TERRE, terra sigillata, (Histoire naturelle, Matière médicale) nom que l'on a donné à des terres bolaires, auxquelles on attribuait de grandes vertus ; on en formait des petits gâteaux ronds, sur lesquels on imprimait un sceau ou cachet, afin de certifier ceux qui les achetaient que la terre qu'on leur vendait était réellement tirée de l'endroit qu'ils voulaient et n'était point contrefaite. La terre sigillée de Lemnos était regardée comme sacrée ; suivant le rapport de M. Hill, les prêtres seuls avaient la permission d'y toucher, on la mêlait avec du sang de chêvre, après quoi on y imprimait un cachet. Comme les prêtres aidaient à la former, on l'appelait terre sacrée, . Voyez les notes de M. Hill sur Théophraste, p. 179. Cette vénération subsiste encore actuellement, ce n'est qu'une fois dans l'année que l'on ouvre la carrière où se trouve cette terre, alors l'évêque à la tête de son clergé s'y rend en procession, on tire la terre avec des cérémonies, et on referme l'enceinte où elle se tire. Les Grecs font des présents de cette terre sigillée au sultan et aux grands officiers de l'empire, qui en font un très-grand cas, persuadés que cette terre est un antidote souverain contre toutes sortes de poisons. Voyez l'article LEMNOS, terre de.

Il est aisé de voir que les terres sigillées n'acquièrent aucune vertu par le sceau qu'on leur imprime. Elles varient pour la couleur et pour la qualité, suivant les différents endroits où on les trouve ; et il y a autant de terres que l'on appelle sigillées, qu'il y a de pays où l'on veut se donner la peine d'y imprimer un cachet. (-)