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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Pêche
S. m. (Pêche) filet ou lacis de plusieurs ficelles qui forment des mailles carrées, dont on se sert pour la chasse et pour la pêche.

Les rets que les pêcheurs nomment rets secrets tramaillés, sont quelquefois les vieux verqueux de toutes sortes, que les pêcheurs amarrent par un bout sur une perche qui saisit la terre. On tend le filet le long des iles, surtout dans les lieux où il y a des herbages que le poisson recherche pour frayer. Quand le filet est tendu, les pêcheurs battent l'eau avec un bâton garni de cuir, c'est-à-dire qu'ils la brouillent entre le filet et la terre ; par ce moyen ils pêchent tout le poisson qui se trouve dans l'enceinte du filet. Les mailles de ces filets quand on les fait exprès sont 9 lignes pour la banne ou nappe ; et pour les tramaux ou hamaux 5 pouces. Au reste il ne faut qu'un seul homme pour faire cette pêche.

On se sert encore d'une autre manière de ces rets tramaillés qui sont plombés par le bas et garnis de flottes de liege par le haut. Les pêcheurs tendent le filet en-travers de la rivière pendant les molles eaux, ou lorsque l'eau est étalée par la marée, c'est-à-dire pendant qu'elle n'est pas fort agitée ; ce qui arrive ordinairement pendant la morte eau. On tend quand la marée commence à se faire sentir, et on relève au premier instant du reflux. Un bateau équipé d'un homme ou d'un petit garçon suffit pour cette pêche.

Le pêcheur jette le bout forain de son filet, où est amarrée une grosse pierre. Il tend son tramail en traversant ou coupant la marée, et frappe à l'autre bout une semblable pierre. Le filet ne reste tendu qu'environ une heure ou une heure et demie, parce qu'il faut relever aussi-tôt que l'ébe se fait sentir. Le pêcheur hale dans son bateau le filet par le bout où il a fini de le tendre. On y prend tout ce qui a monté avec la marée.

Cette pêche dans les rivières ne diffère pas des soles en pleine mer ; c'est une espèce de filet sédentaire.

Rets à colins ; espèce de cibaudière que l'on établit sur des fonds pierreux. Ils ont pris leur nom des petits merlus, que les pêcheurs bas normands appellent colins. On y prend aussi des barbeaux de mer, des surmulets ou rougets, des barbets, des bars et des bremes.

Les rets de basse eau, qu'on appelle aussi rets à crocs, traversis, muletiers ; ils se tendent de trois différentes manières. Pour faire la pêche du poisson rond, des maquereaux, des surmulets et autres poissons qui viennent en troupe ranger la côte en certaines saisons de l'année, on les tend de basse mer, flottés et pierrés entre des roches, d'où on les no mme traversis. La seconde manière est de les tendre en haussière ou à crocs. Pour cet effet, il faut un fond de sable ; et quand on s'en sert pour faire la pêche des mulets, qui pendant les chaleurs viennent ranger la côte, on les appelle alors muletiers ; ces filets forment entre les roches une espèce de tournée ou bas parc dans lequel le poisson peut être retenu.

Les rets de cette espèce ont 17 lignes en carré.

Il y a une autre sorte de rets, qu'on appelle rets travissants, dont certains pêcheurs se servent furtivement pour la pêche du saumon, et qu'ils tendent d'une manière particulière. Ils choisissent les nuits noires et obscures. Les uns se mettent sur une rive, et ceux qui sont sur la rive opposée jettent à l'eau une perche sur laquelle est amarrée une petite corde ; et lorsque ceux qui sont de l'autre côté l'ont accrochée ou arrêtée, les premiers filent leurs tramaux, qui ont environ une brasse et demie de hauteur ; les autres en arrêtent le bout ; et ainsi traversant la rivière, ils y prennent tous les saumons qui remontent ; quelquefois aussi ils les tendent en poussant le filet avec des perches qu'ils allongent le plus qu'ils peuvent pour le faire passer à l'autre bord.

Il y a encore des rets travissants qui sont soutenus d'une ou plusieurs perches, suivant la longueur du trajet que les pêcheurs veulent faire.

Ces rets se tendent à-peu-près de la même manière que les filets que l'on connait le long des côtes du canal sous le nom d'étentes, étates et palis ; les pêcheurs viennent de basse-mer planter leurs perches, qui ont environ huit à dix pieds de haut, suivant les fonds sur lesquels ils pêchent ; quelquefois ils se servent de leurs bateaux pour tendre les filets qui sont soutenus d'espace en espace sur ces perches : si la pièce est trop longue, ils les tendent à fond, suivant la disposition du terrain, et alors les perches sont bien moins hautes ; le filet reste au pied des perches, tandis que la marée monte ; et lorsque les pêcheurs jugent que les poissons qui ont monté à la côte s'en retournent à la mer avec le reflux, ils relèvent leurs filets de la même manière que le font les pêcheurs gascons qui font la pêche des salins. Ces rets traversans ne diffèrent des autres qu'en ce qu'ils se tendent au milieu des baies, comme aux gorges, et à l'ouverture des estiers et achenaux des marais salans.

