ROI, (Gouvernement politique) Voici les vers qu'il faut graver sur la porte des palais des rais.

Hoc reges habent

Magnificum et ingens, nulla quòd rapit dies

Prodesse miseris, supplices fido lare protegère.

Le plus beau présent que les Dieux puissent faire aux hommes, c'est d'un roi qui aime son peuple et qui en est aimé, qui se confie en ses voisins et qui a leur confiance, enfin qui par sa justice et son humanité fait envier aux nations étrangères le bonheur qu'ont ses sujets de vivre sous sa puissance.

Les oreilles d'un tel roi s'ouvrent à la plainte. Il arrête le bras de l'oppresseur : il renverse la tyrannie. Jamais le murmure ne s'elève contre lui ; et quand les ennemis s'approchent, le danger ne s'approche point. Ses sujets forment un rempart d'airain autour de sa personne ; et l'armée d'un tyran fuit devant eux comme une plume légère au gré du vent qui l'agite.

" Favori du ciel, dit le brahmane inspiré, toi à qui les fils des hommes tes égaux, ont confié le souverain pouvoir ; toi qu'ils ont chargé du soin de les conduire, regarde moins l'éclat du rang que l'importance du dépôt. La pourpre est ton habillement, un trône ton siege : la couronne de majesté pare ton front : le sceptre de la puissance orne ta main ; mais tu ne brilles sous cet appareil qu'autant qu'il sert au bien de l'état ".

Quant à l'autorité des rais, c'est à moi de m'y soumettre ; et c'est à l'auteur de Télemaque qu'il appartient d'en établir l'étendue et les bornes.

Un roi, dit-il, liv. V. p. 168, un roi peut tout sur les peuples : mais les lois peuvent tout sur lui. Il a une puissance absolue pour faire le bien, et les mains liées s'il voulait faire le mal. Les lois lui confient les peuples comme le plus précieux de tous les dépôts, à condition qu'il sera le père de ses sujets : elles veulent qu'un seul homme serve par sa sagesse et sa modération, à la félicité de tant d'hommes ; et non pas que tant d'hommes servent par leur misere et par leur servitude, à flatter l'orgueil et la mollesse d'un seul homme.

Un roi ne doit rien avoir au-dessus des autres, excepté ce qui est nécessaire, ou pour le soulager dans ses pénibles fonctions, ou pour imprimer au peuple le respect de celui qui est né pour soutenir les lois. Il doit être au-dehors le défenseur de la patrie ; et au-dedans le juge des peuples, pour les rendre bons, sages et heureux.

Il doit les gouverner selon les lois de l'état, comme Dieu gouverne le monde selon les lois de la nature. Rarement employe-t-il sa toute-puissance pour en interrompre et en changer le cours, c'est-à-dire, que les dérogations et les nouveautés seront comme des miracles dans l'ordre de la bonne politique.

Quelques lauriers que la guerre lui promette, ils sont tôt ou tard funestes à la main qui les cueille :

En vain aux conquérants

L'erreur parmi les rois donne les premiers rangs.

Entre tous les héros ce sont les plus vulgaires ;

Chaque siècle est fécond en heureux téméraires....

Mais un roi vraiment roi, qui, sage en ses projets,

Sache en un calme heureux maintenir ses sujets,

Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire ;

Il faut, pour le trouver, courir toute l'histoire.

La terre compte peu de ces rois bienfaisants ;

Le ciel à les former se prépare longtemps !

Tel fut cet empereur, sous qui Rome adorée,

Vit renaître les jours de Saturne et de Rhée ;

Qui rendit de son joug l'univers amoureux,

Qu'on n'alla jamais voir sans revenir heureux,

Qui soupirait le soir, si sa main fortunée

N'avait par ses bienfaits signalé la journée :

Le cours ne fut pas long d'un empire si doux.

Seneque (vers 463.) peint encore plus simplement, plus laconiquement et plus énergiquement, mais non pas avec ce brillant coloris, la gloire et les devoirs des rais. Je finis toutefois par ces maximes :

Pulchrum eminere est inter illustres viros ;

Consulere patriae ; parcère afflictis ; ferâ

Caede abstinere, tempus atque irae dare ;

Orbi quietem ; saeculo pacem suo.

Haec summa virtus : petitur hâc coelum viâ !

ROI, (Critique sacrée) rex. Ce titre est donné indifféremment dans l'Ecriture aux souverains, soit que leurs états aient le titre de royaume ou d'empire. Les pontifes répondirent : nous n'avons d'autre roi que César. Jean 19. 15. 2°. Ce mot désigne aussi les chefs, les magistrats qui gouvernent un état ; non erat rex in Israèl, Juges, j. 31. c'est-à-dire, il n'y avait point de chefs en Israèl, aux ordres duquel le peuple obéit. 3°. Il se prend pour guide, conducteur, soit parmi les hommes, soit parmi les bêtes. La sauterelle n'a point de roi (regem), Prov. xxx. 27. Il se prend, 4°. pour les grands, pour toutes les personnes puissantes en crédit ou en autorité : Je parlais de tes témoignages en présence des grands de ce monde, in conspectu regum. Psaumes cxviij. 16. 5°. Pour les fidèles ; tu nous as faits rois à notre Dieu, fecisti nos Deo nostro reges. 6°. Enfin, pour ceux qui par leur prééminence l'emportent au-dessus des autres. Il est roi sur tous les fils de l'orgueil, ipse est rex super universos filios superbiae. Job. xlj. 25. Le roi des rais, et le seigneur des dominations est le titre que Saint Paul donne à l'être suprême. I. Tim. VIe 15. (D.J.)

ROI, nom que les anciens donnèrent ou à Jupiter ou au principal ministre de la religion dans les républiques.

Après que les Athéniens eurent secoué le joug de leurs rais, ils élevèrent une statue à Jupiter sous le nom de Jupiter-roi, pour faire connaître qu'à l'avenir ils ne voulaient point d'autre maître. A Lébadie on offrait de même des sacrifices à Jupiter roi, et on trouve que ce titre lui est souvent donné chez les anciens.

Mais ils ne le croyaient pas tellement attaché à la suprême puissance de ce dieu, qu'ils ne l'attribuassent quelquefois à certains hommes distingués par leur dignité. Ainsi le second magistrat d'Athènes ou le second archonte s'appelait roi, ; mais il n'avait d'autres fonctions que celles de présider aux mystères et aux sacrifices : hors de là nulle supériorité. Dans le gouvernement politique, sa femme avec le titre de reine partageait aussi ses fonctions sacrées. L'origine de ce sacerdoce, dit Demosthènes dans l'oraison contre Néera, venait de ce qu'anciennement dans Athènes le roi exerçait les fonctions de grand-prêtre ; et la reine, à cause de sa dignité, entrait dans le plus secret des mystères. Lorsque Thésée eut rendu la liberté à Athènes en substituant la démocratie à l'état monarchique, le peuple continua d'élire entre les principaux et les meilleurs citoyens un roi pour les choses sacrées, et ordonna par une loi, que sa femme serait toujours athénienne de naissance, et vierge quand il l'épouserait, afin que les choses sacrées fussent administrées avec la pureté convenable ; et de peur qu'on n'abolit cette loi, elle fut gravée sur une colonne de pierre. Ce roi présidait donc aux mystères ; il jugeait les affaires qui regardaient le violement des choses sacrées. En cas de meurtre, il rapportait l'affaire au sénat de l'aréopage ; et déposant sa couronne, il s'asseyait parmi les autres magistrats pour juger avec eux. Le roi et la reine avaient sous eux plusieurs ministres qui servaient aux cérémonies de la religion : tels que les épimeletes, les hiérophantes, les gereres, les ceryces, etc.

