(Chimie) La fixation est une opération chimique, par laquelle un corps auparavant volatil est rendu fixe (voyez VOLATIL et FIXE) ; et le corps qui a subi ce changement, s'appelle fixé.

La fixation s'opère par composition ou par décomposition. Certaines substances, volatiles par leur nature, sont fixées par composition, c'est-à-dire par leur union chimique, à d'autres substances, soit fixes, soit volatiles. C'est ainsi que l'acide nitreux est fixé par l'argent, qui est fixe, et par le mercure, qui est volatil ; que le mercure est réciproquement fixé par l'acide nitreux ; que cette même substance métallique l'est par l'acide vitriolique, etc. voyez MERCURE. D'autres substances sont fixées par dépouillement ou décomposition, c'est-à-dire par la séparation chimique de certains principes à l'union desquels elles devaient leur volatilité. C'est ainsi que les substances métalliques, combinées sous la forme du composé chimique, connu sous le nom de beurre et de métal corné, perdent leur volatilité, sont fixées ou réduites par la séparation de l'acide du sel marin ; que les métaux combinés avec des matières connues dans la Métallurgie sous le nom de voleuses, rapaces, sont rendues fixes par la soustraction de ces matières, qui s'opère principalement par le grillage. Voyez ACIDE DU SEL MARIN, à l'art. SEL MARIN. Voyez GRILLAGE.

La prétendue fixation du nitre par le charbon, par le soufre, etc. ne ressemble en rien à la fixation que nous venons de définir ; premièrement, parce que le nitre n'est pas naturellement volatil, et qu'ainsi on ne sait ce que c'est que fixer le nitre ; secondement, parce que le prétendu nitre fixé n'est pas du nitre, mais seulement un de ses principes, sa base, soit simplement dégagée et laissée nue, soit combinée avec un nouvel acide. Voyez NITRE.

Le mercure appelé fixé ou précipité per se, n'a pas acquis une fixité absolue à beaucoup près ; il n'a que quelques degrés de volatilité de moins que dans son état ordinaire de mercure coulant. On ignore absolument quelle espèce d'altération éprouve le mercure fixé per se.

La théorie de la fixation manque absolument à l'art, aussi-bien que celle de la fixité et de la volatilité. Les explications mécaniques sont ici éminemment en défaut ; voyez ce que nous avons dit de celle de Boyle, article CHIMIE, ch. j. p. 416. (b).