La mortalité la plus remarquable dont nous ayons connaissance est celle dont il est fait mention dans les Transactions philosophiques, et qui se répandit dans la Suisse, dans l'Allemagne, la Pologne, etc.

Cette contagion commença par une espèce de brouillard bleu qui tomba sur l'herbe que les bestiaux broutaient, de manière que tous les troupeaux retournèrent à leur bercail malades, languissants, et qu'ils refusaient la nourriture ; il en mourut beaucoup en vingt-quatre heures. On trouva, par la dissection, la rate grosse et corrompue, la langue sphacelée et rongée, etc. Ceux qui en avaient soin, et qui n'eurent pas beaucoup d'attention à leur propre santé, furent infectés du méme mal, et moururent comme les bêtes.

Quelques auteurs ont pensé que cette mortalité provenait de vapeurs malignes qui, selon eux, s'étaient élevées de l'intérieur de la terre dans trois différents tremblements qui se firent sentir au voisinage de l'endroit où elles commencèrent ; mais le docteur Sclar aime mieux l'attribuer à des essaims d'insectes volatiles. Le même remède qui guérissait les bêtes malades, servait aussi de préservatif pour celles qui se portaient encore bien ; il était composé de parties égales de suie de cheminée, de poudre à canon et de sel, avec autant d'eau qu'il en fallait pour laver le tout, savoir une cuillerée par dose.