La même chose se pratiqua chez les Romains. Quelque mécontens qu'ils fussent de leur dernier roi, ils avaient cependant reçu tant de bienfaits des six premiers, qu'ils ne purent absolument en abolir le nom : mais aussi ne lui attribuèrent-ils que des fonctions qui ne pouvaient jamais menacer la liberté, je veux dire le soin des cérémonies religieuses. Il lui était d'ailleurs défendu de remplir aucune magistrature ni d'haranguer le peuple. On le choisissait parmi les plus anciens pontifes et augures, mais il était toujours subordonné au souverain pontife : cette dignité subsista jusqu'au règne du grand Théodose.

ROI, archonte, (Antiquité grecque) C'est ainsi qu'on appelait le second des neuf archontes d'Athènes. Il avait pour son département ce qui concernait la célébration des fêtes, les sacrifices et la religion. Il décidait sous le grand portique sur les crimes d'impiété et de sacrilege. Il statuait sur les cérémonies et les mystères, sur les malheurs causés par la chute des bâtiments et des autres choses inanimées. C'était à lui d'introduire les meurtriers dans l'aréopage ; et il jugeait avec cette célèbre compagnie, en quittant sa couronne, qui était la marque de sa dignité. Pendant qu'il examinait un procès, les parties ne pouvaient assister aux mystères ni aux autres cérémonies de la religion. Pollux remarque que l'épouse du roi-archonte prenait le titre de reine : elle devait être athénienne de naissance : son mari comme inspecteur sur les affaires religieuses et sacrées, était honoré du nom d'archonte-roi, parce que les premiers rois d'Athènes étaient comme les grands sacrificateurs de la nation. Ils immolaient les victimes publiques, et leurs femmes offraient les sacrifices secrets avant le règne de Thésée. Les Romains, en détruisant la royauté, conservèrent un roi des sacrifices sur le modèle d'Athènes. (D.J.)

ROI-D'ARMES, (Histoire de France.) C'était un officier de France qui annonçait la guerre, les treves, les traités de paix et les tournois. C'est le premier et le chef des hérauts-d'armes : nos ancêtres lui ont donné le titre de roi, qui signifie seulement premier chef. La plupart des savants assurent que ce fut Louis-le-Gros qui donna à Louis de Roussy le titre de roi-d'armes, inconnu jusques-là. Cet établissement fut imité par-tout, honoré de plusieurs privilèges, de pensions considérables ; et les souverains à qui les rais-d'armes étaient envoyés, affectaient pour faire éclater leur grandeur dans les autres pays, de leur faire de beaux présents.

Philippe de Comines a remarqué que Louis XI. quoique fort avare, donna à un roi-d'armes que le roi d'Angleterre lui avait envoyé, trois cent écus d'or de sa propre main, et trente aunes de velours cramoisi, et lui promit encore mille écus. Le rang de leur maître les rendait respectables, et ils jouissaient des mêmes privilèges que le droit des gens accorde aux ambassadeurs, pourvu qu'ils se renfermassent dans les bornes de leur commission ; mais s'ils violaient les lois de ce droit, ils perdaient leurs privilèges. Fraissart observe, que le roi-d'armes du duc de Gueldres ayant défié le roi Charles VI. clandestinement dans la ville de Tournai, et sans lui en donner connaissance, " il fut arrêté, mis en prison, et cuida être mort, dit cet historien, pour ce que tel défi était contre les formes et contre l'usage accoutumé, et de plus dans un lieu mal convenable, Tournai n'étant qu'une petite ville de Flandre ".

Le respect qu'on avait pour les rais-d'armes suivis de leurs hérauts, était si grand, qu'ils ont quelquefois, étant revêtus de leur cotte-d'armes, arrêté par leur présence, en criant hola, la fureur de deux armées dans le fort du combat. Fraissart a observé, que dans un furieux assaut donné à la ville de Villepode en Galice, à la parole des hérauts, cessèrent les assaillans et se reposèrent.

Le roi-d'armes avait un titre particulier qui était mont-joye S. Denys ; et les autres hérauts portaient le titre des seize principales provinces du royaume, comme Bourgogne, Normandie, Guienne, Champagne.

Il y a en Angleterre trois rais-d'armes, sous le titre de la jarretière, de Clarence, et de Norroy. En écosse, les rais-d'armes et les hérauts ont été employés dans les tournois, dans les combats à plaisance ou à outrance, à fer émoulu ou à lance mornée, que les seigneurs particuliers faisaient avec la permission du roi. Mais ils sont à-présent sans emploi par tout pays ; et on ne les voit plus parcourir les provinces, pour reconnaître les vrais nobles, les armoiries des familles et leurs blasons, en un mot, pour découvrir les abus que l'on commettait concernant la noblesse et les généalogies. Voyez Roi d'armes, hist. d'Angl.

Quant aux cottes qui sont l'habit qui marquait leur titre et leur pouvoir, celle du roi-d'armes est différente de celle des hérauts, 1°. en ce que les trois grandes fleurs-de-lis qui sont au-devant et au-derrière de la cotte, sont surmontées d'une couronne royale de fleurs-de-lis fermée. 2°. En ce qu'elle est bordée tout-autour d'une broderie d'or, entre les galons et la frange ; et 3°. parce que sur les manches, les mots mont-joye S. Denys sont en broderie avec ces mots roi-d'armes de France sur la manche gauche.

Roi-d'armes, dit Favin, portait la cotte de velours violet, avec l'écu de France couronné et entouré de deux ordres de France sur les quatre endroits de sa cotte-d'armes. Il ajoute qu'il fallait autrefois être noble de trois races, tant de l'estoc paternel que du côté maternel, pour être reçu mont-joye. Le même Favin a décrit particulièrement le baptême du roi-d'armes ; c'était ainsi qu'on appelait l'imposition du nom qu'on lui donnait à sa réception : cette cérémonie se faisait par le renversement d'une coupe de vin sur sa tête.

M. Ducange a inseré dans son glossaire, sous le mot Heraldus, la réception du roi-d'armes du titre de mont-joye. Les valets de chambre du roi devaient le revêtir d'habits royaux, comme le roi même. Le connétable et les maréchaux de France devaient l'aller prendre pour le mener à la messe du roi, accompagné de plusieurs chevaliers et écuyers ; les hérauts ordinaires et les poursuivants marchaient devant lui deux à deux ; un chevalier devait porter l'épée avec laquelle on le faisait alors chevalier ; tandis qu'un autre portait sur une lance sa cotte-d'armes. (D.J.)

ROI D'ARMES d'Angleterre, le roi d'armes était autrefois un officier fort considérable dans les armées et dans les grandes cérémonies ; il commandait aux hérauts et aux poursuivants d'armes, présidait à leur chapitre, et avait juridiction sur les armoiries. Voyez HERAUT et ARMES.

