S. f. (Médecine, Physiologie) est l'action par laquelle la liqueur spermatique réservée dans les vésicules séminales, et l'humeur prostatique contenue dans ses propres couloirs, sont exprimées dans l'urethre, et poussées hors de ce canal par l'extrémité de la verge dans le coït, ou dans toute autre circonstance qui y est relative.

Cette action s'exécute, dans l'état naturel, par le mécanisme dont voici l'exposition. Les vésicules séminales étant formées de différentes membranes, entre lesquelles il en est une composée de fibres musculaires, susceptibles par conséquent de contraction, qui diminue leur capacité ; cette contraction se fait dans le moment où toutes les conditions, et entr'autres l'érection de la verge, ont lieu pour occasionner l'émission de la semence, qui étant comprimée en tous sens par l'action de ces fibres contre la vessie dont le sphyncter est contracté et leur fournit un point fixe, se porte où il y a le moins de résistance ; l'orifice qui répond au canal déférent, se ferme par la disposition de la valvule qui s'y trouve : ainsi le fluide pressé de tous côtés, excepté vers l'orifice du canal éjaculatoire, qui est comme la continuation du canal déférent, destiné à porter la liqueur séminale dans l'urethre, ce fluide y est porté avec force, et injecté avec une grande célérité dans l'urethre, auprès du vérumontanum. En même temps la membrane musculeuse qui enveloppe les glandes prostates, se contracte comme de concert avec les vésicules séminales. Les muscles prostatiques agissent aussi dans le même instant ; et par le concours de ces puissances combinées qui sont mises en jeu par un mouvement comme convulsif, qui se communique à toutes les parties du corps, et y excite souvent une espèce de tremblement épileptique, l'humeur prostatique est exprimée de ses conduits excrétoires, et est aussi injectée dans l'urethre autour des orifices des conduits éjaculatoires de la semence. Ces deux fluides se mêlent dans la partie de ce canal, dilatée pour les recevoir, par les muscles destinés à cet effet. Mais cette dilatation n'est qu'instantanée : car le muscle accélérateur et le transverse de l'urethre se mettent en contraction pour presser ce qui est contenu dans ce canal, et l'obliger à sortir tout d'un trait et sans discontinuité pour chaque jet, dont il se fait plusieurs de suite par la répétition de l'action convulsive de tous les organes qui viennent d'être mentionnés. La force et la célérité avec laquelle ces fluides sont poussés, les peuvent faire jaillir à plusieurs pouces de distance de l'extrémité du membre viril, selon que l'érection de cette partie est plus grande, et qu'il y a une quantité plus considérable à injecter des fluides, qui distendent davantage les canaux par lesquels ils passent, et qui donnent conséquemment plus d'étendue à l'action des muscles constricteurs : en sorte que les premiers jets sont les plus impétueux, et que la vitesse de l'injection des derniers est beaucoup moindre à proportion. C'est de cette prompte éjaculation, jointe à la chaleur et à la subtilité des fluides qui parcourent l'urethre dans cette voluptueuse opération de la nature, que dépend le chatouillement délicieux qu'éprouve la membrane d'un sentiment très-exquis qui tapisse ce canal. Voyez ERECTION, COÏT, GENERATION. (d)