En qualité de gantiers, ils ont droit de vendre et de faire toutes sortes de gants et mitaines, de tous les cuirs qui se peuvent commodément employer.

Comme parfumeurs, ils peuvent appliquer et mettre sur les gants, et débiter toutes sortes de parfums, et même vendre en détail des cuirs de toute espèce, peaux lavées, parfumées, blanches, et autres propres à faire des gants.

Suivant ces statuts, aucun ne peut être reçu marchand gantier parfumeur, qu'après quatre ans d'apprentissage, servi les maîtres pendant trois autres en qualité de compagnon, et fait chef-d'œuvre.

Les fils de maîtres sont exempts de ces formalités, leur suffisant de faire une légère expérience.

La veuve d'un maître a droit de tenir boutique, et de faire travailler tant qu'elle reste en viduité ; mais il ne lui est pas permis de faire d'apprentif.

A la tête de la communauté, il y a quatre maîtres et gardes jurés, préposés pour tenir la main à l'exécution de ses règlements, et vaquer aux affaires qui la concernent. Chaque juré demeure deux ans en charge ; en sorte que tous les ans les deux plus anciens en doivent sortir, pour faire place aux nouveaux qui s'élisent devant le procureur du roi au châtelet, par la plus grande et saine partie de la communauté. Les maîtres Gantiers-Parfumeurs ont leur confrairie dans l'église des Innocens : sainte Anne est leur patrone. Cette confrairie fut établie le 20 Juillet 1426, par lettres patentes données à Paris par Henri, roi d'Angleterre, se disant aussi roi de France, dans les troubles arrivés sous le règne de Charles VII.

Quant aux instruments dont les Parfumeurs se servent comme parfumeurs, ils n'en ont point qui leur soient particuliers. Il en est de même des termes dont ils font usage dans leurs opérations : c'est toujours composer, mélanger ; ainsi il est aisé de voir que ceux dont on a donné l'explication dans cet article, leur appartiennent comme gantiers, et non comme parfumeurs.