Nous avons en Angleterre trois rois d'armes, savoir, Gaster, Clarence, et Norroy.

Gaster premier roi d'armes. Voyez GASTER.

Cet officier fut établi par Henry V. il accompagne les chevaliers de la jarretière aux assemblées, le maréchal aux solennités et aux funérailles des personnes de la première noblesse, et il porte l'ordre de la jarretière aux princes et aux rois étrangers ; mais dans ces sortes d'occasions, il est toujours accompagné de quelqu'un des premiers pairs du royaume.

Clarence roi d'armes, il est ainsi appelé du duc de Clarence, qui posséda le premier cette dignité. Sa fonction est d'ordonner des obseques de la noblesse inférieure, des baronets, des chevaliers, des écuyers, et des gentilshommes, au sud de la rivière du Trent. Voyez CLARENCE.

Norroy roi d'armes, exerce les mêmes fonctions au nord du Trent. On appelle ces deux derniers, hérauts provinciaux, parce qu'ils partagent pour leurs fonctions le royaume en deux provinces. Voyez HERAUT.

Ils ont pouvoir par une charte, de visiter les familles nobles, de rechercher leur généalogie, de distinguer leurs armoiries, de fixer à chacun les armes qui lui conviennent, et régler avec le Gaster la conduite des autres hérauts.

Autrefois les rois d'armes étaient créés et couronnés solennellement par les rois mêmes ; mais aujourd'hui c'est le grand maréchal qui est chargé de les installer, et qui dans cette fonction représente la personne du roi.

On peut ajouter aux deux rois d'armes précédents, le Lyon roi d'armes pour l'Ecosse, qui est le second en Angleterre, et dont le couronnement se fait avec beaucoup de solennité. Il est chargé de publier les édits du roi, de régler les funérailles, et de casser les armoiries.

ROI de la bazoche, (Jurisprudence) Voyez BAZOCHE.

ROI de la fêve, (Antiquité romaine) les enfants tiraient au sort avec des fêves, à qui serait roi ; ils faisaient à la fin de Décembre, pendant les saturnales, ce que nous avons transporté au commencement de Janvier, à l'occasion de la fête des rais. Cet usage de se servir de fêve, pouvait tirer son origine de ce que chez les Grecs on en usait pour l'élection des magistrats ; d'où est venu ce précepte énigmatique de Pythagore, , à fabis abstine, ne vous mêlez point du gouvernement. Ciceron dit quelque part, fabam mimum, la farce de la fêve, parce que cette royauté de la fêve était une espèce de royauté de théâtre. (D.J.)

ROI du festin, (Critique sacrée) la coutume d'occident de faire les rais, pour dire se régaler ; créer un roi de la fête, est bien ancienne dans les festins ; ce qui concerne cette coutume chez les Grecs et les Romains, appartient à la littérature prophane. Voyez-en l'article qui suit.

Pour ce qui regarde l'usage des Juifs, nous en sommes instruits par l'Ecclésiastesiast. ch. xxxij. Ve 1. et suiv. Voici ce qu'en dit ce livre. Si l'on vous nomme le roi d'un festin () la vulgate dit rectorem aut regem, ne vous élevez pas par cette raison au-dessus des autres ; mais après avoir eu soin de tous les convives, et avoir tout bien réglé, vous vous mettrez à table avec les conviés, vous vous rejouirez avec eux, et même pour l'ornement, vous pouvez recevoir ou prendre la couronne. Ces paroles justifient que dans ces repas mêmes où il n'y avait point d'excès, on mettait une couronne de fleurs, ou de quelque feuillage, sur la tête du roi du festin ; ainsi l'usage des couronnes dans les festins, régnait chez les Juifs, comme chez les Grecs et chez les Romains, et n'était blâmé de personne, quoiqu'il l'ait été furieusement par Tertullien, dans son livre de coronâ.

Le chapitre de l'Ecclésiastesiastique, que nous venons de citer, nous apprend encore que les Juifs aimaient à réunir dans leurs festins, les chants et la musique ; une agréable mélodie, avec un vin délicieux, est comme un sceau d'émeraudes enchâssé dans de l'or. C'est au verset 7. qu'on lit ces paroles. Voyez les Commentaires de Drusius, où vous trouverez beaucoup d'érudition sur cet usage. (D.J.)

ROI du festin, ou roi de la table ; (Antiquité grecque et romaine) anciennement, dit Plutarque, on créait un chef, un législateur, un roi de la table, dans les repas les plus sages. Je trouve qu'il se faisait de deux manières, ou par le sort du dé, ou par le choix des convives. Horace veut que le dé en décide.

.... Quem Venus arbitrum

Dicet bibendi ? Od. 7. l. II.

Et ailleurs,

Nec regna vini sortière talis. Od. 4. l. I.

Plaute ne s'en rapporte pas au hasard ; les personnages qu'il introduit se donnent eux-mêmes des maîtres et des maîtresses ; do hanc tibi florentem florenti, tu sic eris dictatrix nobis, dit un de ses acteurs, en mettant une couronne de fleurs sur la tête d'une jeune personne. Et dans un autre endroit ; strategum te facio huic convivio. Plutarque parle comme Plaute, dans la quatrième question du liv. I. .

Ce roi donnait en effet des lois, et prescrivait sous certaines peines, ce que chacun devait faire, soit de boire, de chanter, de haranguer, ou de réjouir la compagnie par quelqu'autre talent. Ciceron dit que Verrès, qui avait foulé aux pieds toutes les lois du peuple romain, obéissait ponctuellement aux lois de la table. Iste enim praetor severus ac diligens, qui populi romani legibus nunquam paruisset, iis diligenter legibus parebat, quae in poculis ponebantur.

Cependant on ne faisait pas un roi dans tous les repas, et on ne s'en avisait guère dans les derniers temps, qu'au milieu du festin ; c'était une ressource de gayeté quand on commençait à craindre la langueur, et pour lors chacun renouvellait son attention à paraitre bon convive. Ce dernier acte s'appelait chez les Romains comessatio, du mot grec , dit Varron, parce que les anciens Romains qui habitaient plus volontiers la campagne que la ville, se regalaient à tour de rôle, et soupaient ainsi tantôt dans un village et tantôt dans un autre. Horace, Martial, Lucain, Arien, nous parlent aussi beaucoup des rois de table dans les saturnales. (D.J.)

ROI, dans le Commerce, est un titre qui a été donné à plusieurs chefs de différents corps ou communautés. Il y avait autrefois à Paris un roi des barbiers, un roi des arpenteurs ; il y a encore un roi de la bazoche, qui est à la tête de la petite juridiction que tiennent dans la cour du palais, les clercs des procureurs au parlement ; et un roi des violons.

ROI des Merciers, c'était autrefois à Paris, et même par toute la France, le premier, ou pour mieux dire le seul officier qui veillât sur tout ce qui concernait le commerce.

Quelques-uns attribuent à Charlemagne l'institution de cette espèce de magistrature mercantille ; il est du moins certain qu'elle était très-ancienne, et l'on donnait à celui qui l'exerçait le nom de roi des merciers, parce qu'alors il n'y avait que les merciers qui fissent tout le commerce ; les autres corps des marchands qui en ont été tirés, n'ayant été établis qu'assez tard sous les rois de la troisième race.

