On a donné le titre de royale à des princesses filles ou petites-filles de rais, quoiqu'elles ne fussent pas reines. Ainsi l'on a appelé la duchesse de Savoie, madame royale, et les duchesses d'Orléans et de Lorraine ont eu le titre d'altesse royale.

Abbaye royale, est une abbaye fondée par un roi ou par une reine. Voyez ABBAYE.

Académie royale des Sciences. Voyez ACADEMIE.

Armée royale, est une armée qui marche avec du gros canon, et qui est en état d'assiéger une place forte et bien défendue. On pendait ordinairement autrefois le gouverneur d'une petite place, quand il osait tenir devant une armée royale.

Consentement royal, (royal assent.) se dit en Angleterre du consentement ou de l'approbation que le roi donne à tout acte fait par un ou plusieurs de ses sujets, par exemple, à l'élection d'un évêque par le doyen ou chapitre d'une église, ou à un bill passé dans les deux chambres du parlement, etc.

Quand le roi a donné son consentement à un bill dans le parlement, le bill est avec ces mots, le roi le veut. Si le roi refuse son consentement, on met sur le bill, le roi s'avisera. Voyez BILL, PARLEMENT, etc.

Bourgs royaux, voyez BOURG.

Couronne royale, est celle que portent les rais. Voyez COURONNE.

La couronne d'Angleterre est fermée par des demi-cercles d'or, qui se réunissent vers un globe ou boule, surmonté d'une croix ; ces demi-cercles sont ornés de croix et de fleurs de lis, et toute la couronne est enrichie de pierres précieuses.

Chartre royale, voyez CHARTRE.

Compagnie royale d'Afrique, voyez COMPAGNIE.

Banque royale, c'est le nom qu'on donne à la bourse de Londres, où les marchands s'assemblent. Voyez BANQUE.

La bourse de Londres fut construite pour la première fois en 1566, par les soins de Thomas Gresham ; le nom de banque royale (royal exchange) lui fut donné solennellement à son de trompe par un héraut, en présence de la reine Elizabeth. Jusqu'à cette année les marchands s'étaient assemblés dans le lombard streat (rue des lombards). La bourse était bâtie de brique, et on la regardait alors comme la plus belle de l'Europe. Cent ans après, elle fut entièrement brulée dans le grand incendie de Londres ; mais elle fut reconstruite aussitôt avec encore plus de magnificence qu'auparavant. La dépense pour la rebâtir monta à 50000 l. sterling. La moitié de cette somme fut donnée par la chambre de Londres, l'autre moitié par la compagnie des merciers, qui pour le remboursement de leurs avances eurent la permission de louer 190 boutiques sur les degrés à 20 liv. chacune, ce qui joint aux autres boutiques qui sont élevées sur le terrain où la bourse est construite, produit un revenu annuel de 4000 livres, quoique ce terrain n'excède pas les 3/4 d'un arpent ; aussi peut-on dire que c'est le morceau de terre le plus cher qu'il y ait dans le monde.

Ce bâtiment est quadrangulaire, et il est entouré d'une espèce de galerie ou portique, sous lequel les marchands se promenent. Au milieu de la cour est une statue du roi Charles II. en habit d'empereur romain. Cette statue a été élevée par la société des marchands. Autour de cette statue sont rangées celles des rois d'Angleterre depuis la conquête des Normands.

Paissons royaux, sont en Angleterre les baleines et esturgeons (quelques - uns y ajoutent les marsouins), qui appartiennent de droit au roi, en quelque endroit du royaume qu'ils soient jetés sur le rivage, soit par naufrage ou autrement ; aucun des sujets du roi ne peut s'en emparer sans une permission expresse de sa majesté. Voyez POISSONS.

Fort royal, voyez FORT.

Franchise royale, voyez FRANCHISE.

Hôpital royal, voyez HOPITAL.

