adj. (Histoire naturelle et Chimie) se dit de tous les corps que l'action du feu peut changer en verre. Parmi les pierres, on nomme vitrifiables celles qui se fondent au feu et qui s'y convertissent en une substance semblable à du verre ; plusieurs naturalistes ont fait une classe particulière des terres et des pierres, qu'ils ont nommées vitrifiables ; ils placent dans ce nombre les cailloux, les jaspes, les agates, les crystaux, les pierres précieuses, etc. mais cette dénomination parait impropre, Ve que ; 1°. aucune de ces pierres ou terres n'est vitrifiable par elle-même, c'est-à-dire n'entre en fusion au feu ordinaire sans addition ; ainsi celles qui s'y convertissent en verre sans addition, portent leur fondant avec elles, 2°. Les pierres sont presque toutes vitrifiables en plus ou moins de temps au miroir ardent, quoique le feu ordinaire ne soit point suffisant pour les faire entrer en fusion, voyez MIROIR ARDENT. 3°. Des terres et des pierres qui seules n'entrent point en fusion dans le feu ordinaire, peuvent y entrer facilement lorsqu'on les combine avec d'autres pierres ou terres qui elles-mêmes ne fondent point seules. C'est ainsi que la craie et l'argille mêlées ensemble font du verre, tandis que chacune de ces substances prise séparément, ne produit point cet effet dans le feu ordinaire.

On voit donc, que pour parler avec exactitude, on devrait refuser ou donner le nom de vitrifiable à toutes les pierres ; ou du-moins on devrait borner cette dénomination aux substances minérales, que le feu ordinaire change en verre sans aucune addition, et qui, comme on l'a déjà fait observer, contiennent au dedans d'elles-mêmes des substances propres à faciliter leur fusion ; c'est ainsi que le spath qu'on nomme fusible parait contenir une portion de plomb, qui, comme on sait, est un des plus grands fondants de la Chimie ; le basaltes ou la pierre de touche en grands crystaux, telle que celle de Stolpen, en Misnie, se fond très-aisément. Quant à l'argille et aux pierres argilleuses, elles n'ont jamais qu'un commencement de vitrification dans le feu ordinaire, c'est ce qui fait leur caractère distinctif, et ce qui est le fondement de la propriété qu'elles ont de prendre de la liaison et de la dureté lorsqu'on les expose au feu ; ainsi il est à présumer que les terres de cette espèce n'ont qu'une certaine portion de fondant qui n'est point suffisant pour les saturer, au point de se changer totalement en verre.

Les Chymistes ont donné le nom de terre vitrescible à celle qui est cause de la propriété que certains corps ont de se vitrifier. Cette terre est connue par ses effets, mais la Chimie ne parait point en état de développer quels sont ses principes. Voyez VITRESCIBILITE.