Ce roi des merciers donnait les lettres de maitrise et les brevets d'apprentissage, pour lesquels on lui payait des droits assez forts ; il en tirait aussi de considérables des visites qui se faisaient de son ordonnance, et par ses officiers, pour les poids et mesures, et pour l'examen de la bonne ou mauvaise qualité des ouvrages et marchandises. Il avait dans les principales villes de province, des lieutenans, pour y exercer la même juridiction dont il jouissait dans la capitale.

Les grands abus qui se commettaient dans l'exercice de cette charge, engagèrent François I. à la supprimer en 1544 ; elle fut rétablie l'année suivante. Henri III. la supprima de nouveau en 1581, par un édit qui n'eut point d'exécution à cause des troubles de la ligue. Enfin Henri IV, en 1597. supprima le roi des merciers, ses lieutenans et officiers, cassant, annullant et revoquant toutes les lettres d'apprentissage ou de maitrise données par cet officier ou en son nom ; défense à lui d'en expédier à l'avenir, ni d'entreprendre aucune visite à peine d'être puni, lui et ses officiers, comme faussaires, et de dix mille écus d'amende. Depuis ce temps là, il n'est plus fait mention du roi des merciers ; les lettres sont expédiées, et les visites faites par les maîtres et gardes des corps des marchands, et par les jurés des communautés des arts et métiers chacun dans son district, et sur ceux de son métier et de sa profession.

ROI des violons ; c'est à Paris le chef perpétuel de la communauté des maîtres à danser et joueurs d'instruments. Il est pourvu par des lettres de provisions du roi, et est un des officiers de sa maison. Diction. de Com. et de Trév.

ROI DU NORD, est le titre du troisième des hérauts d'armes provinciaux d'Angleterre. Voyez ROI D'ARMES et HERAUT.

Sa juridiction s'étend du côté septentrional de la rivière de Trent, comme celle du second héraut d'armes, nommé Clarencieux, s'étend du côté méridional, Voyez CLARENCIEUX.

ROI des ribauds, (Jurisprudence) Voyez PREVOTE DE L'HOTEL.

ROI des Sacrifices, (Antiquité romaine) rex sacrorum, rex sacrificalis, rex sacrificulus, Tite-Live, l. XXVI. c. VIe Sous le consulat de Lucius Junius Brutus, et de Marcus Valerius Publicola, le peuple murmurant de ce que l'abolition du gouvernement monarchique semblait déroger à la religion, parce qu'il y avait certains sacrifices qui étant réservés aux rois personnellement, ne pouvaient plus se faire ; on établit un sacrificateur qui en remplit les fonctions, et on l'appela roi des sacrifices ; mais afin que le nom de roi même ne fit point d'ombrage, ce roi des sacrifices fut soumis au grand Pontife, exclus de toutes les magistratures, et privé de la liberté de haranguer le peuple.

Lorsqu'il était obligé de se trouver aux assemblées des comices, par rapport aux sacrifices dont il avait l'intendance ; aussi-tôt que les cérémonies étaient finies, il se retirait, pour montrer qu'il n'avait aucune part aux affaires civiles. C'était au grand pontife et aux augures qu'appartenait le droit de choisir le roi des sacrifices, qu'ils tiraient ordinairement d'entre les patrices les plus vénérables par leur âge et par leur probité ; son élection se faisait dans le champ de Mars, où le peuple se trouvait assemblé par centuries ; la maison qu'habitait le roi des sacrifices, s'appelait regia, et sa femme reine, regina.

C. M. Papyrius, fut le premier à qui on confia ce ministère ; et la coutume de créer un roi des sacrifices subsista chez les Romains jusqu'au temps de Théodose, qui l'abolit, de-même que les autres cérémonies religieuses du paganisme. (D.J.)

ROIS livre des, (Critique sacrée) Il y a quatre livres de l'ancien testament qui portent ce nom, parce qu'ils comprennent plusieurs actions des rois des juifs, et quelques détails de leur gouvernement. Ces quatre livres n'en faisaient anciennement que deux dans le code hébraïque, dont le premier portait le nom de Samuel, et l'autre celui des rois ou des règnes.

Le premier livre comprend, dans 31 chapitres, l'espace d'environ cent ans, depuis la naissance de Samuel, en 2849, jusqu'à la mort de Saul, en 2949. Le second livre des rois contient, en 24 chapitres, l'histoire du règne de David, pendant l'espace d'environ 40 ans, depuis sa seconde onction à Hébron, l'an du monde 2949, jusqu'à l'an 2988.

On ignore l'auteur de ces deux premiers livres des rois ; quelques-uns les attribuent à Samuel, dont le nom se lit à la tête dans l'original hébreu ; mais en tout cas, il n'est pas l'auteur du total, car sa mort se trouve dans le vingt-cinquième chapitre du premier livre ; quant au second livre, ceux qui le donnent à Gad et à Nathan, ne se sont pas aperçus qu'il s'y trouve des faits qui ne peuvent être du temps de Samuel ni de Nathan ; aussi les meilleurs critiques conjecturent qu'ils sont l'ouvrage d'Esdras, sur des originaux de Samuel, et autres écrivains du temps de David.

Le troisième livre des rois comprend, en 22 chapitres, l'histoire de cent vingt-six ans, depuis l'association de Salomon au royaume, l'an du monde 2989, jusqu'à la mort de Josaphat, roi de Juda, en 3115. Le quatrième livre des rois renferme, en 25 chapitres, l'histoire de deux cent vingt-sept ans, depuis la mort de Josaphat, en 3115, jusqu'au commencement du règne d'Evilmérodach, roi de Babylone, qui tira Jéchonias de prison, en 3442.

On ne connait pas mieux l'auteur des deux derniers livres des rais, que celui des deux premiers. Il est assez vrai-semblable que tous ces quatre livres sont de la main d'Esdras qui les a disposés sur les matériaux qu'il possédait ; il y a du moins bien des traits auxquels on croit reconnaître Esdras ; mais on y trouve en même temps des contrariétés qui ne conviennent point à son temps, et qu'il n'a pas pris la peine de concilier. (D.J.)

ROIS PASTEURS, (Histoire sacrée) quelques savants ont ainsi nommé les six chefs des Israèlites, Ephraïm, Beria, Rapho, Saraph, Thalé, et Thaan, dont il est parlé dans le I. liv. des Paralipomènes, ch. VIIe ou plutôt, Salathis, Beon, Apachnas, Apophis, Janias, et Assis, rois égyptiens. Comme il parait qu'il y a une interruption dans l'écriture, depuis la mort de Joseph, par où finit la genèse, jusqu'à la nativité de Moïse, par où commence l'exode, c'est là que M. Boivin place l'histoire de ces six rois pasteurs ; mais nous nous contenterons de remarquer que le fondement de cette prétendue royauté des Hébreux, ne se trouve que dans un fragment de Manéthon, rapporté par Josephe, dans lequel, le même Manéthon fait venir les rois pasteurs de M. Boivin, de l'orient, et que Josephe lui-même n'assure point la domination de ses ancêtres en Egypte, avec le titre de rais. D'ailleurs les Juifs n'ont jamais été en état de faire une irruption dans l'Egypte, avec une armée de deux cent quarante mille hommes, comme M. Boivin l'imagine. Voyez sur tout cela, les réflexions de M. l'abbé Banier, dans l'hist. de l'acad. des Inscrip. tom. III. (D.J.)

