FRAISE, en termes de Fortification, est une espèce de défense ménagée avec des pieux pointus et presque parallèles à l'horizon, qu'on enfonce dans les retranchements d'un camp, d'une demi-lune, pour en empêcher l'approche et l'escalade.

Les fraises diffèrent des palissades, en ce que celles-ci sont perpendiculaires à l'horizon, au lieu que les autres sont parallèles ou inclinées à l'horizon. Voyez PALISSADE.

On se sert particulièrement des fraises dans les retranchements et aux ouvrages de terre ; on en met ordinairement au-dessous du parapet du rempart, c'est-à-dire à son côté extérieur vers le niveau du terre-plein du rempart, lorsqu'il n'est point revêtu de maçonnerie. Elles tiennent lieu du cordon de pierre qu'on met aux ouvrages de maçonnerie, et elles empêchent l'ennemi de franchir ou de monter sur le parapet. On leur donne une pente vers le fossé, afin que les bombes et les grenades que l'ennemi peut jeter dessus s'écoulent dans le fossé. (Q)

* FRAISE, (Arquebusier) voyez à l'article FRAISE (Horloger) la définition générale de ce mot.

L'arquebusier a quatre espèces de fraise : la fraise à bassinet, la fraise plate, la fraise pointue, la fraise à roder.

La fraise à bassinet est un morceau d'acier gros et rond comme un gland, et mâché comme une lime ; elle a une petite queue carrée et longue d'un demi-pouce ; cette queue entre dans le trou de la broche qui porte la boite, et qui traverse le chevalet. Les Arquebusiers s'en servent pour polir le creux d'un bassinet, en posant le gland ou la fraise, et le faisant tourner dedans par le moyen de l'archet dont la corde entoure la boite.

La fraise plate a un bout rond, plat, et plus gros que le reste ; ce bout est cannelé, et sert aux Arquebusiers de la même manière que la fraise pointue pour faire un trou plat où l'on puisse placer la tête d'une vis plate, et empêcher qu'elle n'excède sur la pièce.

La fraise pointue est un petit foret carré, long de deux à trois pouc. dont un des bouts représente une fraise pointue et cannelée sur toute sa longueur ; les Arquebusiers s'en servent pour agrandir un trou dans une pièce de fer, et le faire plus large d'un côté que de l'autre ; l'on s'en sert comme des forets en la posant dans la boite et la tournant de même.

La fraise à roder, est une espèce de clou de la longueur du pouce, dont la queue est ronde, unie, et un peu forte ; la tête un peu plus large, ronde, épaisse, et un peu mâchée en-dedans comme une lime. Les Arquebusiers s'en servent pour unir en-dessus l'oeil où doit être placé une vis, pour que la tête porte bien à-plomb. Ils font passer la queue de cette fraise dans l'oeil, de façon que le côté mâché de la tête porte dessus la face de cet oeil. Ensuite ils mettent la queue de cette fraise dans l'étau à main, et tournent à droite et à gauche pour faire mordre la fraise sur le fer qu'ils veulent roder et unir.

FRAISE, (Horlogerie) espèce de foret dont les Horlogers et d'autres artistes se servent pour faire des creusures propres à noyer les têtes des vis, et pour d'autres usages. Il y en a dont (fig. 49. et 50. Pl. XIV. de l'Horlogerie) la meche est ou carrée ou triangulaire, ou ronde ; d'autres sont des espèces de limes (fig. 41.) fixées à l'extrémité d'un arbre. Celles-ci servent pour dresser le fond d'une creusure, d'un barillet, ou d'une roue de champ. On se sert des fraises de la même manière que des forets. Voyez FORET.

Les Horlogers appellent encore fraise, une espèce de rochet (fig. 40. de la même Planche) monté sur un arbre ; cet outil sert à faire au bas de la fusée la creusure destinée à recevoir le rochet de la chaîne. Tous ces outils se meuvent par le moyen de l'archet, dont la corde fait un tour sur le cairrot.

On appelle encore fraise une petite plaque d'acier fort mince, circulaire, trempée fort dur, et taillée sur sa circonférence ; elle sert pour fendre les roues. Voyez MACHINE A FENDRE. (T)

FRAISE, en terme de marchand de Modes, est un tour-de-col, à deux ou trois rangs de ruban, ou de blonde froncée. Voyez FRONCER. Ces sortes de colliers s'attachent par-derrière avec un nœud de ruban, et sont garnis par-devant le plus souvent d'un nœud à quatre. Voyez NOEUD A QUATRE.

FRAISE, (Vénerie) c'est la forme des meules et des pierrières de la tête du cerf et du chevreuil, qui est le plus proche de la tête, que nous appelons massacre.