fendra une seconde dent, ainsi de suite, en s'arrêtant sur tous les points de division du cercle, jusqu'à ce que la révolution soit faite.

Pour fendre des roues d'un grand diamètre, comme d'un pied, etc. il est nécessaire de leur donner un point d'appui près de l'endroit où agit la fraise, pour empêcher la roue de flechir : c'est-là l'effet de la pièce S (Pl. XXVI. fig. 5.). Elle s'ajuste sur le plan A x du châssis. Le rouleau A de cette pièce étant élevé jusqu'au-dessous de la roue, il fait un point d'appui qui la rend solide.

Pour fendre les roues de montres, toute la différence d'avec les grandes consiste dans la manière de fixer la roue sur le tasseau. Les roues des pendules se fixent, comme on l'a vu, par le moyen d'un écrou ; pour celles des montres, on se sert de la pression de la pièce a (Pl. XXVI. fig. 2.) : elle forme une espèce de cône dont la base appuie sur la roue et la pointe, dans un point fait à l'extrémité b du levier L. Ce cône ou cette assiette a est percée dans sa base, d'un trou qui est pour laisser passer la pointe du tasseau qui centre la roue, et dont le bout saillit au-dessus de l'épaisseur de la roue.

La pièce A est portée par celle B, fixée après le pilier F du châssis, par le moyen d'une vis V qui fixe en même temps la pièce C. Cette pièce C porte un rouleau r, qui fait un point d'appui du levier L. Ce rouleau est mobile, pour faciliter le mouvement du levier.

L'autre point d'appui du levier se fait sur la pointe du cône a. La vis T appuie environ au milieu du levier L ; ainsi si on la fait tourner en sorte qu'elle descende, elle fera aussi descendre la partie b du levier et le cône a, jusqu'à ce que sa base appuie sur la roue, et celle-ci sur le tasseau. C'est cette pression qui fixe la roue sur le tasseau, et l'oblige de tourner avec lui. Pour mieux empêcher la roue de tourner séparement du tasseau, on taille comme une lime les bases du cône et du tasseau, lesquelles on trempe. Ainsi, cela entre dans les pores du cuivre, et fixe la roue très-solidement. On peut changer les pressions du levier sur le cône, et les rendre plus ou moins puissantes, suivant le trou où on place la cheville c qui entre dans les trous de la pièce B.

La pièce A a deux mouvements, l'un sur cette cheville c, et l'autre sur celle d ; ce qui lui donne la facilité de se mouvoir en tout sens : cela sert dans le cas où le cône ne serait pas parfaitement au centre du tasseau : ces mouvements évitent de s'assujettir à le faire.

Pour fendre les roues de rencontre et rochets d'échappement avec plus de précision, on les fend toutes montées sur leurs pignons : or comme il faut que les tasseaux soient percés pour laisser passer les tiges, et qu'il n'est plus question dans ce cas d'employer d'écrou, on s'est servi de plusieurs moyens pour les fixer, comme de la cire, des viroles de la grandeur des roues, etc. Je ne m'arrêterai qu'au moyen qui me parait le meilleur pour les pendules : c'est un tasseau m n (Pl. XXVI. fig. 3.), sur lequel on fixe la roue par la pression de 4 vis sur la plaque P, qui presse par ce moyen la roue contre l'assiette A du tasseau ; voilà pour la fixer : mais pour la placer parfaitement au centre du tasseau, on ne le faisait qu'en tatonnant ; c'est donc pour le faire aisément et avec précision, que j'ai construit la machine, fig. 4. même Pl. Elle s'ajuste sur le châssis, comme on le voit figure 2. A est un cadran divisé en 60 ; l'aiguille e est portée par le prolongement du pivot d'une petite poulie, mise dans une espèce de cage formée par le cadran et la pièce ponctuée B ; la pièce C est posée dans cette même cage, et est mobîle en i ; la partie o p de la pièce C, est un ressort qui forme une espèce d'arc ; aux deux bouts est attaché un fil de soie, qui s'enveloppe sur la poulie n qui porte l'aiguille : à deux lignes de distance du centre de la pièce C, est placée une cheville S, qui appuie sur la partie b de la pièce D, laquelle se meut en coulisse dans la pièce E, et dans l'ouverture où passe la vis V ; le ressort r est pour faire presser la cheville S sur la partie l de la pièce D : ainsi si l'on fait mouvoir cette pièce D dans son coulant, le plus petit espace qu'elle parcourra, en fera faire de très-grands à l'aiguille. Maintenant si on suppose que le rochet R (Pl. XXVI. fig. 2. et 3) est attaché sur le tasseau m n, par la pression des vis sur la plaque P, et qu'en cet état le tasseau est fixe sur l'arbre O p q, et que l'on fasse appuyer le bout d de la pièce D sur le bord du rochet, et qu'on fasse tourner le diviseur, on verra par la variation de l'aiguille sur le cadran pour un tour du rochet, le nombre de degrés qu'elle aura parcourus. Or en repoussant le rochet par le côté opposé à celui sur lequel appuie la pièce D, d'une quantité qui fasse revenir l'aiguille à la moitié de l'espace qu'elle avait parcouru, on aura le centre pour ce point-là. On continuera à faire tourner le diviseur et le rochet, jusqu'à ce que l'aiguille ne se meuve plus : dès-lors on sera sur que le rochet aura le même centre que le diviseur.