ROIS de Rome, (Histoire romaine) Rome commença d'abord à être gouvernée par des rois ; elle préféra, selon l'usage de ce temps-là, dit Justin, l. I. c. j. le gouvernement monarchique aux autres sortes de gouvernements ; cependant ce n'était point une monarchie absolue, mais mitigée et bornée dans sa puissance. L'élection des rois de Rome, se faisait par le peuple, après avoir pris les augures, et le sénat servait en quelque sorte de barrière à l'autorité monarchique, qui ne pouvait rien faire de considérable sans prendre son avis. Denys d'Halicarnasse, l. II. c. xiv. et l. VII. c. xxxviij. vous détaillera les privilèges des rois de Rome ; je ne ferai que les indiquer.

Ils avaient droit, 1°. de présider à tout ce qui concernait la religion, et d'en être l'arbitre souverain. 2°. D'être le conservateur des lais, des usages et du droit de la patrie. 3°. De juger toutes les affaires où il s'agissait d'injures atroces faites à un citoyen. 4°. D'assembler le sénat et d'y présider ; de faire au peuple le rapport de ses décrets, et parlà, de les rendre authentiques. 5°. D'assembler le peuple pour le haranguer. 6°. De faire exécuter les décrets du sénat. Voilà tout ce qui regardait les affaires civiles, et les temps de paix.

A l'égard de la guerre, le roi avait un très-grand pouvoir, parce que tout ce qui la concerne demande une prompte exécution, et un grand secret, étant fort dangereux de mettre en délibération dans un conseil public, les projets d'un général d'armée. Malgré cela, le peuple romain était le souverain arbitre de la guerre et de la paix.

Les marques de la royauté étaient la couronne d'or, la robe de pourpre mêlée de blanc, la chaire curule d'ivoire, et le sceptre au haut duquel était la représentation d'une aigle. Il était accompagné de douze licteurs, portant sur leurs épaules un faisceau de baguettes, liées avec des courroies de cuir, et du milieu de chaque faisceau sortait une hache. Ces licteurs lui servaient en même-temps de gardes, et d'exécuteurs de ses commandements, et de la justice ; soit qu'il fallut trancher la tête, ou fouetter quelque coupable, car c'était les deux genres de supplices ordinaires chez les Romains ; alors ils déliaient leurs faisceaux, et se servaient des courroies pour lier les criminels, des baguettes pour les fouetter, et de la hache pour trancher la tête. Quelques-uns prétendent que ces licteurs étaient de l'institution de Romulus ; d'autres, de Tullus Hostilius ; et d'autres, en plus grand nombre, à la tête desquels il faut mettre Florus, l. I. c. Ve l'attribuent à Tarquin l'ancien.

Quoi qu'il en sait, les gardes que prit Romulus, et si l'on veut les licteurs armés d'une hache d'arme, couronnée de faisceaux de verges, désignaient le droit de glaive, symbole de la souveraineté ; mais sous cet appareil de la royauté, le pouvoir royal ne laissait pas, en ce genre, d'être resserré dans des bornes assez étroites, et il n'avait guère d'autre autorité que celle de convoquer le sénat, et les assemblées du peuple, d'y proposer les affaires, de marcher à la tête de l'armée quand la guerre avait été résolue par un décret public, et d'ordonner de l'emploi des finances qui étaient sous la garde de deux trésoriers, qu'on appela depuis questeurs.

Les premiers soins de Romulus furent d'établir différentes lais, par rapport à la religion et au gouvernement civil, mais qui ne furent publiées qu'avec le consentement de tout le peuple romain, qui de tous les peuples du monde, se montra le plus fier dès son origine, et le plus jaloux de sa liberté. C'était lui qui, dans ses assemblées, autorisait les lois qui avaient été dirigées par le roi et le sénat. Tout ce qui concernait la guerre et la paix, la création des magistrats, l'élection même du souverain, dépendait de ses suffrages. Le sénat s'était seulement réservé le pouvoir d'approuver ou de rejeter ses projets, qui, sans ce tempérament et le concours de ses lumières, eussent été souvent trop précipités et trop tumultueux.

Telle était la constitution fondamentale de cet état, qui n'était ni purement monarchique, ni aussi entièrement républicain. Le roi, le sénat, et le peuple, étaient pour ainsi-dire dans une dépendance réciproque ; et il résultait de cette mutuelle dépendance un équilibre d'autorité qui modérait celle du prince, et qui assurait en même temps le pouvoir du sénat, et la liberté du peuple.

Déjà Rome commençait à se rendre redoutable à ses voisins ; il ne lui manquait que des femmes pour en assurer la durée. Romulus envoya des députés pour en demander aux Sabins, qui refusèrent sa proposition ; il résolut de s'en venger : et pour y réussir, il ne trouva point de meilleur expédient que de célébrer à Rome des jeux solennels en l'honneur de Neptune. Les Sabins ne manquèrent pas d'accourir à cette solennité ; mais pendant qu'ils étaient attachés à voir le spectacle, les Romains, par ordre de Romulus, enlevèrent toutes les filles, et mirent hors de Rome, les pères et les mères qui reclamaient en vain l'hospitalité violée. Leurs filles répandirent d'abord beaucoup de larmes, elles souffrirent ensuite qu'on les consolât ; le temps à la fin adoucit l'aversion qu'elles avaient pour leurs ravisseurs, dont elles firent depuis leurs époux légitimes. Il est vrai que l'enlevement des Sabines causa une guerre qui dura quelques années ; mais les deux peuples firent la paix, et n'en firent qu'un seul pour s'unir encore plus étroitement. Rome commença dès-lors à être regardée comme la plus puissante ville de l'Italie ; on y comptait déjà jusqu'à quarante-sept mille habitants, tous soldats, tous animés du même esprit, et qui n'avaient pour objet que de conserver leur liberté, et de se rendre maîtres de celle de leurs voisins.

Cependant Romulus osa régner trop impérieusement sur ses sujets, et sur un peuple nouveau, qui voulait bien lui obéir, mais qui prétendait qu'il dépendit lui-même des lois dont il était convenu dans l'établissement de l'état. Ce prince au-contraire rappelait à lui seul toute l'autorité qu'il eut dû partager avec le sénat et l'assemblée du peuple. Il fit la guerre à ceux de Comerin, de Fidene, et à ceux de Veïe, petite ville comprise entre les cinquante-trois peuples que Pline dit qui habitaient l'ancien Latium, mais qui étaient si peu considérables, qu'à peine avaient-ils un nom dans le temps même qu'ils subsistaient, si on en excepte Veïe, ville célèbre de la Toscane. Romulus vainquit ces peuples les uns après les autres, prit leurs villes, en ruina quelques-unes, s'empara d'une partie du territoire des autres, dont il disposa depuis de sa seule autorité. Le sénat en fut offensé, et il souffrait impatiemment que le gouvernement se tournât en pure monarchie. Il se défit d'un prince qui devenait trop absolu. Romulus âgé de cinquante-cinq ans, et après trente-sept années de règne, disparut, sans qu'on ait pu découvrir de quelle manière on l'avait fait périr. Le sénat, qui ne voulait pas qu'on crut qu'il y eut contribué, lui dressa des autels après sa mort, et il fit un dieu de celui qu'il n'avait pu souffrir pour souverain.

