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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Eaux & forêts
S. m. en terme d'Eaux et Forêts, signifie un jeune chêne, hêtre ou châtaigner au-dessous de quarante ans, réservé lors de la coupe d'un taillis. Les ordonnances enjoignent d'en laisser croitre en haute futaie seize par chaque arpent, afin de repeupler les ventes. (H)

* On peut considérer les baliveaux par rapport aux bois de haute-futaie, et par rapport aux taillis. Par rapport au premier point, M. de Reaumur prétend dans un mémoire sur l'état des bois du royaume, imprimé dans le recueil de l'académie, année 1721, que les baliveaux sont une mauvaise ressource pour repeupler le royaume de bois de haute-futaie, parce qu'une très-grande partie périt ; car n'ayant pas pris dans les taillis qui les couvraient toute la force nécessaire pour résister aux injures de l'air, on ne peut leur ôter cet abri sans inconvénient. Des lisières entières de jeunes futaies ont péri dans un hiver froid, mais non excessivement rude, après qu'on eut coupé pendant l'été d'autres lisières qui les couvraient. Il en arrive autant aux arbres réservés au milieu de forêts abattues. Des baliveaux qui ont échappé aux injures de l'air, peu échappent à la coignée du bûcheron ; il en abat au moins une partie dans la coupe suivante du taillis : les morts lui donnent occasion d'attaquer les vifs ; et il est de notoriété que dans la plupart des taillis, on ne trouve que des baliveaux de deux à trois coupes. Mais indépendamment de cela, dit M. de Reaumur, ces baliveaux ne seront pas des arbres d'une grande ressource ; ils ont peu de vigueur et sont tous rabougris, s'ils n'ont pas péri, ils sont restés malades ; et quelque bon qu'ait été le terrain, jamais baliveau ne parviendra peut-être et n'est parvenu à devenir un arbre propre à fournir une longue poutre, un arbre de pressoir, ni quelqu'autre semblable pièce de bois. Cela est sur au moins par rapport aux baliveaux réservés dans les taillis qu'on coupe de dix ans en dix ans au plutôt. Ils ne sont jamais hauts de tige, et croissent toujours en pommiers.

Ces inconvénients des baliveaux seront d'autant moindres, que le taillis sera coupé dans un âge plus avancé, mais à quelqu'âge qu'on le coupe, on ne peut pas espérer que les baliveaux réparent les futaies qui s'abattent journellement.

Quant au second point, la conservation des taillis par les baliveaux ; il ne faut, dit le même auteur, que parcourir les taillis où les baliveaux ont été le mieux conservés ; on trouvera qu'au-dessous et tout autour du baliveau, surtout quand il est parvenu à âge d'arbre, la place est nette, et que les souches sont péries, parce qu'elles se sont trouvées trop à l'ombre : aussi, bien des particuliers qui souhaitent abattre leurs baliveaux, ne le souhaitent que pour conserver leurs taillis. Si les baliveaux donnent quelques glands aux taillis, ils les leur font donc payer cher ; d'ailleurs ces glands tombant au hasard sur la surface de la terre, et la plupart sous l'arbre même, ne réussissent guère.

M. de Buffon s'accorde en ceci avec M. de Reaumur. " On sait, dit cet académicien, dans un mémoire sur la conservation et le rétablissement des forêts, année 1739, que le bois des baliveaux n'est pas de bonne qualité, et que d'ailleurs ces baliveaux font tort aux taillis. J'ai observé fort souvent les effets de la gelée du printemps dans deux cantons voisins des bois taillis. On avait conservé dans l'un tous les baliveaux de quatre coupes successives ; dans l'autre on n'avait réservé que les baliveaux de la coupe actuelle. J'ai reconnu que la gelée avait fait un si grand tort au taillis surchargé de baliveaux, que l'autre taillis l'a devancé de près de cinq ans sur douze. L'exposition était la même : j'ai sondé le terrain en différents endroits, il était semblable. Ainsi, continue M. de Buffon, j'attribue cette différence à l'ombre et à l'humidité que les baliveaux jetaient sur les taillis ; et à l'obstacle qu'ils formaient au desséchement de cette humidité en interrompant l'action du vent et du soleil. Ils serait donc à propos de recourir à des moyens plus efficaces que les baliveaux, pour la restauration de nos forêts de haute-futaie, et celle de nos bois taillis ". Voyez FORETS, TAILLIS.