Voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 22. la position de la carlingue ; et n°. 5. la partie qu'on nomme contre-quille. Voyez encore Pl. V. fig. 1. n°. 22. la carlingue dans sa coupe transversale.

La carlingue doit avoir l'épaisseur des deux tiers de celle de l'étrave ; elle doit être plus large que la quille, à cause que la carlingue du pied du mât pose dessus, et que le serrage y entre. Elle est jointe à la quille par des chevilles de fer, et sert à l'affermissement de tout le vaisseau : on la peut nommer une quille interne ; elle a fort souvent un écart à l'avant.

Les mesures que l'on donne à la carlingue pour sa largeur et épaisseur, se règlent suivant la grandeur du bâtiment : par exemple, la carlingue d'un vaisseau de 134 pieds de long aura 9 à 10 pouces d'épaisseur, 2 pieds 4 à 5 pouces de largeur, et environ 3 pouces d'épais aux bouts de l'écart.

La carlingue Ve en diminuant vers les bouts, tant à l'égard de la largeur que de l'épaisseur. On met à chaque varangue, ou du moins de deux en deux varangues, une cheville de fer à tête perdue, qui passe au-travers de la carlingue et de la varangue, et entre dans la quille si avant, qu'il ne s'en faut qu'un pouce et demi qu'elle ne passe tout au-travers ; et lorsqu'on met le vaisseau sur le côté, on garnit le reste du trou par-dehors, de bouts de chevilles de bois qu'on y fait entrer avec beaucoup de force, afin qu'il n'y passe point d'eau.

On renforce la carlingue d'une autre pièce de bois qu'on met dessus, à l'endroit qui porte le pied du grand mât.

CARLINGUE ou ECARLINGUE de pied de mât ; c'est la pièce de bois que l'on met au pied de chaque mât, qui porte aussi ce nom.

Le grand mât, le mât de misene et le mât d'artimon, ont chacun leur carlingue. Voyez Pl. VI. n°. 40. la figure de la grande carlingue ou carlingue du grand mât, et sa situation, Pl. IV. fig. 1. n°. 34.

Carlingue du mât de misene ; sa figure Pl. VI. n°. 41. sa situation dans le vaisseau, Pl. IV. fig. 1. n°. 35.

Carlingue du mât d'artimon, voyez Pl. IV. fig. 11. n°. 84. et 106.

La grande carlingue, ou l'écarlingue du pied du grand mât, se pose droit sur la contre-quille : ses proportions dépendent de la grandeur du vaisseau. Dans un bâtiment de 134 pieds de long, elle est à 6 pieds de distance du milieu de la longueur du vaisseau, en allant vers l'arrière ; elle est assurée par deux porques marquées aa dans la figure 40. de la Planche VI. Ces porques, dans un vaisseau de 134 pieds de long, doivent avoir 14 pouces de large et 12 pouces d'épais, et être à 3 pieds et demi de distance l'un de l'autre. La porque qui est vers l'avant, se place derrière le banc de la grande écoutille. Ces porques sont encore fortifiées par 4 genoux, deux du côté de l'avant, et deux du côté de l'arrière. Ils doivent avoir 10 pouces d'épais, et ils sont par le bas de la même largeur que les porques ; leurs branches inférieures ont 8 pieds de long, et leurs branches supérieures 7 pieds ; celles-ci sont moins épaisses de deux pouces que celles d'en-bas. De chaque côté de la contre-quille on met un billot ou taquet, pour supporter l'avance que la carlingue fait au-delà de la contre-quille, au-dessus de laquelle il doit monter de la hauteur de 4 pouces et il a 4 pouces d'épais par le haut. La largeur de la carlingue doit être de 2 pieds 6 pouces, et celle de la carlingue du mât de misene doit être égale : l'épaisseur de l'une et de l'autre doit être de 10 pouces. Le billot qu'on pose sur la contre-étrave, sous la carlingue du mât de misene, doit avoir 10 pouces d'épais ; et à le prendre par le côté qui regarde l'avant, il est placé à la neuvième partie de la longueur du vaisseau, où est aussi la carlingue du pied du mât. Il reste au côté du billot une partie de la pièce où le billot a été coupé, qui fait comme une planche épaisse qui monte avec le mât jusqu'au pont. Les porques de la carlingue du mât de misene doivent avoir 12 pouces de large, et 10 pouces d'épais ; il y a 4 genoux au-dessous et deux au-dessus, qui ont 10 pouces de large et 9 pouces d'épais ; leurs branches ont 7 pieds de long. La carlingue du mât d'artimon doit avoir 14 pouces de large, et 10 pouces d'épais : ces mesures dépendent des différentes méthodes qu'adoptent les constructeurs, et changent, comme on l'a dit ci-devant, suivant la grandeur des vaisseaux.

Carlingue de cabestan ; il y a la carlingue du grand cabestan. Voyez Planche IV. fig. 1. n°. 67.

La carlingue du petit cabestan, n°. 104.

Carlingue de cabestan arquée et cousue au pont ; c'est lorsque le pied du cabestan ne descend pas jusque sur le pont, on lui fait une carlingue courbée, dont les deux bouts sont attachés au baux, et le pied du cabestan entre dans son arc qui est suspendu.

Carlingue du bâton de pavillon, voyez Planche IV. fig. 1. n°. 155. (Z)