De la machine à fendre de M. SULLY.

Les Pl. XX. XXI. XXII. XXIII. etc. représentent cette machine, décrite et dessinée dans le traité d'Horlogerie de M. Thiout. Je donne la description qu'en a fait cet auteur dans son traité, t. I. p. 46 ; et comme les Planches que je donne pour cette machine sont dessinées d'après celles du livre de M. Thiout, et que la description qu'il a donnée est mieux faite que je n'aurais pu la faire, je n'ai pas cru devoir y changer.

Machine à fendre les roues, inventée par le Sr SULLY, et perfectionnée par feu M. DE LA FAUTRIERE, conseiller au parlement. (Pl. XXII.)

" La plate-forme P est renfermée dans un châssis ABCD ; la pièce d'en-bas BC se peut démonter, lorsque l'on veut retourner la plate-forme qui est divisée des deux côtés : ces deux pièces qui forment le bâti, sont soutenues par deux traverses D E que quatre colonnes de cuivre tiennent élevées à une certaine hauteur.

La roue F (Pl. XX.) qui fait mouvoir la fraise, est soutenue par son arbre qui traverse les deux montants G, H dans lesquelles elle peut tourner librement lorsqu'on la fait tourner avec la manivelle I. Ces montants G, H sont fixés sur le tour K L, qui est mobîle de bas en-haut autour des deux vis, telles que M pratiqué dans un second tour M N. Ce tour peut se mouvoir autour du point N, le long des arcs O, R, où on peut le fixer à l'inclinaison que l'on veut, en serrant l'écrou N à deux vis, telles que Q ; de manière que le premier tour K L, et le second tour M N, tournant ensemble, peuvent s'incliner plus ou moins : ce que l'on pratique lorsque l'on veut tailler des roues de rencontre. Outre ce mouvement, cet assemblage peut encore s'approcher ou s'éloigner du centre de la roue ou de la plate-forme en faisant tourner la vis S. Les courbes O R sur quoi roulent ces deux tours, sont assemblées à deux coulisses, telles que V, que l'on assujettit à l'endroit nécessaire par les vis T T. S est un écrou qui tient au châssis, et dans lequel passe la vis qui fait avancer ou reculer ce composé ; car cette vis est fixée à l'endroit N par un collet, et son extrémité est rivée, entretenue par un ressort placé à la traverse qui supporte les arcs. L'arbre de la fraise X tourne sur les deux points K, L ; il porte le pignon Y, dans lequel engrene la roue F : on règle l'abattage de ce tour par la vis Z, qui porte sur une pièce que l'on ne peut voir dans cette figure, mais qui est attachée au tour M, du côté G. Il faut observer que le tour M demeure constamment à l'endroit où il se trouve fixé, et qu'il n'y a que le tour K L qui puisse s'abaisser ou s'élever, par le moyen du levier W qui tient à ce tour. La vis Z se fixe aussi par l'abattage du petit levier 4, qui porte une vis placée horizontalement, et qui assujettit la première dans son écrou.

Je réserve à la description de la Planche XXIII. des développements, à expliquer différents détails et mouvements de la machine. Je dirai dans ce même article, la façon dont il faut assujettir la roue à fendre sur l'arbre de la plate-forme. Cette roue représentée par le chiffre 5 (Pl. XX. XXI. et XXII.), est affermie sur son centre par la pièce 6, qui est fixée à l'extrémité 7 du coq 789. Ce coq fait charnière autour des deux vis 8, 10 ; de manière qu'en tournant la vis 11 pour faire monter l'extrémité 9, l'autre extrémité 7 descend, en appuyant fortement sur le chapeau qui retient la roue sur son arbre. Une alidade ou index 12 (Pl. XXI.) qui tient sur le milieu du tour K, vers le point N, sert à diriger la fraise au centre. Cette pièce, sur la longueur de laquelle est tracée une ligne qui répond dans le plan vertical du centre, est mobîle autour d'une vis, et porte sur l'épaisseur de la fraise. La grande vis 15 (Pl. XXII.) sert à affermir le coq 78 pour lui ôter le jeu et le ressort que pourraient faire les vis, lorsque l'on a assujetti la roue sur son centre. La vis 16 n'est qu'une vis d'assemblage du bâti. La vis 17 (Pl. XX. et XXI.) retient l'alidade 18 19, composée de deux pièces principales : la première est le bras 18 : la seconde est une lame de laiton 19, 12, qui est pareillement retenue au-dessus de la traverse D. Le bras 18 19 (Pl. XX.), qui est coudé à l'endroit 20, porte une S à l'extrémité supérieure. 22 est une fourchette recourbée, mobîle autour de la goupille 22, qui la retient par la pièce faite en S. La partie 23 porte sur une tige 25 : cette tige porte et appuie sur la lame de laiton 19 21 ; de manière que le ressort 24 qui tient à l'endroit 20, et qui arcboute par son autre bout contre une cheville de la fourchette, tend à faire baisser l'extrémité 23. Ce qui ne peut arriver sans que la tige 25 communique la force du ressort à la pièce 19, 21 ; car la fourchette ne peut couler le long de la tige, étant retenue à l'endroit 23. La force de ce ressort est transmise à l'extrémité 19 de la pointe 26, qui retient la plate-forme pendant que l'on fend une dent. Le profil de cette alidade se verra mieux dans la Pl. XXIII. fig. 13.