Après la mort de Romulus, il s'éleva deux partis dans Rome. Les anciens sénateurs demandaient pour monarque un romain d'origine ; les Sabins qui n'avaient point eu de rois depuis Tatius, en voulaient un de leur nation. Enfin après beaucoup de contestations, ils demeurèrent d'accord que les anciens sénateurs nommeraient le roi de Rome, mais qu'ils seraient obligés de le choisir parmi les Sabins. Leur choix tomba sur un sabin de la ville de Cures, mais qui demeurait à la campagne. Il s'appelait Numa Pompilius, homme de bien, sage, modéré, équitable, et qui ne cherchant point à se donner de la considération par des conquêtes, se distingua par des vertus pacifiques. Il travailla pendant tout son règne, à la faveur d'une longue paix, à tourner les esprits du côté de la religion, et à inspirer aux Romains une grande crainte des dieux. Il bâtit de nouveaux temples ; il institua des fêtes ; et comme les réponses des oracles et les prédictions des augures et des aruspices faisaient toute la religion de ce peuple grossier, il n'eut pas de peine à lui persuader que des divinités qui présidaient à ce qui devait arriver d'heureux et de malheureux, pouvaient bien être la cause du bonheur ou du malheur qu'elles annonçaient ; la vénération pour ces êtres supérieurs, d'autant plus redoutables qu'ils étaient plus inconnus, fut une suite de ces préjugés.

Rome se remplit insensiblement de superstition ; la politique les adopta, et s'en servit utilement pour tenir dans la soumission un peuple encore féroce. Il ne fut même plus permis de rien entreprendre qui concernât les affaires d'état, sans consulter ces fausses divinités ; et Numa pour autoriser ces pieuses institutions, et s'attirer le respect du peuple, feignit de les avoir reçues d'une nymphe appelée Egérie, qui avait révélé, disait-il, la manière dont les dieux voulaient être servis.

Sa mort, après un règne de quarante-trois ans, laissa la couronne à Tullus Hostilius, que les Romains élurent pour troisième roi de Rome ; c'était un prince ambitieux, hardi, entreprenant, plus amateur de la guerre que de la paix, et qui sur le plan de Romulus, ne songea à agrandir son état que par de nouvelles conquêtes. Tout le monde sait que le courage et l'adresse victorieuse du dernier des Horaces, fit reconnaître l'autorité de Rome dans la capitale des Albains, suivant les conditions du combat, qui avaient adjugé l'empire et la domination au victorieux.

Tullus Hostilius ruina cette ville, dont il transféra les habitants à Rome ; ils y reçurent le droit de citoyens, et même les principaux furent admis dans le sénat ; tels furent les Juliens, les Serviliens, les Quintiens, les Curiaces, et les Cléliens, dont les descendants remplirent depuis les principales dignités de l'état, et rendirent de très-grands services à la république. Tullus Hostilius ayant fortifié Rome par cette augmentation d'habitants, tourna ses armes contre les Sabins, l'an de Rome 113.

Le détail de cette guerre n'est point de mon sujet, je me contenterai de dire que ce prince, après avoir remporté différents avantages contre les ennemis de Rome, mourut dans la trente-deuxième année de son règne ; qu'Ancus Martius, petit-fils de Numa, fut élu en la place d'Hostilius, par l'assemblée du peuple, et que le sénat confirma ensuite cette nouvelle élection, l'an de Rome 114.

Comme ce prince tirait toute sa gloire de son ayeul, il s'appliqua à imiter ses vertus paisibles et son attachement à la religion. Il institua des cérémonies sacrées qui devaient précéder les déclarations de guerre ; mais ses pieuses institutions, plus propres à faire connaître sa justice que son courage, le rendirent méprisable aux peuples voisins. Rome vit bientôt ses frontières ravagées par les incursions des Latins, et Ancus reconnut par sa propre expérience, que le trône exige encore d'autres vertus que la piété. Il se détermina donc à prendre les armes, et cette guerre fut aussi heureuse qu'elle était juste. Il battit les ennemis, ruina leurs villes, en transporta les habitants à Rome, et réunit leur territoire à celui de cette capitale.

Tarquin, premier ou l'ancien, quoiqu'étranger, parvint l'an de Rome 138, à la couronne, après la mort d'Ancus, et il l'acheta par des secours gratuits qu'il avait donnés auparavant aux principaux du peuple. Ce fut pour conserver leur affection, et récompenser ses créatures, qu'il en fit entrer cent dans le sénat ; mais pour ne pas confondre les différents ordres de l'état, il les fit patriciens, au rapport de Denys d'Halicarnasse, avant que de les élever à la dignité de sénateurs, qui se trouvèrent jusqu'au nombre de trois cent, où il demeura fixé pendant plusieurs siècles. On sera peut-être étonné que dans un état gouverné par un roi, et assisté du sénat, les lais, les ordonnances, et le résultat de toutes les délibérations, se fissent toujours au nom du peuple, sans faire mention du prince qui regnait ; mais on doit se souvenir que ce peuple généreux s'était réservé la meilleure part dans le gouvernement. Il ne se prenait aucune résolution, soit pour la guerre ou pour la paix, que dans ses assemblées ; on les appelait dans ce temps-là assemblées par curies, parce qu'elles ne devaient être composées que de seuls habitants de Rome divisés en trente curies ; c'est-là qu'on créait les rais, qu'on élisait les magistrats et les prêtres, qu'on faisait des lois, et qu'on administrait la justice.

Servius Tullius fut nommé le sixième roi de Rome, l'an 175 de la fondation de cette ville. Ce prince tout républicain, malgré sa dignité, mais qui ne pouvait pourtant souffrir que le gouvernement dépendit souvent de la vîle populace, résolut de faire passer toute l'autorité dans le corps de la noblesse et des patriciens, où il espérait trouver des vues plus justes et moins d'entêtement.

Ce prince pour parvenir à ses fins, divisa d'abord tous les habitants de la ville, sans distinction de naissance ou de rang, en quatre tribus, appelées les tribus de la ville. Il rangea sous vingt-six autres tribus, les citoyens qui demeuraient à la campagne, et dans le territoire de Rome. Il institua ensuite le cens, qui n'était autre chose qu'un rôle et un dénombrement de tous les citoyens romains, dans lequel on comprit leur âge, leurs facultés, leur profession, le nom de leur tribu et de leur curie, et le nombre de leurs enfants et de leurs esclaves. Il se trouva alors dans Rome, et aux environs, plus de quatre-vingt mille citoyens capables de porter les armes.

