S. f. (Agriculture) pièce de terre dans laquelle on a semé du chenevi. On choisit toujours pour cette effet une terre douce, aisée à labourer, un peu légère, mais bien fertile, bien fumée et amendée. Dans les terrains secs, le chanvre est trop bas, et la filasse qui en provient est trop ligneuse.

Pour bien faire, il faut fumer tous les ans les chenevières : cette opération se fait avec tous les engrais qui peuvent contribuer à rendre la terre légère, comme le fumier de cheval, de pigeon, les curures des poulaillers etc.

On fume ordinairement avant le labour d'hiver. Il n'y a que le fumier de pigeon qu'on ne répand que dans les terres des derniers labours.

Le premier et le plus considérable des labours se donne dans les mois de Décembre et de Janvier : on le nomme entre-hiver. Il se fait à la charrue ou à la houe, et quelquefois à la bêche ; ce dernier moyen est plus long et plus pénible, mais c'est sans contredit le meilleur de tous.

Au printemps, on prépare la terre à recevoir la semence par deux ou trois labours, qui se font de quinze en quinze jours. Si après tous ces labours il reste quelques mottes, on les rompt avec des maillets : car une chenevière doit être aussi unie que les planches d'un parterre.