S. m. (Gymnastique) exercice gymnique, formé de la lutte simple et de la lutte composée. Dans cet exercice, l'on faisait effort de tout son corps, comme l'indique le mot grec. Ainsi la lutte et le pugilat réunis formaient le pancrace. Il empruntait les secours et les contorsions de la lutte, et prenait du pugilat l'art de porter les coups avec succès et celui de les éviter. Dans la lutte, il n'était pas permis de jouer des poings, ni dans le pugilat de se colleter. Dans le pancrace au contraire, si l'on avait droit d'employer toutes les secousses et toutes les ruses pratiquées dans la lutte, on pouvait encore y ajouter pour vaincre le secours des poings et des pieds, même des dents et des ongles, et l'on sent que ce combat n'était ni moins dangereux, ni moins terrible que les deux autres.

Arrichion ou Arrachion, pancratiaste aux jeux olympiques, se sentant prêt à être suffoqué par son adversaire qui l'avait saisi à la gorge, mais dont il avait attrapé le pied, lui cassa un des orteils ; et par l'extrême douleur qu'il lui fit, l'obligea à demander quartier. Dans cet instant même, Arrachion expira. Les Agonothetes le couronnèrent, et on le proclama vainqueur tout mort qu'il était. Philostrate a fait la description d'un tableau qui représentait cette aventure.

Le combat du pancrace fut admis aux jeux olympiques dans la xxviij. olympiade ; et le premier qui en mérita le prix, fut le syracusain Lygdanius, que ses compatriotes mettaient en parallèle avec Hercule pour la taille.

Pausanias parle dans ses éliaques d'un fameux pancratiaste, nommé Sostrate, qui avait été couronné douze fais, tant aux jeux néméens qu'aux isthmiques, deux fois aux pythiens, et trois fois à Olympie, où l'on voyait sa statue du temps de cet historien. (D.J.)