Chêne royal, est un beau et grand arbre, dont on voit encore les restes à Boscobel, dans la pairie de Donnington, province de Stafford, et dont toutes les branches étaient autrefois couvertes de lierre. Le roi Charles II. après la défaite entière de ses troupes à la bataille de Vorcester par celles de Cromwel, se tenait caché pendant le jour dans l'épaisseur de cet arbre avec le colonel Carelisl, et passait la nuit dans le château de Boscobel. Ceux qui disent que c'était alors un vieux chêne creux, se trompent ; c'était un très-bel arbre qui s'élevait au milieu de plusieurs autres. Pour conserver ce qui reste de ce chêne, on a construit aujourd'hui un mur tout-autour, et au-dessus de la porte du mur on a mis cette inscription en lettres d'or : felicissimam arborem quam in asylum potentissimi regis Caroli II. Deus optimus maximus per quem reges regnant, hic crescère voluit, etc. Transact. philos. n°. 310.

Officiers royaux ou officiers du roi, voyez OFFICIERS.

Parapet royal, ou parapet du rempart, en terme de fortification, est un banc d'environ trois brasses de large, et de six pieds de haut, placé sur le bord du rempart du côté de la campagne, et destiné à couvrir ceux qui défendent les remparts. Voyez REMPART et PARAPET.

Port royal, voyez PORT.

Société royale de Londres, est une académie ou société de gens recommandables par leur savoir. Elle a été instituée par Charles II. pour l'avancement des sciences naturelles. Voyez ACADEMIE.

Cet illustre corps n'était dans son origine, et avant son renouvellement, qu'une société de gens d'esprit qui s'assemblaient une fois par semaine dans le collège de Wadsham à Oxford, au logis du docteur Wilkins.

Ensuite vers l'année 1658, leurs assemblées se tinrent au collège de Gresham à Londres, parce que la plupart de ces savants demeuraient en cette ville. Dès le commencement du rétablissement de Charles II. c'est-à-dire en 1660, milord Clarendon les appuya de son crédit. Et le roi ayant eu connaissance des opérations de cette société, lui accorda une ample chartre datée du 22 Avril 1663, par laquelle cette société fut érigée en un corps consistant en président, conseillers et membres, et destiné à l'avancement des sciences naturelles, et à faire des expériences utiles. Les élections pour les officiers s'y font par ballotage. Les conseillers sont au nombre de 21, dont il y en a toujours dix nouveaux qu'on élit chaque année le jour de S. André, et onze qu'on continue pour l'année suivante.

Le chef du conseil porte la qualité de président. Son office est de convoquer et de renvoyer l'assemblée, de proposer les matières qu'on y doit agiter, de demander qu'on produise les expériences, et d'admettre les membres qui sont élus.

Pour être admis, l'aspirant doit être proposé dans une assemblée par quelqu'un des membres ; et après que l'assemblée a approuvé la proposition, elle en renvoie l'examen au conseil ; si le conseil l'approuve, il en fait son rapport à la société qui ne manque presque jamais d'y donner son suffrage.

Chaque membre, en entrant dans la société royale, souscrit un engagement par lequel il promet qu'il tâchera de contribuer de tout son possible au bien de la société, engagement dont il peut se relever au bout d'un certain temps, en signifiant au président qu'il désire se retirer.

On paie en entrant, 40 s. au trésorier, et 13. s. par quartier, tout le temps qu'on continue d'être membre de la société.

Le nombre des membres de la société n'est point fixe. On voit par la liste de 1724, qu'elle était alors composée de deux cent dix-sept personnes des royaumes d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, et de soixante-quatre étrangers. Parmi les uns et les autres il y en avait de la première noblesse, et beaucoup qui étaient distingués dans l'état et dans l'église.

Le but et l'objet de la société royale est de faire des exposés fidèles de tous les ouvrages de la nature et de l'art, qui peuvent être à la portée de l'esprit humain, de sorte que dès à présent, et dans les siècles futurs, on puisse reconnaître les erreurs qu'une longue prescription a rendu invétérées, rétablir les vérités qui pouvaient avoir été négligées, appliquer à de nouveaux usages celles qui sont déjà connues, enfin applanir le chemin pour arriver à ce qui reste à découvrir.