On y prend le poisson de deux manières : si les mailles sont larges et fort ouvertes, les poissons s'y trouvent maillés et arrêtés par les oreilles ou les ouies ; les petits échappent au-travers des mailles, et les plus gros qui sont restés, et qui ne peuvent passer ni se mailler, se pêchent de basse eau à la main.

Les mailles de ces rets sont de deux espèces ; les premières ont dix-huit lignes en carré, et les autres seulement quinze.

On fait encore la pêche des maquereaux et des éguillettes avec des rets sédentaires, dont les mailles ont 16, 14 ou 13 lignes en carré. Les pêcheurs qui se livrent à cette pêche, plantent des perches entre les roches en forme de parcs, l'ouverture du côté de terre ; sur ces perches le rets est amarré ; on n'y prend que des poissons qui se maillent, et aucuns autres, parce que le filet a la tête à fleur d'eau ; et ne pouvant ainsi caler que de sa hauteur, il n'arrête rien par le pied qui ne tombe pas jusqu'au fond.

Les tramaux ont les mailles de l'amail ou de tramaux, qui sont des deux côtés, de trois sortes de grandeurs ; les plus larges ont sept pouces sept lignes en carré ; les secondes sept pouces six lignes, et les plus serrées sept pouces quatre lignes aussi en carré. La menue toile, ou rets du milieu, est aussi de trois sortes ; les plus grandes ont dix-neuf lignes en carré, les suivantes dix-huit lignes, et les plus serrées dix-sept lignes.

Les rets de gros fonds ou soles sont de deux sortes de calibre ; les plus grandes mailles ont sept pouces en carré, et les autres six pouces six lignes aussi en carré.

Une autre sorte de rets dont les pêcheurs de la baie de Vannes en Bretagne, se servent à l'ouverture des gorges ou canaux dont toute la baie est entrecoupée, se tend de même que les filets que les pêcheurs gascons nomment salins, ils sont amarrés à une perche de bord et d'autre sur les fonds où l'on se propose de pêcher. Quand la marée est pleine, et que le poisson a monté avec elle, on relève les filets, soit à pied ou avec bateau, suivant les lieux où se fait la pêche ; l'on attend que la marée soit retirée pour prendre le poisson qui s'est avancé de flot, et qui se trouve arrêté par le filet qui barre le passage, et empêche de retourner avec le jussant ou reflux à la pleine mer. Les pêcheurs prennent de basse eau dans ces filets des mulets, des barres, des loubines, des congres, et rarement des poissons plats, qui ne sont pas estimés à cause des fonds bourbeux et vaseux où ils séjournent le long de toute la côte de Morbian.

Les rets traversans du passage de Saint-Armel sont du grand échantillon, ayant vingt lignes en carré ; ainsi ils ne peuvent arrêter aucuns moyens poissons, encore moins le frai.

Voici une description de la pêche avec filet en mer, nommé par les pêcheurs improprement seines. Outre la pêche du maquereau dans la saison et les cordes ou lignes de toutes sortes, les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Morlaix ont encore des rets qu'ils nomment improprement seines pierrées, qu'ils tendent en pleine mer un peu au large de la côte, et qu'ils y relèvent aussi ; dans ce cas ces rets sédentaires sont de véritables picots ; on les garnit de flottes de liege pour les faire tenir de leur hauteur sur les fonds, où les pierres du pied les font caler ; on les releve, comme les pêcheurs normands font leurs picots lorsqu'ils s'en servent, conformément à ce qui leur est prescrit par l'ordonnance.

Ceux qui font la pêche à pied, tendent entre les rochers des paniers, caziers ou berres, des sechées, trésures ou rets de pied flottés, pierrés, de bonnes mailles, et font la pêche de la ligne à la perche sur les roches, comme la plupart des riverains de cette côte, pour peu qu'ils soient desœuvrés.

Ces côtes étant toutes bordées et hérissées de roches, la pêche à pied s'y fait avec succès, surtout lors des basses mers, des grandes vives eaux, principalement de celles des équinoxes ; on y trouve alors grand nombre de coquillages, de rocailles et diverses espèces de poissons de roches, qu'ils y prennent à la main avec crochets, digons et mauvaises faucilles.

RETS à meuilles ; sorte de filet tramaillé, dont les pêcheurs se servent toute l'année, et pour la pêche des mulets dans la saison ; en ce cas ils ne diffèrent point des manets à maquereau.

