S. f. terme de Pêche, usité dans le ressort de l'amirauté d'Isigni, sorte de filet qui se tend pierré et flotté ; il a les mailles de 16 à 17 lignes en carré ; il sert à la pêche du poisson passager ; on le nomme séchées, parce qu'il se tend sédentaire et à pied sec, et se relève de même lorsque la marée s'est retirée. Comme c'est elle qui élève le filet au moyen des flottes de liege dont le haut est garni, le filet tombe aussi à mesure qu'elle baisse ; le poisson rond ne peut y être pris qu'en se maillant ; le poisson plat reste au pied, qui est enfoui dans le sable ou arrêté avec des pierres : la vague qui roule au-dessus du rets abattu et affaissé emporte avec elle la plupart du petit poisson ; et s'il en restait, il s'en faudrait de beaucoup que ce put être en même quantité que dans les filets montés sur perches ou piquets, parce qu'ils restent toujours tendus de leur hauteur, le filet flotté tombe à bas, et ne laisse qu'un cordon haut au plus de deux à trois pouces.

Avant la défense de l'usage des seines ou sines, les pêcheurs de Morlaix avaient des filets trainans, dont ils faisaient usage à l'embouchure de la rivière. Depuis qu'ils ont été prohibés, ils se sont servis des mêmes filets en seines seches ou séchées, et font la pêche comme ceux du village de Loc-Quenolé. Pour cet effet, ils se transportent de haute mer sur les bancs de sable, qui sont à l'embouchure de la rivière, ils attendent dans leurs bateaux la marée-basse ; pour-lors ils tendent de pied leurs rets en forme de demi-cercle, et les placent à l'écorre des bancs dont la marée se retire avec précipitation ; ils enfouissent le bas de leurs filets garnis de pierres ; la tête en est chargée de flottes de liege, ils les tiennent assujettis du côté de terre avec de petits cordages ou rubans frappés sur la ligne de la tête de leurs bateaux, et ils roidissent la corde de la tête de leurs séchées que les flottes soutiennent debout jusqu'à la basse-mer. Les pêcheurs prennent ainsi à la main le poisson que la marée a conduit dans le filet et sur le banc. Ils ne peuvent faire qu'un trait de pêche par chaque marée, ayant besoin d'un flot et d'un reflux pour tendre et relever leurs rets.