L'ordonnance de 1670, tit. XIIIe veut que tous concierges et geoliers exercent en personne, et non par aucun commis ; qu'ils sachent lire et écrire, et que dans les lieux où ils ne le sauraient pas, il en soit nommé d'autres dans six semaines, à peine contre les seigneurs de privation de leur droit.

Pour ce qui concerne les fonctions des concierges et geoliers, voyez GEOLE, GEOLIERS, GUICHETIERS, PRISONS. (A)

CONCIERGE DU PALAIS, (Histoire moderne et Jurisprudence) était un juge royal auquel a succédé le bailli du palais. Sous la première et la seconde race de nos rais, la justice était rendue dans le palais par le maître ou maire du palais, auquel succéda le comte. En 988, cet office fut exercé, quant à la justice dans le palais, sous le titre de concierge du palais, avec moyenne et basse justice, dont le territoire était peu étendu. Philippe-Auguste, par des lettres de l'an 1202, y ajouta le fauxbourg saint-Jacques et Notre-Dame des Champs, et le fief royal de S. André qui y est situé. Le concierge ou bailli du palais y avait encore la justice en 1667.

Les mêmes lettres assignent au concierge du palais des gages, droits et privilèges.

En 1286, au commencement du règne de Philippe-le-Bel, le palais que nous voyons aujourd'hui fut bâti par les soins d'Enguerrand de Marigny, général des finances. La conciergerie qui sert aujourd'hui de prison, était le logement du concierge du palais. Par un arrêt de l'année 1316, elle fut réunie au domaine du roi, avec ses appartenances. En 1348, du temps de Philippe-de-Valais, le concierge fut érigé sous le titre de bailli : mais on a joint les deux titres de concierge-bailli. En l'an 1348, Philippe de Savaisy écuyer, fut concierge du palais royal à Paris. Joly, en ses offices de France, a donné une liste de tous ceux qui ont depuis rempli celui-ci jusqu'en 1624, dont plusieurs étaient des personnes de grande considération. Sous le roi Jean, Charles V. alors régent du royaume, accorda, par des lettres du mois de Janvier 1358, plusieurs droits au concierge du palais : ces lettres font mention qu'il a justice moyenne et basse dans l'enceinte du palais ; qu'il y tient sa cour et juridiction par lui, son lieutenant ou garde de sa justice, et ses officiers ; qu'il connait entre quelques personnes que ce sait, de tous les cas civils, criminels, et de police ; que nul autre juge n'a juridiction temporelle dans l'enceinte du palais, si ce n'est les gens des comptes, du parlement, des requêtes du palais, et des requêtes de l'hôtel : ces mêmes lettres lui attribuent différents droits, entr'autres la justice sur les auvents ou petites boutiques adossées aux murs du palais, des cens et rentes sur plusieurs maisons ; le droit de donner et ôter les places aux merciers qui vendent dans les allées de la mercerie, et en-haut et em-bas au palais, et les lettres lui permettent d'en recevoir un présent une fois l'an : il y est encore dit qu'il a la justice moyenne et basse, et la seigneurie censuelle sur treize maisons situées à Notre-Dame des Champs ; au lieu nommé les Mureaux (proche les Carmelites du fauxbourg saint Jacques) différents droits. Quand on faisait un nouveau boucher en la boucherie du châtelet, le concierge du palais devait avoir, à cause de sa conciergerie, trente livres et demie, la moitié d'un quarteron et la moitié de demi-quarteron pesant de chair moitié bœuf et moitié porc ; la moitié d'un chapon plumé, demi-septier de vin, et deux gâteaux : et celui qui les allait chercher, devait donner deux deniers au chanteur qui était en la salle des bouchers. Il avait seul le droit de faire enlever les arbres secs qui étaient entre toutes les voiries et chemins royaux de la banlieue et vicomté de Paris. Il avait aussi un droit de fouage dans la forêt d'Yveline, et quelque inspection sur les greniers à blé du roi. Lorsqu'il écrivait à Gonesse pour faire venir du blé et autre chose au grenier du roi, les écorcheurs de la boucherie de Paris étaient tenus de porter ou envoyer ses lettres à leurs frais sous peine d'amende. Il avait toutes les clés du palais, excepté celles de la porte de devant ; et avait inspection sur le portier et sur les sentinelles du Palais. Enfin, suivant ces lettres, il était voyer dans l'étendue de sa justice. En 1413, la reine tint la conciergerie en ses mains, le roi lui en ayant fait don ; et sur l'empêchement qui lui fut fait à ce sujet par le procureur général, disant qu'entre mari et femme donation n'avait lieu, elle répondit que cette loi n'avait pas lieu pour elle, dont il y a arrêt des 29 Juillet 1412, et 22 Mai 1413. Juvenal Chevalier sieur de Traynel, fut fait concierge-bailli du palais : mais par arrêt du 3 Janvier 1416, cet office fut de nouveau uni au domaine, et on ordonna qu'il n'y aurait plus au palais qu'un gardien, qui aurait trois sous parisis par jour et un muid de blé par an. Cependant ceux qui ont été pourvus de cet office depuis 1461, ont tous été qualifiés de baillis du palais.

La juridiction de la conciergerie, qu'on appelle présentement le bailliage du palais, est composée d'un bailli d'épée, d'un lieutenant général, un procureur du roi, un greffier, plusieurs huissiers. Les avocats au parlement y plaident, et les procureurs au parlement y occupent. Cette juridiction ne s'étend présentement que dans l'enceinte du palais.