Les dés doivent être joués de manière qu'ils touchent la bande de l'adversaire. Le dé est bon partout dans le trictrac excepté lorsque les deux dés sont l'un sur l'autre ou sur le bord du trictrac, ou quand ils sont dressés l'un contre l'autre, en sorte que tous deux ne soient point sur leurs cubes. Le dé est bon sur le tas ou la pîle des dames, sur une ou deux dames, pourvu qu'il soit sur son cube, en sorte qu'il puisse porter l'autre dé. Le dé qui est en l'air, ou qui pose un peu sur une dame, étant soutenu par la bande du trictrac contre laquelle il appuie, ou contre la pîle de bois, ne vaut rien. On peut voir s'il est en l'air ou non, en tirant doucement la table ou la dame sous laquelle il est. S'il tombe, c'est une preuve qu'il était en l'air, par conséquent le coup n'est pas bon.

On peut rompre le dé de son homme, quand on appréhende quelque coup, à moins qu'on ne soit convenu autrement ; alors on encourt la peine marquée, et outre cette amende, celui à qui on a rompu les dés, peut jouer tel nombre qu'il veut.

Quand on commence la partie, on ne peut faire aucune case, c'est-à-dire, mettre deux ou plusieurs dames accouplées l'une sur l'autre dans les deux tables du trictrac qui sont du côté du tas des dames de celui qui joue.

Il y a deux choses à remarquer : la première, qu'il faut faire aller ses dames qui sont empilées et à la gauche de celui contre qui l'on joue, jusqu'au coin qui est à sa droite. Ensuite vous les passez sur les lames qui sont de votre côté à votre gauche, et les faites aller jusqu'à votre droite. La seconde chose qu'il est besoin de savoir, c'est que les doublets se jouent doublement, c'est-à-dire, que l'on joue deux fois le nombre que l'on a fait, soit avec une seule dame, soit avec plusieurs.

Il arrive souvent que l'on ne peut pas jouer tous les nombres que l'on a amenés. Par exemple, lorsque du premier coup l'on fait sonné, on n'en peut jouer qu'un, par la raison que l'on ne peut mettre sur les lames du côté de son tas de bois qu'une seule dame, et que l'on ne peut jouer tout d'une dame, à cause que le passage se trouve fermé par le tas de bois de celui contre qui l'on joue ; l'on est quelquefois aussi obligé de passer ses dames de son côté, lorsqu'après avoir joué un ou deux coups, on fait un gros doublet que l'on ne saurait jouer du côté où est son bois et pîle de dames : c'est ce qu'il faut éviter avec soin, et donner, autant qu'on pourra, tous les grands doublets, comme terne, carme, quine ou sonné, afin de pouvoir, sans gâter son jeu, les jouer, s'ils viennent. Quoiqu'on ait dit qu'on ne peut mettre qu'une seule dame sur les lames ou flèches du côté de son tas, il y a cependant une flèche sur laquelle on en peut mettre tant que l'on veut. Voyez TETE.

Quand on a mené de la gauche de son homme à sa droite une partie de ses dames, et que votre tête est bien garnie, il faut alors caser du côté de la pîle de bois de celui contre qui l'on joue, ou surcaser, quand on ne peut point caser, ou bien passer toujours des dames de votre tas à votre tête. Voyez SURCASER.

Quand un joueur a plus de dames à rentrer qu'il n'en a de rentrées par les passages, il perd la partie double ; et quand on joue le double, celui qui est double, perd le double de ce qu'on a joué.