terme de pêche, sorte de poissons. Description de leur pêche. La pêcherie du palais, lieu dans le ressort de l'amirauté de Marennes, sur la côte du Ponant, dans laquelle on fait la pêche de ces poissons, qu'on appelle la santé, salicots ou grand barbeau, est particulière à ce lieu. Pour établir cette pêcherie, on plante dans la roche de petits sapins de vingt-deux à vingt-quatre pieds de hauteur ; on les range en carré, on les enfonce environ de deux pieds, et on les dispose de manière qu'ils se trouvent placés un peu en talut, pour les écarter par le bas, et leur donner une assiette plus ferme ; ensuite à cinq pieds environ du bout d'en-haut, on forme avec des traverses une espèce de plancher que l'on couvre de broussailles et de branches d'osier ; on fait aussi autour du carré une enceinte de pareil clayonnage de la hauteur d'environ trois pieds, la pêcherie est éloignée de la côte d'environ dix brasses à la pleine mer.

Pour former un accès facîle à ces pêcheries, qui sont plusieurs sur différentes lignes, on plante à la côte d'autres perches au pied du rivage à la pêcherie ; ces perches ont deux traverses qui conduisent au premier palais ; la traverse d'en-bas sert aux pêcheurs de marche-piés ; et celle d'en-haut de soutien et de guide, ce qu'on appelle le chemin ou la galerie.

Cette pêche ne se fait que de haute-mer, et seulement depuis le mois de Mars et d'Avril, jusqu'à la fin de Juillet ; ce sont presque les femmes seules qui s'emploient à cette pêche ; elles ont pour cet effet quatre à cinq trullottes, ou petites trulles, formées de la même manière que celles des pêcheurs des monarts ; elles mettent à côté de cet instrument deux pierres pour le faire caler, et pour appât dans le fond du sac des cancres ou crabes dont on ôte l'écaille ; la trullotte est amarrée par un bout de ligne passée au-travers du bout du bouson qui est le morceau de bois, au travers duquel passe la croisée où est amarré le sac ; la femme qui pêche, relève de temps en temps et successivement ses trullottes, pour en retirer la santé qui s'y peut trouver.

Les gros vents, surtout ceux d'ouest et du sud-ouest, détruisent souvent ces pêcheries, qui sont libres, et dont on est obligé de renouveller tous les ans les sapins ; cette précaution n'empêche pas qu'il n'y arrive souvent des accidents, soit que les vents fassent tomber à la mer les femmes en allant dans leurs palais, ou que les pieux se cassent quand elles y sont à pêcher.

Il faut du beau temps et du calme pour faire cette pêche avec succès, elle ne dure que deux heures seulement toutes les marées : savoir, une heure avant le plein de la mer, et une heure après le jussant. Voyez nos Planches de Pêche, qui représentent ces sortes de pêcheries.