La petite auge 18 (Pl. XX.) est pour recevoir la limaille quand on fend la roue ; on en joint une seconde de la même figure, qui n'est que posée sur la traverse A, au-dessous de la roue F, et qui anticipe un peu sur le bord de la première.

Explication du plan de cette machine. (Pl. XXI.)

M M est le premier tour qui peut s'incliner plus ou moins, étant mobîle autour du point N. On fixe ce tour à l'endroit nécessaire, par le moyen des vis Q, Q, qui traversent dans les arcs O, R, B, B, sont des vis qui retiennent le second tour KHHG dans le premier, et autour desquels il peut se mouvoir. C C est un arbre horizontal, qui tourne librement dans les montants H, H, et qui porte les roues F, E. La première F qui engrene dans le pignon Y, est pour faire tourner la fraise X d'un mouvement médiocre ; et la seconde E sert pour avoir un mouvement plus prompt, en plaçant un pignon sur l'arbre L L, dans lequel on puisse engrener. On donnera dans la Planc. XXIII. la manière de fixer ces fraises sur l'arbre.

A 12 (Pl. XXI.) est l'alidade, qui sert à diriger la fraise vers le centre 5 de la roue à fendre ; elle est mobîle autour de la vis A.

K, G, sont des vis qui soutiennent l'arbre L L de la fraise et du pignon.

Z est une vis qui détermine l'abattage du tour mobîle H H, en s'élevant par le bras W. Le petit levier 4 est pour assujettir et fixer la vis Z.

5 est la roue à fendre, qui est retenue par la pièce marquée 6. Cette pièce qui est faite en manière de fourchette, passe dessous le pont 29 où elle est fixée par une vis, et retenue à l'autre bout 30 par une espèce de T d'acier, dessous lequel les branches de la fourchette s'engagent, de façon que quand on veut retirer la roue 5 de dessus son arbre, on ne fait que desserrer la vis 29, et tirer à soi la pièce 6, après l'avoir dégagée de dessous la pièce faite en forme de T, et on la tire de dessous la roue avec beaucoup de facilité.

7, 9 est le coq sur lequel est fixé le pont 29, et où s'engage la pièce 6. Ce coq fait charnière sur les deux vis 8, 10 ; de sorte qu'en élevant l'extrémité 9 au moyen de la vis 11, l'autre extrémité 7 s'abaisse, et assujettit par la pièce 6 la roue 5 sur son arbre.

16 est une vis d'assemblage qui retient l'équerre dans laquelle la vis 15 est placée, qui affermit le coq. Cette équerre est fixée sur la traverse D D.

La vis 17 tient sur la même traverse D l'alidade. La pièce 23 est le plan de la fourchette qui porte sur la tige 25. Cette fourchette étant poussée par le ressort 24 (Voyez Planche XX.), communique la force du ressort à la lame 21, et par conséquent à la pointe 26, qui entre successivement dans les divisions de la plate-forme, lorsque l'on s'en sert.

Profil sur la longueur de la machine. (Pl. XXII.)

A B est la dernière pièce du tour, solidement assemblée aux traverses portées par les colonnes.

C D est une pareille pièce à la première ; mais elle se peut démonter quand on veut, pour retourner la plate-forme : ce qui se fait en démontant l'écrou I, qui laisse tomber les collets, entre lesquels l'extrémité D est assujettie. L'autre extrémité C est retenue par un verrou C E qui porte cette pièce. Ce verrou se fixe par les vis E, L ; son extrémité C entre à queue d'aronde dans le montant 26 ; de manière que quand on veut retourner la plate-forme, on commence par ôter l'écrou I ; ensuite on lâche les deux vis L, E, et l'on tire le verrou par son bouton F de F vers E. On élève un peu l'extrémité D pour le dégager de dessous le petit support 10, dans lequel il entre à cliquet. Après quoi l'autre vis Y et AE étant desserrée, on déplace facilement la plate forme P pour la retourner ; car la vis AE n'est que pour recevoir la pointe de la vis de la plate-forme, et la seconde vis Y sert à l'affermir dans son écrou.

