S. f. (Chimie) on appelle ainsi en Chimie l'espèce de séparation qu'on opere, en appliquant de l'eau à un corps pulvérulant, composé d'un mélange de terre et de sel, et retirant ensuite cette eau chargée de ce dernier principe.

On exécute la lixiviation de diverses manières : l'on verse sur le corps à lessiver, une quantité d'eau suffisante pour le surnager d'environ deux doigts, on le remue ensuite en tout sens pendant un certain temps, on le laisse éclaircir par le repos, et enfin l'on verse la lessive par inclination : ou bien on place le corps à lessiver sur un filtre (Voyez FILTRE), et on verse dessus à diverses reprises, une quantité suffisante d'eau. C'est de cette dernière façon que se fait la lixiviation de platras et de terres nitreuses dans la fabrique du salpètre. Voyez SALPETRE, celle du sable imprégné de sel marin dans les salines des côtes de Normandie. Voyez SALINE, etc.

On fait la lixiviation à chaud ou à froid ; on emploie toujours de l'eau chaude si le corps à lessiver ne contient qu'une espèce de sel, ou deux sels à peu près également solubles ; car les menstrues se chargeant, comme on sait, plus facilement des corps à dissoudre, lorsque leur action est favorisée par la chaleur, la lixiviation est plus prompte et plus parfaite par ce moyen : mais si le corps à lessiver contient des sels d'une solubilité spécifique fort différente, et qu'on se propose de ne retirer que le moins soluble, c'est un bon moyen d'y réussir que d'employer l'eau froide, et de ne la laisser séjourner que peu de temps sur les matières. On procede de cette dernière manière à la lixiviation de la potasse ou de la soude, dont on veut retirer des alkalis destinés à être purifiés pour les usages de la Chimie. On applique au contraire l'eau bouillante aux cendres des plantes, dont on veut retirer les sels pour l'usage de la Médecine. Voyez LIXIVIEL sel.

L'édulcoration chimique est proprement une espèce de lixiviation. Voyez EDULCORATION Chim. (b).