ACIDE, (Chimie) c'est de l'acide vitriolique que derivent tous les autres, suivant le sentiment des chymistes qui ont voulu pénétrer par la théorie dans la connaissance des choses, lorsque l'expérience les abandonnait. Quoiqu'ils le pensent, et qu'on soupçonne leur transmutation possible, on ne connait aucun procédé par lequel on puisse produire les autres acides avec celui ci.

Cet acide est le plus pesant de tous, répandu dans l'air ; il en a pris le nom d'universel. On le retire par la combustion du soufre, par la distillation et des procédés particuliers des sels neutres qu'il compose. Il dissout toutes les terres et métaux, si on excepte les vitrifiables et l'or. Il s'unit avec effervescence et chaleur à ces corps ; il fait de même en se mêlant à l'eau et à l'esprit-de-vin. Cette dernière liqueur le dulcifie, et le rend plus tempéré, plus astringent et moins rafraichissant. Ce mélange distillé fournit la liqueur minérale anodine d'Hoffman, et l'éther. Ce même acide versé sur les huiles essentielles, les enflamme, et laisse après lui un charbon spongieux, appelé le champignon philosophique. Lorsqu'il est concentré, il attaque non-seulement les chaux et les verres métalliques, mais même le verre ordinaire, si on les fait bouillir ensemble. Ce qui nous fait croire qu'on pourrait décomposer le verre en versant dans une cornue du verre pulvérisé et cet acide, les soumettant à une violente distillation pour obtenir un tartre vitriolé ou un sel de Glauber, qui resteraient au fond de la cornue. Comme il a plus d'affinité que les autres acides avec les alkalis, et même avec la plupart des métaux il décompose presque tous les sels neutres, et fournit un des meilleurs moyens d'en dégager l'acide.

Quant à son usage médicinal, il est le même que celui que nous avons attribué aux acides en général. Voyez les propriétés de ces sels au mot SELS. Nous y joindrons seulement la remarque que cet acide étant en quelque manière plus acide que les autres, il possède à un plus haut point les vertus qui leur sont communes.