ou SEL DE SOUDE, (Chimie et Matière médicale) on appelle soude le sel lixiviel, ou les cendres de plusieurs plantes qui contiennent du sel marin, et qui croissent pour la plupart sur les côtes maritimes des pays chauds, quoiqu'on en trouve quelques-unes au-milieu des terres, comme le kali geniculatum que Henkel a cueilli en Saxe. Les botanistes n'ont éclairé jusqu'à présent qu'imparfaitement cette partie, et nous trouvons si peu d'ordre et de clarté dans les noms et les descriptions qu'ils donnent des plantes dont on a coutume de tirer la soude, que nous n'osons en présenter un tableau complet ; on les a presque toutes confondues sous le nom de kali, tandis que plusieurs sont de différents genres. M. de Jussieu, mémoires de l'académie 1717, nomme kali d'Espagne annuel couché sur terre, à feuilles courtes, et de sedum, celui dont on retire principalement à Alicant la soude dite de barille. On prépare la soude dans plusieurs autres contrées. Les marchands distinguent ces différentes soudes par le nom que la plante dont on les tire a dans chaque endroit. Ainsi ils appellent la soude préparée à Cherbourg, soude de varech ; ainsi ils divisent celle d'Alicant en soude de barille et soude de bourdine. C'est du kali geniculatum de Gaspard Bauhin, du kali majus cochleato semine, et du salsola sativa du même auteur, qu'on retire les soudes communes. Pour y parvenir, voici la méthode qu'on suit dans tous les pays où le travail s'exécute en grand, en Egypte, près d'Alexandrie, à Carthagène, à Alicant, à Cherbourg, et en d'autres endroits.
Lire la suite...