S V est la vis qui sert à avancer et à reculer du centre 5, les tours M, K, de même que les arcs R, et toutes les pièces qui en dépendent.

M est le premier tour mobîle autour du point N, et qui se fixe par les vis Q. Le second tour K compris dans le premier tour M, a son centre au point 24. Le centre K est celui de la fraise et du pignon. Le centre H est celui des roues marquées F E dans la Planche XXI. Il sert à faire mouvoir le pignon, et par conséquent la fraise. La vis G est pour fixer l'arbre du pignon.

O X est l'alidade qui sert à centrer la fraise, c'est-à-dire à diriger son taillant ou son épaisseur vers le centre de la roue 5.

W est le levier qui sert à élever et à baisser le tour K autour du centre 24. Le petit levier 4 est pour serrer la vis Z dans son écrou ; ce qui se fait en l'abattant. La vis Z porte sur le support 21, mobîle au point 23 dans une chape 22, qui est fixée au tour M. La pièce 21 se fixe à la chape par une vis, dont on voit le bout au point 22 : cette pièce est encore tenue par un ressort 27.

6789 marque le profil de la pièce 6 qui retient la roue 5, et celui du coq 79 qui fait charnière au point 8.

29 et 30 est la vis et la pièce qu'on appelle T, qui retient le profil 6. La vis 11 sert à élever le coq. La vis 25 est pour l'affermir. Et enfin la vis 16 sert à assembler l'équerre 8, 31, 32 au bâti de la machine.

Explication de la Planche XXIII.

ABCD (fig. 112.) est le profil sur la largeur ; ce sont des arcs dans lesquels sont mobiles les tours, suivant les courbures E C, F B, ou F A, E D. Le centre des tours est au point G ; on les fixe comme on l'a déjà dit, par le moyen des vis E F. La pièce A B C D tient aux coulisses H, I, par les consoles K, L. On arrête les coulisses pareillement par les vis T, T.

L'écrou M retient les collets que porte la pièce N, qui se démonte quand on veut, soit pour retourner la plate-forme, soit pour autre chose.

La figure 113. est le profil de l'alidade de la plateforme, qui est retenu au bâti de la machine par la vis A, autour de laquelle elle se peut mouvoir. La partie B C qui est dessus la traverse D, porte la tige E mobîle dans la fourchette F G H, et dans la partie C où elle est prise. La fourchette est aussi mobîle au point G. La cheville F qui tient cette fourchette étant poussée en-haut par le ressort K, tend à faire baisser l'extrémité H suivant l'arc H h : la tige E communique dans la tige du ressort K à la lame L M, qui porte la pointe N. Cette lame qui n'est retenue qu'au point L dessus la pièce D, est obligée de fléchir et d'obéir à la force du ressort : cette pointe retient alors la plate-forme par ses divisions avec toute la force dont le ressort K est capable. Il est évident que quand on change de divisions en élevant un peu l'alidade, que l'on contraint le ressort K ; qui ensuite étant mis en liberté, appuie de toute sa force contre la cheville F, et par conséquent contre la tige E ; car la fourchette H ne peut pas couler le long de cette tige.

La vis P sert à fixer plus ou moins la monture qui porte la pointe N. Cette monture tient à la lame M par une 2e vis R. On assujettit la fraise Q (fig. 114.) sur l'arbre du pignon O, par le moyen d'une seconde pièce S, qui porte une pointe T qui entre dans un trou fait à la fraise à l'endroit V : après quoi on assujettit le tout ensemble par l'écrou X. Il faut remarquer que la pièce S doit entrer carrément dans une partie de l'arbre.

La roue à fendre Y se place en cette sorte. On a (fig. 116.) plusieurs arbres d'acier, tels que Z, qui entrent dans le canon W de la plate-forme l'arbre d'acier portent deux pointes, 4, 5, qui entrent dans la petite ouverture diamétralement opposée, pratiquée à la partie supérieure du canon W, à l'endroit 6, 7 ; de manière que les deux pointes 4 et 5 étant engagées dans les ouvertures 6, 7, l'arbre Z ne peut tourner que quand le canon W tourne. On place ensuite la roue Y à l'endroit Z ; on assujettit par le chapeau AE fait en écrou : c'est sur ce chapeau que porte la pièce 6 dont on a parlé dans les Planches précédentes. L'assiette 9 du canon W se fixe au centre de la plate-forme par le moyen de trois vis, telles que 10 ; de sorte que quand on change de plate-forme de côté, il faut démonter cette pièce pour la monter ensuite du côté que l'on veut opérer.

