S. m. vase qui a passé du temple des Juifs dans nos temples. Il est divisé en deux parties : l'inférieure est une espèce de grande salière revêtue d'une taule, qui contient le feu sur lequel on met l'encens ; et la supérieure, une espèce de dôme qui couvre la partie inférieure, et qui est percé d'un grand nombre de petites ouvertures par lesquelles la fumée de l'encens peut s'échapper : l'inferieure est à pieds ; il en part trois ou quatre longues chaînes, qui traversent autant de tenons, ou anneaux, ou petites douilles fixées sur la partie supérieure. Ces chaînes vont se réunir à une petite pièce plate ou bombée qui sert comme de poignée à l'encensoir. Cette pièce est percée dans son milieu, et traversée d'une chaîne qui se rend au sommet de la partie supérieure de l'encensoir. Cette chaîne y est attachée, et elle est retenue sur la pièce plate de l'encensoir qu'elle traverse par un arrêt à anneau. En tirant cet anneau, on fait monter en glissant la partie supérieure de l'encensoir entre les autres chaînes ; cette partie cesse de couvrir la partie inférieure, et l'on peut mettre dans celle-ci du feu et de l'encens. Quand on y a mis du feu et de l'encens, on lâche l'anneau ; la partie supérieure retombe sur la partie inférieure, et la couvre ; alors l'ecclésiastique qui doit se servir de l'encensoir, embrasse dans sa main droite toutes les chaînes ; la pièce à laquelle elles aboutissent est appliquée ou sur son pouce ou sur son index, et les chaînes sortent par la partie opposée de la main, ou contre cette partie opposée ; et les chaînes sortent entre le pouce et l'index, et se recourbent sur l'index. Le prêtre en faisant osciller par le mouvement du bras et du poignet le corps de l'encensoir, la fumée de l'encens est portée par-tout où il lui plait de la diriger. Les Juifs avaient dans leur temple un grand nombre de ces encensoirs. On dit que Salomon en avait fait fondre 20000 d'or, et 50000 d'argent. Cela est presque incroyable : il est rare qu'il y en ait plus d'une douzaine dans nos plus riches Eglises ; ils sont tous d'argent, et je ne crois pas qu'on en ait jamais fait aucun d'or. On prétend que les encensoirs des Juifs différaient des nôtres, en ce qu'ils étaient sans chaînes, et qu'ils se portaient à la main comme des réchaux ou grandes cassolettes à pieds.