Dans cette vue, la société a fait un grand nombre d'expériences et d'observations sur les différents phénomènes de la nature : éclipses, cometes, météores, mines, plantes, tremblements de terre, inondations, sources, humidité, feux souterrains, flux et reflux, courants, magnétisme, etc. Elle a aussi recueilli plusieurs faits singuliers, soit d'histoire naturelle, soit d'arts, plusieurs machines utiles et autres inventions. Le public a retiré de tout cela une grande utilité ; l'architecture navale, civile, militaire a été perfectionnée ; la navigation est devenue plus sure et plus parfaite ; enfin l'agriculture s'en est sentie, et les plantations ont été multipliées non-seulement dans l'Angleterre, mais aussi dans l'Irlande.

La société royale recueille avec soin dans des regitres, toutes les expériences, relations, observations, etc. de ses membres ; de temps en temps elle donne au public, sous le titre de Transactions philosophiques, ce que son recueil contient de plus immédiatement utile. Le reste demeure dans ses régitres pour être transmis à la postérité, et pour servir de fondement aux systèmes futurs. Voyez TRANSACTIONS.

Elle a une bibliothèque de livres concernant les matières qu'elle traite. Le dernier comte Maréchal a contribué à l'augmentation de cette bibliothèque, en y joignant celle de Norfolk. Elle a de plus un musée ou cabinet de curiosités naturelles et artificielles, donné par Daniel Colwal, chevalier ; sa devise est nullius in verba. Ses mémoires sont rédigés par deux secrétaires ; et elle s'assemble tous les jeudis dans le Cranecourt, près de Fleestrees.

Académie royale espagnole, voyez ACADEMIE.

Sucre royal, voyez SUCRE.

ROYAL-COLLEGE des Médecins de Londres, (Histoire d'Angleterre) le collège royal des médecins de Londres, dont on a oublié de faire l'article en son lieu, a des règles et des statuts peu connus des étrangers. Tout médecin qui s'est fait recevoir dans une des deux universités, a le droit de pratiquer par toute l'Angleterre, excepté dans l'étendue de sept milles autour de Londres. Le collège royal a seul le droit de conférer ce dernier privilège ; ceux qui après avoir subi l'examen, y sont admis, et qui ont été reçus dans les pays étrangers, sont appelés seulement licenciés ; mais ceux qui ont pris leurs degrés à Cambridge ou à Oxford, sont reçus membres du collège, qui exige cependant encore un examen préalable, en présence du président et des censeurs ; un membre honoraire est admis sans examen, et c'est un titre qu'on n'accorde qu'à des personnes d'un mérite peu commun. (D.J.)

ROYAL, s. m. (monnaie de France) monnaie d'or ; On n'a point de preuves qui puisse justifier que cette monnaie soit plus ancienne en France que le règne de Philippe le Bel ; il est certain que ce prince fit faire de petits royaux d'or fin, de 70 au marc, qui valaient onze sols parisis, et qui vaudraient aujourd'hui environ onze livres ; c'est cependant la plus ancienne monnaie d'or mentionnée dans les registres de la cour des monnaies. Philippe le Bel fit aussi fabriquer des gros royaux, qui pesaient le double des petits.

La monnaie des royaux eut fort longtemps cours en France ; Charles le Bel et Philippe de Valais en fabriquèrent qui étaient d'or fin, et de 58 au marc ; ceux du roi Jean, qui furent aussi nommés deniers d'or au royal, étaient de 66 et de 69 au marc ; ceux de Charles VII. de 64 et de 70.

Cette espèce fut toujours d'or fin, et elle fut appelée royal, à cause que le roi y est représenté vêtu de ses habits royaux ; mais leur marque n'a pas toujours été uniforme, comme on peut s'en convaincre par la seule inspection de leurs figures dans les planches de M. le Blanc, traité des monnaies. (D.J.)

ROYALE, s. f. (terme de Mode) on appelait ainsi une sorte de culotte fort large, que l'on portait en France vers le milieu du dernier siècle ; cette culotte avait au bas des canons lacés de rubans enjolivés de points de France, et enrichis de broderie de drap découpée à jour, et de plusieurs touffes de rubans. (D.J.)

ROYALE GROSSE, en terme de Fondeur de petit plomb au moule, est une espèce de plomb d'un degré plus gros que la batarde, et de deux plus gros que la petite royale.

ROYALE PETITE, en terme de Fondeur de plomb en moule, est l'espèce de plomb la plus petite qu'on fasse de cette manière.