L'Angoumais et le Limousin ne forment qu'une même généralité : l'Angoumais donne des blés, des vins et des fruits ; le Limousin au contraire est froid et stérile, sans blé ni vin : le seigle, l'orge et les châtaignes, sont la nourriture et le pain. On fait dans l'une et l'autre contrée beaucoup de papier : on fait à Limoges des reveches ; à Angouleme, des serges et des étamines ; à S. Jean d'Angely, des étamines et des draps ; des draps et des serges à Nerac ; des serges à la Rochefoucault ; des draps à la Santereune ; à Cognac, des étamines et des eaux-de-vie ; de gros draps à S. Léonard ; à Brive et à Tulle, des reveches. Le safran de l'Angoumais ne vaut pas celui du Gâtinais : il s'en débite cependant beaucoup aux peuples du nord. Les Limousins, contraints par la stérilité de leur pays de se répandre dans les autres provinces, y travaillent pendant les belles saisons, et reportent ensuite pendant l'hiver dans le sein de leur famille ce qu'ils ont gagné.