Voici comme on emploie les vis dans cette machine. La pièce 11 est supposée un des côtés du tour, qui est traversé par la vis 12, qui sert à recevoir le pivot de l'arbre du pignon O. Cette vis traverse un tenon 13, placé dans une mortaise ; pratiquée à la pièce 11. Ce tenon porte une seconde vis 14, dans laquelle est enfilé le collet 15 ; et dessus ce collet est l'écrou 16, fait du même pas que la vis 14 ; de manière qu'en serrant cet écrou, on fait monter la vis, qui tirant à soi le tenon, retient fortement la vis 12 contre les côtés de la pièce 11 qu'elle traverse : on évite par-là le ballotage des vis dans leurs écrous. La figure 115 est un des bassins qui reçoit la limaille, à mesure que l'on fend la roue.

De cette construction il résulte plusieurs avantages. 1°. La manière d'employer les vis pour éviter le jeu dans leurs écroux, si petit qu'il sait, est toujours nuisible dans la denture.

2°. La manière de diriger la fraise au centre est d'une utilité infinie, puisque par ce moyen on ne saurait faire de denture qu'elle ne soit droite.

3°. La manière d'assujettir la roue à fendre sur son centre, est très-bien employée ; les vis sur lesquelles est porté le coq, étant aussi bien retenues qu'elles le sont, ne sauraient faire ressort.

4°. L'alidade de la plate-forme, quoiqu'elle paraisse composée, doit être considérée comme une pièce bien construite, ayant un ressort qui agit avec beaucoup de douceur ; ce qui donne le moyen de changer cette alidade plus facilement que d'autres, qui font leur ressort directement.

La plus grande partie des perfections que l'on reconnaitra dans la pratique de cette machine, lui ont été données par M. de la Fautrière, à qui elle appartenait ".

De la machine à fendre toutes sortes de nombres.

M. Pierre Fardoil horloger à Paris, et très-bon machiniste, auquel nous sommes redevables de plusieurs outils composés, lesquels on peut voir dans le traité d'Horlogerie de M. Thiout, est l'auteur de l'ingénieuse machine à fendre toutes sortes de nombres ; elle peut s'adapter à une machine à fendre ordinaire dont toutes les pièces restent les mêmes, et servent également à fendre, à l'exception de l'alidade que l'on supprime, et du diviseur qui est denté comme une roue ; ce qui tient lieu des points de division.

Le diviseur est fendu à vis sans fin sur le nombre 420 (il a choisi ce nombre à cause des aliquotes qu'il contient). Dans les dents du diviseur engrene une vis sans fin simple, qui est attachée par des pièces quelconques sur le châssis de la machine à fendre ordinaire : ainsi en faisant faire un tour à la vis sans fin, la roue sera avancée d'une dent. Or si on fend à chaque tour de la vis sans fin une dent de la roue mise sur le tasseau, comme nous avons Ve ci-devant, il est évident que l'on fera une roue qui aura 420 dents : mais si au lieu de faire faire un tour à la vis, on ne lui en fait faire que la moitié, et qu'on fende une dent, et ainsi de suite à chaque demi-révolution, la roue sera de 840 ; et si on ne fait tourner la vis que d'un quart de tour, et qu'à chaque quart on fende une dent, la roue sera de 1680 : ainsi de suite, et le nombre deviendra d'autant plus grand, que la vis fera une plus petite partie de révolution. Si au contraire on fait faire deux tours à la vis pour chaque dent que l'on fendra, on fera une roue de 210 dents ; si on fait faire quatre tours, la roue sera de 105, etc.

Tel est le principe de cette machine, de laquelle on peut se former une idée par ce que je viens de dire : mais pour voir mieux tout ce mécanisme, on peut recourir au traité de M. Thiout, page 46. où il est bien décrit. Cependant pour en donner ici une idée, je tâcherai de faire entendre les moyens dont s'est servi M. Fardoil pour fendre toutes sortes de nombres, ou, ce qui revient au même, pour régler les parties de révolution de la vis sans fin.

Le prolongement de la tige de la vis sans fin porte carrément une assiette, sur laquelle est fixé un rochet fort nombré et à volonté. Sur la pièce qui porte la vis sans fin, est placé un cliquet et un ressort qui agissent sur le rochet en question ; ce qui l'empêche de rétrograder, ainsi que la vis sans fin. Sur l'assiette qui porte ce rochet, est fixé un autre rochet (lequel se change suivant le nombre des roues), dont le nombre est relatif à celui de la roue que l'on veut fendre ; ce que l'on verra ci-après. Enfin sur le bout de cette même tige de vis sans fin, se meut une manivelle ; elle porte un ressort et un cliquet qui agissent sur le second rochet ; de sorte qu'en tournant la manivelle en arrière, la vis sans fin reste immobîle : ce n'est qu'en tournant la manivelle à droite, que la vis sans fin se meut. C'est par ce mouvement de rétrogradation que l'on détermine la quantité dont on doit avancer la vis pour chaque dent de la roue à fendre, lequel est réglé par le nombre des dents du rochet : ce que l'on verra par l'exemple suivant. " Sait donné le nombre 249 qu'il faut fendre sur cette machine, dont le diviseur est fendu en 420 ; pour trouver le nombre de dents du rochet, il faut diviser 420 et 249 par trois, qui est le seul diviseur convenable aux deux nombres : les quotients seront 140 et 83. On prendra donc un rochet de 83 ; et à chaque dent qu'on voudra fendre, on fera avancer 140 dents de ce rochet, c'est-à-dire qu'on fera d'abord faire une révolution entière qui est de 83 dents, et qu'on en fera encore passer 59 : ce qui fera les 140 dents. Ce qui se détermine de la façon suivante ".