Servius partagea ce grand nombre d'hommes en six classes, et composa chaque classe de différentes centuries de gens de pied. Toutes les centuries montaient au nombre de cent quatre-vingt-treize, commandées chacune par un centurion de mérite reconnu. Le prince ayant établi cette distinction entre les citoyens d'une même république, ordonna qu'on assemblerait le peuple par centuries, lorsqu'il serait question d'élire des magistrats, de faire des lois, de déclarer la guerre, ou d'examiner les crimes commis contre la république, ou contre les privilèges de chaque ordre. L'assemblée se devait tenir hors de la ville, et dans le champ de Mars. C'était au souverain, ou au premier magistrat, à convoquer ces assemblées, comme celles des curies ; et toutes les déliberations y étaient pareillement précédées par les auspices, ce qui donnait beaucoup d'autorité au prince, et aux patriciens, qui étaient revêtus des principales charges du sacerdoce.

On convint, outre cela, qu'on recueillerait les suffrages par centuries, au-lieu qu'ils se comptaient auparavant par tête, et que les quatre-vingt-dix-huit centuries de la première classe donneraient leurs voix les premiers. Servius, par ce règlement, transporta adroitement dans ce corps composé des grands de Rome, toute l'autorité du gouvernement ; et sans priver ouvertement les plébéïens du droit de suffrage, il sut par cette disposition le rendre inutile. Car toute la nation n'étant composée que de cent quatre-vingt-treize centuries, et s'en trouvant quatre-vingt-dix-huit dans la première classe, s'il y en avait seulement quatre-vingt-dix-sept du même avis, c'est-à-dire une de plus que la moitié des cent quatre-vingt-treize, l'affaire était conclue, et alors la première classe, composée des grands de Rome, formait seule les decrets publics. S'il manquait quelque voix, et que quelques centuries de la première classe ne fussent pas du même sentiment que les autres, on appelait la seconde classe. Mais quand ces deux classes se trouvaient d'avis conforme, il était inutîle de passer à la troisième. Ainsi le petit peuple se trouvait sans pouvoir, quand on recueillait les voix par centuries, au-lieu que quand on les prenait par curies, comme les riches étaient confondus avec les pauvres, le moindre plébéïen avait autant de crédit que le plus considérable des sénateurs. Depuis ce temps-là les assemblées par curies ne se firent plus que pour élire les flamines, c'est-à-dire les prêtres de Jupiter, de Mars, de Romulus, et pour l'élection du grand curion, et de quelques magistrats subalternes.

La royauté après cet établissement, parut à Servius comme une pièce hors d'œuvre et inutile, dans un état presque républicain. On prétend que pour achever son ouvrage, et pour rendre la liberté entière aux Romains, il avait résolu d'abdiquer généreusement la couronne, et de réduire le gouvernement en pure république, sous la régence de deux magistrats annuels qui seraient élus dans une assemblée générale du peuple romain. Mais un dessein si héroïque n'eut point d'effet, par l'ambition de Tarquin le superbe, gendre de Servius, qui dans l'impatience de régner, fit assassiner son roi et son beau-pere. Il prit en même temps possession du trône, l'an de Rome 218, sans nulle forme d'élection, et sans consulter ni le sénat ni le peuple, comme si cette suprême dignité eut été un bien héréditaire, ou une conquête qu'il n'eut dû. qu'à son courage.

Une action si atroce, que l'assassinat de son roi, le fit regarder avec horreur par tous les gens de bien. Tout le monde détestait également son ambition et sa cruauté. Parricide et tyran en même temps, il venait d'ôter la vie à son beau-pere, et la liberté à sa patrie ; comme il n'était monté sur le trône que par ce double crime, il ne s'y maintint que par de nouvelles violences. Plusieurs sénateurs, des premiers de Rome, périrent par des ordres secrets, sans autre faute que celle d'avoir osé déplorer le malheur de leur patrie. Il n'épargna pas même Marcus Junius, qui avait épousé une Tarquinie, fille de Tarquin l'ancien, mais qui lui était suspect à cause de ses richesses. Il se défit en même temps du fils ainé de cet illustre romain, dont il redoutait le courage et le ressentiment.

Les autres sénateurs incertains de leur destinée, se tenaient cachés dans leurs maisons. Le tyran n'en consultait aucun ; le sénat n'était plus convoqué ; il ne se tenait plus aucune assemblée du peuple. Un pouvoir despotique et cruel s'était élevé sur la ruine des lois et de la liberté. Les différents ordres de l'état également opprimés, attendaient tous avec impatience quelque changement sans l'oser espérer, lorsque l'impudicité de Sextus, fils de Tarquin, et la mort violente de la chaste Lucrèce, firent éclater cette haine générale que tous les Romains avaient contre le roi. La pitié pour le sort de cette infortunée romaine, et la haine des tyrants, firent prendre les armes au peuple. L'armée touchée des mêmes sentiments se révolta ; et par un decret public, les Tarquins furent bannis de Rome. Le sénat, pour engager le peuple plus étroitement dans la révolte, et pour le rendre plus irréconciliable avec les Tarquins, souffrit qu'il pillât les meubles du palais. L'abus que ce prince avait fait de la puissance souveraine, fit proscrire la royauté même ; on dévoua aux dieux des enfers, et on condamna aux plus grands supplices, ceux qui entreprendraient de rétablir la monarchie.

L'état républicain succéda au monarchique ; voyez REPUBLIQUE ROMAINE, Gouv. de Rome.

Le sénat et la noblesse profitèrent des débris de la royauté ; ils s'en approprièrent tous les droits ; Rome devint en partie un état aristocratique, c'est-à-dire que la noblesse s'empara de la plus grande partie de l'autorité souveraine. Au-lieu d'un prince perpétuel, on élut pour gouverner l'état deux magistrats annuels tirés du corps du sénat, auxquels on donna le titre modeste de consuls, pour leur faire connaître qu'ils étaient moins les souverains de la république, que ses conseillers, et qu'ils ne devaient avoir pour objet que sa conservation et sa gloire. Voyez CONSUL. (D.J.)

ROI DES ROMAINS, (Histoire moderne) dans l'empire d'Allemagne, c'est le prince élu par les électeurs pendant la vie de l'empereur, pour avoir la conduite et le maniement des affaires en son absence, comme vicaire général de l'empire, et pour succéder après sa mort au nom et à la dignité d'empereur, sans qu'il soit besoin d'autre élection ou confirmation.

Cette qualité, dans le sens où on la prend aujourd'hui, était tout à fait inconnue du temps des premiers empereurs de la maison de Charlemagne, qui étaient empereurs et rois des Romains, c'est-à-dire, souverains de la ville de Rome tout ensemble. Ils donnaient à leurs héritiers présomptifs la qualité de roi d'Italie, comme les anciens empereurs romains faisaient prendre celle de César à leurs successeurs désignés à l'empire.

Le nom de roi des Romains ne commença à être en usage que sous le règne d'Othon I. et les empereurs le prenaient, quoiqu'en pleine possession de l'empire, et de la dignité impériale, jusqu'à ce qu'ils eussent été couronnés par les papes. C'est en ce dernier sens qu'il faut entendre le texte de la bulle d'or, quand elle fait mention du roi des Romains, dont elle n'a jamais parlé dans le sens où l'on emploie aujourd'hui ce terme, que nous avons d'abord défini suivant l'usage présent : car le dessein de Charles IV. en faisant la bulle d'or, était de rendre l'empire purement électif, de fonder et d'affermir les prérogatives des électeurs. Or, ce qui s'est passé dans la maison d'Autriche depuis 200 ans, montre assez clairement que rien n'est plus contraire à cette liberté que l'élection d'un roi des Romains, du vivant même de l'empereur. Les électeurs prévirent bien ces inconvéniens, lorsque Charles V. voulut faire élire Ferdinand son frère roi des Romains, et prétendirent les prévenir par un règlement conclu entr'eux et cet empereur à Schweinfurt, en 1532, mais que la maison d'Autriche a bien su rendre inutile.

