(Chimie) c'est le nom que les Arabes modernes donnent à une partie de la chimie prise dans sa plus ample signification : car, selon les idées les plus communes parmi eux, la chimie proprement dite, ne s'exerce que sur les sucs et sur les essences des plantes, quoique, par extension, elle comprenne la préparation des métaux et des minéraux, qui sont particulièrement l'objet de ce que les Arabes appellent simia. Cependant lorsqu'ils parlent de la chimie en général, et des merveilleux effets qu'elle produit, ils joignent toujours les mots de kimia et de simia, pour comprendre toutes les opérations que l'on fait par le moyen du feu, tant sur les métaux et les minéraux, que sur les animaux et les plantes.

Ils donnent aussi le nom de simia à un autre art, qui a pour objet les noms et les nombres, dont on tire une espèce de divination, de la même manière que des points et des lignes, par le moyen de la géomancie. Cette science des noms Ve bien loin, parce qu'elle comprend aussi celle des noms des esprits, et leur invocation ; et dans le livre intitulé kitah al anwar, le livre des lumières, on trouve 28 alphabets de la simia pour faire des talismants, afin d'attirer les esprits, et d'en tirer divers usages ; de sorte qu'ils définissent cette science, l'art de connaître les esprits supérieurs, et de faire descendre jusqu'à nous leurs vertus, pour obtenir ce que nous désirons.

Le mot de simia vient des mots arabes sam et samat, qui signifient les veines d'or et d'argent qui se trouvent dans les mines. Les Arabes attribuent l'invention de la simia à Ammonius, et celle de la kimia ou chimie proprement dite, à Kirum ou Carum, c'est-à-dire à Chiron le centaure, précepteur d'Achille, qu'ils prétendent, selon M. d'Herbelot, n'être autre chose que le Coré de Moïse. Voyez ses articles Simia et Kimia. (D.J.)