A chaque tour de la manivelle elle rencontre une pièce qui arrête son mouvement, de sorte qu'elle ne peut aller plus loin sans qu'on lève cette pièce. On fait rétrograder la manivelle du nombre de dents du rochet, qu'il faut faire passer après avoir fait faire un tour. Dans l'exemple proposé, c'est 57 dents du rochet. Pour empêcher la manivelle de rétrograder plus que pour faire tourner 57 dents, elle porte un second bras que l'on fixe au point que l'on veut. Dans cet exemple, il faut qu'entre les deux bras de la manivelle il y ait un intervalle de 57 dents du rochet. Ce bras Ve appuyer contre cette même pièce qui empêche d'avancer la manivelle, laquelle empêche aussi de rétrograder plus de 57 dents. On fait pour lors tourner la manivelle à droite, jusqu'à ce qu'elle rencontre la pièce qui l'empêche de tourner. On fait faire un tour à la manivelle, et la fait rétrograder de la quantité susdite. On fend une seconde dent, et ainsi de suite jusqu'à ce que la roue soit fendue.

On trouvera avec le plan et la description de cette machine dans le traité de M. Thiout, une table des différents nombres que l'on peut y fendre, depuis 102 jusqu'à 800 ; les rochets différents dont on a besoin pour telles roues ; les nombres de tours ou parties de tours qu'il faut faire, etc.

Or comme il y a une difficulté considérable dans cette construction, qui est des différents rochets dont il faut se servir, il faut chercher à la supprimer ; car il n'y a pas moins de difficulté à fendre un rochet sur un nombre qu'on n'a pas, qu'à fendre une roue sur une autre qui nous manque.

Mais d'ailleurs ce principe des parties de mouvement de la vis sans fin, est très-bon, et on peut en tirer un meilleur parti ; ce que l'on pourra voir à l'art. MACHINES A FENDRE TOUTES SORTES DE NOMBRES.

On pourra voir dans le traité de M. Thiout, le plan d'une machine à fendre toutes sortes de nombres, dont les rochets sont supprimés ; elle est de la composition de M. Varinge, qui était horloger du duc de Toscane.

Comme à celle de M. Fardoil, c'est une vis sans fin qui fait mouvoir le diviseur, lequel il a fendu sur le nombre 360. La vis sans fin porte une roue de champ de 60, laquelle engrene dans un pignon de 10. La tige de ce pignon porte une aiguille qui se meut au centre d'un cadran divisé en 60 : cette aiguille est de deux pièces, dont l'une d'acier, et l'autre de cuivre ; elles tournent à frottement l'une sur l'autre. Il y a au-dessous du cadran, une plaque qui y tourne à frottement : elle sert à porter un index qui vient répondre à l'aiguille d'acier ; ce qui sert à marquer le point d'où on part lorsqu'on fend. Il y a aussi derrière la roue de champ, une platine qui peut y tourner à frottement : elle sert à porter un bouton qui donne un coup contre un ressort à chaque tour que fait la roue de champ ; ce qui sert à compter les tours qu'elle fait.

Si on fait faire un tour à cette roue de champ, au moyen de la manivelle qui entre carrément sur l'arbre de la vis sans fin, et qu'à chaque tour on fende une dent, on fera une roue de 360 ; or, dans ce cas, à chaque tour de la manivelle la roue de champ aura fait faire six tours à l'aiguille dont j'ai parlé, laquelle aurait parcouru six fois 60 degrés du cadran, égale 360 degrés. Pour avoir un nombre au-dessous de 360, il faut, comme dans celle du sieur Fardoil, que la vis sans fin fasse plus d'un tour pour chaque dent ; ainsi pour une roue de 90, il faut qu'elle fasse 4 tours, etc.

Et si on veut avoir un nombre plus grand que 360, il faut qu'elle fasse moins d'un tour : c'est pour exprimer les parties de la révolution dans ces deux cas, que servent l'aiguille et le cadran ; ainsi on peut voir une 360e partie de la révolution de la roue de champ ; de sorte que l'on pourrait fendre par ce moyen une roue qui aurait 129600 dents, en ne faisant tourner la roue de champ que pour qu'elle fit faire un degré à l'aiguille pour chaque dent.

Si on fait faire un tour à l'aiguille à chaque dent que l'on fendra, on fera une roue de 2160 dents, etc.