Le roi des Romains est choisi par les électeurs, et confirmé par l'empereur ; il est couronné d'une couronne ouverte, qu'on appelle romaine, mais on ne lui prête aucun serment de fidélité qu'après la mort de l'empereur ; on lui donne le titre d'auguste, et non celui de toujours auguste, qui est réservé à l'empereur. L'aigle éployée qu'il porte dans ses armes, n'est qu'à une tête. En vertu de son titre, il est sans contestation successeur de l'empereur, après sa mort : et pendant la vie de l'empereur, vicaire unique et universel, second chef et régent de l'empire. Il est vrai que tant que l'empereur réside dans l'empire, tous ces titres magnifiques sont pour le roi des Romains des honneurs sans pouvoir.

Le roi des Romains a d'ailleurs des avantages qui lui sont communs avec l'empereur, comme de présider aux dietes, de les convoquer de l'aveu des électeurs, et de les congédier ; de faire des comtes et des barons, de donner des lettres de noblesse, d'accorder des privilèges aux universités ; de mettre les rébelles au ban de l'empire, en observant toutefois les formalités ordinaires ; de rappeler les proscrits, de commuer les peines, etc. mais il reconnait l'empereur pour son supérieur. Il doit n'agir qu'au nom et par ordre de l'empereur ; c'est au-moins ce qu'il doit promettre, par la capitulation qu'on lui fait signer après son élection. Supposé qu'il n'ait pas l'âge de dix-huit ans, et qu'avant que de l'avoir atteint, il parvienne à l'empire, on lui impose la condition de n'agir en qualité d'empereur, que sous l'autorité des vicaires de l'empire, comme ses tuteurs, jusqu'à ce qu'il ait les années de majorité fixées par la bulle d'or, les actes néanmoins et les ordonnances doivent être rendus en son nom.

Le roi des Romains est traité de majesté royale par tous les princes, et dans les cérémonies, il marche au côté gauche de l'empereur, un pas ou deux derrière. Quand il s'y trouve seul, le maréchal de la cour ne porte l'épée devant lui que dans le fourreau, au lieu qu'on la porte nue devant l'empereur. Le même roi traite l'empereur de majesté, et l'appelle son seigneur, mais l'empereur ne le traite que de dilection.

Comme la bulle d'or, quand il s'agit d'élire un empereur, parle seulement d'élire un roi des Romains futur empereur ; c'est toujours une condition préliminaire, que le sujet à qui on destine l'empire, soit choisi et déclaré roi des Romains par les électeurs, ainsi que nous l'avons Ve pratiquer dans les deux dernières élections. Heiss, hist. de l'empire, t. III.

ROI, pied de, on dit en France, pied de roi, qui est une certaine mesure, dont la longueur est déterminée par tout le royaume par l'autorité du prince. On lui donne ce nom pour le distinguer du pied de ville, qui n'est pas le même dans toutes les villes du royaume : c'est pourquoi les Mathématiciens se servent toujours du pied de roi.

Un pendule long de 5 pieds de roi fait en une heure 1846 vibrations simples : l'on pourrait donc retrouver, par le moyen du pendule, la longueur du pied de roi, si cette mesure venait à être perdue ou altérée. Voyez PIE, MESURE, PENDULE, etc. (E)

ROI RENDU, jeu du, c'est un jeu qui suit presque en tout les règles et la manière de jouer le quadrille, à la réserve qu'il est libre à celui qui a le roi appelé, de le rendre à celui qui l'appele, qui doit en échange lui donner une carte de son jeu.

Ce jeu ne se joue de la sorte, que pour empêcher qu'on ne joue de petits jeux, ce qui ôte beaucoup de l'agrément du quadrille ordinaire, et fait que cette manière de jouer plus gênante, a trouvé plus de partisans parmi les personnes d'un amusement plus sérieux.

Ce quadrille ne diffère absolument de l'autre qu'en ce qu'il est permis à celui qui a le roi appelé, de se rendre à l'hombre, ce qui fait qu'il y a quelques régles particulières. Celui qui a le roi appelé à mauvais jeu, peut rendre le roi appelé à l'hombre, qui doit lui donner en échange telle carte que bon lui semblera de son jeu, et chaque joueur est en droit de voir la carte échangée.

Celui qui, ayant la carte appelée, aurait beau jeu, et rendrait le roi pour faire perdre l'hombre, ferait la bête, sans que l'hombre fût exempt pour cela de la faire aussi, s'il ne gagnait pas le jeu. Il faut que le roi appelé ait trois mains pour être dans ce cas.

Celui à qui l'on a rendu le roi est obligé de faire six mains avec ce secours, tous les joueurs étant réunis contre lui.

Il ne partage avec personne s'il gagne, et paie seul s'il perd.

L'on ne peut point rendre le roi à celui qui joue avec spadille forcé, il y a des maisons où l'on rend toujours le roi appelé, et où celui qui joue, joue toujours seul, et le dernier est obligé de jouer si tous les autres ont passé, en appelant un roi qu'on lui rend, en spadille si l'on en est convenu.

ROI au jeu des échecs, est la première et la principale pièce du jeu. C'est de la perte de cette pièce que dépend la perte de la partie ; c'est encore elle qui la fait finir. Le roi se place au milieu du damier sur la quatrième case blanche ou noire, selon sa couleur. Quant à sa marche, elle est fort grave, il ne Ve jamais que de case en case, en droite ligne et obliquement, devant, derrière, à côté, lorsqu'il ne trouve point d'obstacles qui l'arrêtent. Il ne fait qu'un pas à la fais, à moins qu'il ne saute ; voyez SAUTE : pour lors il peut sauter deux cases seulement de son côté, ou de celui de la dame ; car le saut de trois cases n'est plus usité.

Quand le roi saute de son côté, il prend la place de son chevalier, et sa tour se place auprès de lui à la case de son fou.

Si c'est du côté de la dame qu'il saute, il prend la place de son fou, et la tour de ce côté prend la case de la dame.

Il y a cinq choses au jeu des échecs qui empêchent le roi de sauter : 1°. s'il se trouve quelque pièce entre lui et la tour ; 2°. quand cette tour a changé de place ; 3°. si le roi a été obligé de sortir de sa place ; 4°. s'il est en échec, et 5°. lorsque la case au-dessus de laquelle il veut sauter, est une de quelque pièce de son ennemi, qui pourrait le faire échec en passant. Quoiqu'il soit permis aux rois de se remuer de tous côtés, ils ne peuvent néanmoins jamais se joindre, il faut qu'il y ait au-moins une case de distance entre eux : et quand chaque roi est en marche, il prend, si bon lui semble, toutes les pièces qui se rencontrent dans son chemin.