S. f. mot tiré du Grec , qui signifie instruction de vive voix ; c'est une courte et méthodique instruction des mystères de la religion, laquelle se fait de bouche ; car on n'enseignait pas anciennement ces mystères par écrit, de peur que ces écrits ne vinssent à tomber entre les mains des infidèles, qui les auraient tournés en risée, faute de les bien entendre. C'est d'où est venu le nom de catéchiste, pour marquer celui qui enseigne ces mystères ; et celui de catéchisme, pour signifier aussi cette instruction. L'origine des catécheses vient de Jesus-Christ même, lorsqu'il envoya ses disciples pour enseigner et baptiser toutes les nations, joignant la doctrine au baptême, comme en effet elle l'a toujours précédé dans la primitive église : il nous a aussi donné l'exemple de cette sainte instruction, lorsqu'entre ses disciples il examina et instruisit Philippe ; entre ses auditeurs, Marthe et la Samaritaine ; entre les affligés, l'aveugle né ; entre les étrangers, le samaritain ; entre les grands du monde, Nicodeme (pour faire connaître le progrès qu'ils avaient fait dans la foi, et les y instruire davantage). Les apôtres ont suivi l'exemple de leur maître, comme on voit en divers endroits du livre des actes, S. Pierre ayant été envoyé à Corneille pour ce sujet, ch. Xe et Philippe à l'eunuque de la reine de Candace, ch. XVIIe L'apôtre des Gentils, I. cor. ch. XIVe parlant d'instruire les autres, se sert du mot catéchiser, comme le porte l'original. Les pères ont de même imité les apôtres, comme saint Cyrille de Jérusalem, dont nous avons un ouvrage intitulé catéchese. Saint Augustin a écrit un traité de la manière de catéchiser les ignorants ; saint Grégoire de Nysse a composé un discours catéchétique ; et plusieurs autres nous ont laissé de semblables instructions. Et afin qu'on ne s'imagine pas que quelque temps après la mort des apôtres et de leurs disciples, cette louable coutume de catéchiser ait été négligée ou interrompue, Eusebe, lib. VI. ch. IIIe témoigne que Demetrius évêque d'Alexandrie, avait commis Origène pour cette fonction, de laquelle Pantenus et Clément s'étaient acquittés avant lui. Au reste la charge de catéchiste était une des plus importantes et des plus honorables dans l'Eglise. Jean Gerson, chancelier de l'université de Paris, faisait gloire parmi ses grandes occupations, d'instruire les enfants, et de les catéchiser, répondant à ceux qui lui conseillaient de s'appliquer à des emplois plus considérables, qu'il ne croyait pas qu'il y en eut de plus nécessaire et de plus glorieux que celui-là. Gerson, I. partie de ses œuvres.