En supprimant le rochet de Fardoil, M. Varinge n'a pas évité un défaut, qui est celui des balotages, d'engrenages, d'inégalités, etc. mais c'est toujours un pas de fait pour arriver à la perfection de cette machine ; et celle de M. Varinge est préférable à celle qui lui en a donné l'idée, qui est celle de Fardoil.

Pour remédier aux défauts que l'on aperçoit dans ces deux machines, et pour les simplifier encore, voici le moyen que je veux faire exécuter.

Je ferai fendre le diviseur de ma machine à fendre, sur le nombre 720. Il sera mu par une vis sans fin simple, laquelle tournera au centre d'une grande plaque que l'on fixera avec deux vis sur le châssis de la machine. Cette plaque sera divisée en 720. La tige de la vis sans fin portera carrément une aiguille et une manivelle ; ainsi en tournant la manivelle, on fera tourner l'aiguille suivant le nombre de dents sur lequel on veut fendre une roue. La pression d'une espèce de pince servira à fixer l'aiguille sur les degrés, ce qui empêchera qu'en fendant elle ne puisse tourner. Je donnerai une table d'une partie des nombres qu'on pourra fendre, et du nombre de degrés qu'il faudra faire parcourir à l'aiguille, et une règle pour les trouver. Voyez MACHINE A FENDRE TOUTES SORTES DE NOMBRES.

Dans le cas où le nombre 720 ne contiendrait pas assez d'aliquots pour tous les nombres, on peut encore en marquer d'autres sur la plaque où est divisé le 720, lesquels seraient divisés sur d'autres cercles concentriques : par ce moyen on pourra fendre tous les nombres dont on pourra avoir besoin, et s'en servir particulièrement pour des machines composées, comme sphères, planisphères, instruments, etc.

De l'exécution des machines à fendre, je me suis engagé de terminer cet article par parler des soins qu'exige une machine à fendre pour être bien exécutée et juste : on n'attendra pas de moi que je le fasse avec toute l'étendue que demanderait cette partie ; cet article, déjà trop long, ne permet de m'arrêter que sur les parties les plus essentielles.

Pour avoir l'application de tous les soins, délicatesses d'opérations, raisonnements, etc. il ne faut que voir la machine à fendre que j'ai décrite, laquelle est de M. Hullot ; cet habîle artiste l'a mise au point qu'il ne reste rien à désirer pour la perfection : je ne ferai donc que le suivre dans ces opérations. Une des principales parties d'un outil à fendre, est le diviseur ; c'est en partie de lui que dépend la justesse des roues. Il faut qu'il soit le plus grand possible, il n'est simple que dans ce cas ; s'il y a des inégalités, elles sont ou apparentes, alors on les corrige, ou très-petites, et dans ce cas elles deviennent moins sensibles pour des roues qui sont infiniment plus petites.

Par des raisons semblables, ces diviseurs demandent d'être divisés sur d'autres beaucoup plus grands. C'est pour approcher autant qu'il est possible du point de perfection, que M. Hullot a fait un diviseur pour pointer les plates-formes, lequel a six pieds de diamètre ; il est solidement fait, divisé avec exactitude : les ajustements des pièces qui servent à former les points sur les plates-formes ou diviseurs, sont construits ou exécutés avec beaucoup de soin ; ainsi on doit attendre toute la justesse possible des plates-formes piquées sur le diviseur : j'en juge par expérience.

Comme cette partie intéresse également l'Astronomie, l'Horlogerie, et différents instruments de Mathématique, je crois qu'il ne faut rien négliger pour la porter à sa perfection ; et c'est en donnant à ceux qui ont du talent, les moyens de profiter de ce que l'on a fait, qu'on peut y travailler : pour cet effet il faut leur faire part de l'état où tel art est porté. Je pourrai donc donner la description du diviseur de M. Hullot, à l'article machine à fendre toutes sortes de nombres. Voyez MACHINE A FENDRE TOUTES SORTES DE NOMBRES.

Les arbres qui portent les diviseurs ou plates-formes, exigent une infinité de soins. Pour les faire parfaitement, M. Hullot les perce d'un bout à l'autre ; et non content de les tourner sur des arbres lisses, il les fait tourner sur l'arbre lisse, sans que ce dernier tourne : il s'assure par-là que le trou a le même centre que l'extérieur de l'arbre ; et que les tasseaux et leurs roues étant bien tournés, ont aussi le même centre. Après que l'arbre est ainsi tourné, on fait entrer à frottement dans la partie inférieure du trou de cet arbre, un cylindre d'acier trempé, long d'environ trois pouces, lequel se termine en pointe, ce qui fait la partie p qui porte sur le point o de la vis, et fait le point d'appui inférieur de l'arbre.

La plate-forme est tournée sur son arbre ; et les traits sur lesquels sont pointés les différents nombres, sont faits en faisant tourner ce diviseur et son arbre dans le châssis.

