Mais celui qui doit sa naissance à quelque mouvement d'irritation particulière, produit dans les reins, par l'abus des diurétiques, des emménagogues, est à craindre : et dans ce cas il faut avoir recours aux délayans, aux mucilagineux, aux huileux, pris abondamment.

Dans le cas d'une circulation générale qui devient plus grande lorsqu'on a fait beaucoup d'exercice, qu'on est allé à cheval, qu'on a élevé un poids considérable, ou qui est une suite d'une fièvre aiguë, ardente, du trop grand usage des échauffans, des spiritueux, des aromates, d'autres corps âcres, de la colere, ou de toute passion de l'âme, et qui produit un pissement de sang ; il convient d'employer les rafraichissants anodins.

Quant au sang trop dissous presqu' incoèrcible dans les maladies chroniques, le catharre, le scorbut, l'acrimonie, et les autres colliquations des humeurs accompagnées du relâchement des solides ; il le faut épaissir à la faveur des corroborants doués d'acrimonie particulière et convenable.

Le pissement de sang qui survient dans les fièvres malignes, pestilentielles, putrides, dans les pétéchies, ou lorsque la petite vérole, la rougeole, la pleurésie, l'érésipele, ou l'inflammation, ont dégénéré en corruption, est un accident dangereux ; on tâchera de l'arrêter par les antiseptiques combinés avec les incrassants.

Le calcul attaché aux reins ou à la vessie, et qui par son aspérité, blesse les vaisseaux, ne permet pas l'usage des forts diurétiques ; mais pour procurer la sortie de cette pierre, il faut employer les boissons adoucissantes, oléagineuses, les mucilagineux, les savonneux, et les anodins. Dès qu'on a eu le bonheur de faire sortir ce corps étranger, le pissement de sang s'arrête ordinairement de lui-même ; ou bien on réussit à le faire cesser, en ajoutant les consolidants aux remèdes dont on vient de parler.

Enfin, le pissement de sang qui arrive après les blessures, les contusions, et les corrosions de ces parties, ne peut trouver sa guérison, que dans le traitement propre à ces maladies.

Outre les accidents généraux qui sont une suite de toutes sortes d'hémorrhagies, la concrétion du sang arrête quelquefois l'écoulement de l'urine, laisse un ulcère dans les reins ou la vessie, et cause ensuite une urine purulente. (D.J.)