onguent, (Pharmacie et Matière médicale). Cet onguent est composé d'huîle d'olive, dans laquelle on a fait macerer pendant trois jours un grand nombre de matières végétales, dont la plus grande partie contient une huîle essentielle, dont l'huîle d'olive se charge très-bien, et qu'elle peut retenir pendant le cours de la préparation, attendu qu'on n'y emploie que la chaleur du bain-marie. Quoique cette préparation soit à cet égard conforme aux règles de l'art, on peut observer cependant ; 1°. que quelques substances végétales parfaitement inodores, telles que les feuilles de sureau et les semences d'ortie, doivent être rejetées comme inutiles ; 2°. qu'au lieu de prendre scrupuleusement un certain nombre de plantes spécifiées dans les dispensaires, on peut prendre indistinctement quelques poignées de calices de fleurs, feuilles ou de semences très-riches en huîle essentielle : ainsi donc on prendra d'huîle d'olive aromatisée par une suffisante infusion de ces substances, hachées ou pilées, par exemple, huit livres : on la passera avec forte expression, on fondra dans la colature à la chaleur du bain-marie, de la cire jaune deux livres, de graine d'oie, d'ours, et de moèlle de cerf, de chacun, quatre onces (si l'artiste veut renoncer à la magnificence de ces deux derniers ingrédiens, il peut leur substituer sans scrupule du bon sain-doux ou de l'huîle de laurier, selon la réforme de Lémery) de stirax liquide deux onces, de belle gomme élemi une once. Passez encore et mêlez à la colature de baume liquide du Pérou deux onces, d'huîle butireuse de noix muscade demi once, de baume de copahu et de mastic en poudre de chacun une once : remuez jusqu'à ce que la matière se refroidisse, et vous aurez votre onguent.

N. B. que si, au lieu du mastic en poudre, on employait cette résine sous la forme de ce que Hoffman appelle baume liquide de mastic, (voyez MASTIC) on aurait un composé plus égal et plus élégant.

Cet onguent est très-précieux ; il est formé par la réunion de plusieurs matières éminemment vulnéraires, balsamiques, résolutives, fortifiantes ; ce qui le rend propre à apaiser les douleurs des membres, à dissiper les tumeurs appelées froides, à remédier aux contractions de membres récentes, etc. Il doit son nom à un médecin nommé Martianus, qui en est l'inventeur ; car il s'est appelé d'abord unguentum martiani, et ensuite martiatum par corruption ; dénomination qui a fait tomber souvent même des gens de l'art dans l'erreur, d'imaginer que la base de cet onguent était quelque préparation martiale. On le trouve aussi désigné dans quelques livres sous le nom d'unguentum adjutorium. (b)