La partie conique du trou de l'arbre, qui est au haut de cet arbre, est faite en faisant tourner cet arbre dans son châssis.

Le châssis doit être solide, et proportionné à la grandeur des roues que l'on veut fendre. Pour en donner une idée, je joins ici les dimensions de la machine à fendre de M. Hullot, sur laquelle on peut fendre des roues très-fortes ; et de 18 pouces de diamètre ; elle peut très-bien servir de règle, car elle est raisonnée.

Le diviseur a 17 pouces et demi de diamètre. La longueur des parties E C (Pl. XXIV.) du châssis n'est depuis le centre m, que de la longueur nécessaire pour laisser passer le diviseur. La partie Ax du châssis a 13 pouces de long, 2 pouces 1/2 de large, et 9 lignes d'épaisseur. Les autres parties du châssis ont les mêmes largeurs et épaisseurs. L'assiette de l'arbre O p q (Pl. XXV.) a 4 pouces de diamètre ; le corps de l'arbre, 1 pouce et demi de grosseur ; la longueur depuis le point d'appui ou de mouvement o, jusqu'au t, est de 8 pouces ; l'élevation des tasseaux au-dessus du plan Ax, est d'environ 2 pouces 2 lignes ; la hauteur du châssis, y compris l'épaisseur des pièces qui le forment, est de 6 pouces un quart.

Tous les plans des parties du châssis doivent être parfaitement dressés ; et ceux de la partie inférieure, parallèle à celle de dessus l'axe du diviseur, doivent être perpendiculaires à tous ces plans, et en tout sens. C'est surtout le plan Ax qui exige des soins infinis. Son plan doit d'abord être, comme je viens de le dire, parfaitement dressé, et perpendiculaire à l'axe de l'arbre. Les côtés de ce plan doivent être non-seulement parallèles et bien dressés, mais il faut en outre qu'ils tendent tous deux à la même distance du centre de l'arbre ; ainsi il faut qu'une ligne qui diviserait en deux parties égales la longueur du plan A, etc. et serait parallèle aux côtés, passe parfaitement au centre de l'arbre O p q ; de sorte que dans ce cas on peut faire avancer ou reculer le coulant Q R, l'H et la fraise, sans que la fraise change de place par rapport à une dent commencée.

Le coulant ou la pièce Q R, ainsi que toutes les pièces qui sont ajustées dessus, demande tous les soins possibles ; il faut chercher surtout à donner beaucoup de base à cette pièce Q R. Celle de cette pièce, dans la machine de M. Hullot, a 4 pouces et demi de long ; la largeur est celle du plan A Xe qui est 2 pouces et demi. La vis 2 (Pl. XXV.) est perpendiculaire au plan g ; elle ne presse pas directement sur ce plan. Il y a un coussinet de la largeur de ce plan g, et de la longueur de la pièce Q R qui reçoit cette pression de la vis ; ainsi non-seulement elle ne marque pas le plan g par sa pression, mais encore l'appui se fait dans toute la longueur du coussinet ; par ce moyen il y a toujours trois plans qui fixent la pièce Q R sur le plan ou la pièce A Xe

Pour donner toute la solidité possible à la pièce K (Pl. XXV.) sur le coulant Q R, il faut que la base K soit et bien dressée et grande, et de même pour la pièce U qui porte l'H.

L'H de cette machine de M. Hullot, (Pl. XXVI.) fig. 1.) a 5 pouces de long ; de f en g la distance des vis T U, est de 2 pouces et demi d'un centre à l'autre. Les trous dans lesquels entrent ces vis, doivent être parfaitement parallèles, et il faut que les axes de ces vis soient dans le même plan, les trous bien cylindriques, les pas des vis fins, etc.

C'est la réunion de ces différents ajustements, soins, raisonnements, etc. qui fait la justesse d'une machine à fendre ; je suis bien éloigné de les avoir tous marqués, j'ai déjà prévenu que ce n'était pas mon dessein : l'ouvrier intelligent qui fera des machines à fendre, pourra puiser dans l'idée que j'ai donnée de celle de M. Hullot, des lumières ; mais il faut en outre qu'il se rende raison de ce qu'il fait : ainsi ce que j'aurais dit de plus, lui serait devenu inutile. Quant à l'ouvrier sans talent, il lui reste toujours à désirer ; et des machines qui exigent autant de précision et de raisonnement que celles de cette espèce, ne doivent pas être faites par eux. Cet article est de M. FERDINAND BERTHOUD.

FENDRE, (machine à) Fendre les roues de montres arbrées. Cette machine est faite sur les mêmes principes que celles dont j'ai donné la description ; et quoiqu'elle en diffère peu, il sera à-propos d'en donner un plan, et de la décrire. Voyez MACHINE A FENDRE LES ROUES DE RENCONTRE ET MONTRES.

FENDRE, (Jardinage) se dit d'une terre gersée dans une plate-bande, dans une caisse, et qui dénote que l'arbre a besoin d'être arrosé.