S. m. (Chimie et Art) c'est ainsi qu'on nomme une préparation du plomb qui est d'un rouge très-vif, mais tirant toujours un peu sur le jaune. On l'appelle aussi vermillon : c'est une couleur très usitée dans la peinture.

Pour faire du minium, on n'aura qu'à prendre de la céruse, c'est-à-dire du plomb dissout par le vinaigre ; cette matière est d'une couleur blanche ; on mettra cette céruse dans un fourneau de réverbere, de manière que la flamme puisse rouler sur elle ; on donnera d'abord un feu modéré pendant quelque temps, ensuite on l'augmentera tout-d'un-coup lorsque la céruse sera changée en une poudre grise, on donnera un degré de feu qui soit prêt à faire fondre la chaud de plomb. Pendant cette opération, on remuera sans cesse la chaux de plomb, et lorsqu'elle sera devenue d'un beau rouge, on la retirera. Dans cette opération, c'est la flamme qui donne à la chaux de plomb cette belle couleur rouge, et la chaux augmente considérablement de poids.

Une autre manière de faire le minium, c'est de faire fondre du plomb pour le convertir en une chaux ou poudre grise, qui se forme perpétuellement à sa surface ; lorsque le plomb est entièrement réduit en cette chaux, on l'écrase sous des meules pour la réduire en une poudre très-fine ; on met cette poudre dans un fourneau de réverbere où on la tiendra pendant trois ou quatre jours, en observant de la remuer sans cesse avec un crochet de fer, jusqu'à ce que la matière ait pris la couleur que l'on demande. Il faudra aussi bien veiller à ne point donner un feu trop violent qui ferait fondre la matière, et la mettrait en grumeaux.

Pline et les auteurs anciens donnaient le nom de minium non à la substance que nous venons de décrire, mais au cinnabre. Voyez CINNABRE. (-)

MINIUM, (Pharmacie et Matière médicale) cette matière métallique est employée dans les préparations pharmaceutiques destinées à l'usage extérieur, et principalement dans les emplâtres. Le minium, qui est appelé aussi plomb rouge dans les Pharmacopées, est regardé comme dessiccatif, repercussif, refrigérant, aussi-bien que les autres préparations de plomb. C'est surtout avec la litharge, autre préparation de plomb fort usuelle, qu'on lui croit le plus d'analogie. On peut l'employer aussi-bien que les autres chaux de plomb à préparer un vinaigre et un sel de saturne. Voyez LITHARGE et PLOMB.

Son emploi le plus ordinaire est, comme nous l'avons déjà observé, pour quelques emplâtres tels que celui qui porte son nom, l'emplâtre styptique, l'emplâtre appelé ciroine, etc. Il donne son nom mais fort peu de vertu à des trochisques escarotiques, qui doivent toute leur efficacité au sublimé corrosif qui entre dans leur composition. Voyez TROCHISQUES de minium à l'article MERCURE, Mat. méd. et Pharmac.

L'emplâtre de minium est un des plus simples qu'on puisse préparer ; il n'est composé que de cire, d'huîle et de cette chaux de plomb. Il ne diffère de l'emplâtre de céruse que par la couleur, et de l'emplâtre diapalme simple ou sans vitriol, appelé aussi emplâtre de litharge, que parce qu'il entre du saindoux dans ce dernier ; ce qui ne fait point une différence réelle, car ce dernier ingrédient ne tient lieu que d'une pareille quantité d'huile. Voyez DIAPALME.

Au reste, le nom de minium n'est pas absolument propre à la chaux rouge de plomb. Pline le donne aussi au cinnabre des modernes ou cinnabre de mercure, et réciproquement la chaux rouge de plomb a été appelée cinnabre, , par quelques anciens auteurs grecs. (b)