Les mailles des hamaux ou de l'armail de ces rets sont de deux différentes grandeurs ; les plus larges ont 4 pouces 6 lignes en carré, les autres n'ont que 4 pouces 4 lignes, et les mailles de la carte, toile, nappe ou rets du milieu, sont aussi de deux grandeurs différentes ; les plus larges ont 14 lignes en carré, et les autres n'ont seulement que 12 lignes aussi en carré. Ces pêcheurs font leur pêche autrement que ceux qui se servent de la même espèce de filets ; ces tramaux doivent être regardés comme des filets flottants, parce qu'ils ne les tendent pas à l'aventure et sur des fonds fixés, comme les folles et les tramaux sédentaires ; ceux-ci se mettent à l'eau, quand le pêcheur espère trouver du poisson ; il fait une enceinte composée de trois à quatre piles de tramaux, qui ont 50 brasses de long chacune, et environ 5 pieds de chute, sur des bas fonds qui n'ont souvent que 5 à 6 pieds d'eau au plus, autour de l'île Madame, de l'île d'Aix et autres lieux de la côte, et à l'entrée des pertuis ; et comme ces filets ne trainent point, on les tend également sur les fonds ferrés et de roche, et sur les vases et le sable. Voyez l'article PECHE, et les figures.

RETS de grand macles, (terme de Pêche) sorte de filets en usage dans le ressort de l'amirauté d'Abbeville ; les pêcheurs de Cuek, lieu dans ladite amirauté, se servent de grands rieux qu'ils nomment grands macles, demi-folles, ou rets à macreuse ; ils ont leurs pièces de vingt brasses de longueur ; ce sont des filets flottés qui se tendent différemment, comme nous l'avons ci-devant expliqué, pour prendre les raies et autres grands poissons, et pour la pêche des macreuses ; à cette dernière pêche le rets est tendu de plat sans être flotté ; il est arrêté seulement de toute sa longueur par les côtés sur les fonds couverts de coquillages, avec de petits piquets, hauts au plus de 15 à 18 pouces ; lorsqu'on se sert de ces mêmes filets pour la pêche des raies dans le temps de leur passage le long de la côte, on leur flotte la tête, et on les tend, comme les autres filets flottés, bout à terre, et l'autre à la mer, de même que les hauts parcs.

RETS noircis simples. Les rets des courtines des pêcheurs de S. Michel sont aussi connus sous le nom de filets noircis ; mais ils sont simples ; ainsi ce sont les véritables bas parcs de l'ordonnance. Les pêcheurs qui se servent de ces sortes de filets, les tendent en angle arrondi par la pointe. Pour faire cette pêche, chaque tente de courtine a quatre acons ou petits bateaux plats pour couler et glisser sur les vases ; deux des acons avec chacun un homme dedans promenent les piquets, petits pieux ou paulets, c'est-à-dire, les arrangent et les plantent, et deux autres acons promenent les rets, que l'on arrête sur les piquets par un tour mort haut et bas, comme on l'a observé des mêmes rets sédentaires de basse-eau ; les pannes, bras ou côtés de la pêcherie sont de différentes longueurs ; la plus longue peut avoir ordinairement jusqu'à soixante brasses, et est exposée au flot ; l'autre a seulement environ cinquante brasses ; les pêcheurs pêchent toutes les marées le poisson qui s'est pris dans la courtine, et on ne laisse guère les filets tendus et les paulets dans la même place que durant deux marées au plus.

Les paulets sont éloignés les uns des autres d'environ une brasse, et sortent quatre pieds au plus au-dessus du terrain ; le fond de la pêcherie est exposé à la mer ; il y a ordinairement cinq pêcheurs avec quatre acons pour former la tente, et chaque pêcheur fournit pour sa part cinq pièces de filets de huit à neuf brasses de long et d'une brasse de chute dans le fond pour le milieu de la pêcherie ; les premières pièces des pannes n'ayant que vingt-cinq mailles de hauteur, qui donnent environ une grande demi-brasse, les suivantes ont vingt-huit à trente mailles, et les pièces du milieu qui ont une brasse de haut, ont trente-cinq mailles de chute.

Les pêcheurs de S. Michel commencent la pêche des courtines dès le milieu de Février, et la continuent jusque vers la fin d'Octobre ; de ces pêcheurs les uns changent et remuent leurs paulets, comme nous venons de l'observer ; d'autres ne les changent point, et les laissent sédentaires, suivant l'établissement des côtes où l'on place ces sortes de tentes de basse-eau.

RETS de gros fonds ou filet noirci, terme de pêche, monté en courtines ou bas parcs. Ce filet est tramaillé, non flotté, mais monté sur piquets ; les pêcheurs les nomment rets de gros fonds ; ils sont connus aussi sous le nom de filets noircis, à cause de leur couleur ; on pourrait les regarder comme des ravoirs tramaillés, avec cette différence que les pêcheurs ne pêchent le poisson qui s'y trouve pris, que de basse-mer, et lorsqu'il est à sec, parce qu'ils ne retroussent point le bas du filet, comme c'est l'usage des pêcheurs flamands et picards qui font la pêche des ravoirs ; ces rets n'ont que trois à quatre pieds au plus de hauteur ; quand le pêcheur a tendu son filet, il entre dans l'enceinte avec son accon, et bat l'eau, comme font les picoteurs, pour y faire donner le poisson.

Il y a d'autres rets de gros fonds, que les pêcheurs du ressort de l'amirauté de Poitou ou des Sables-d'Olone connaissent sous le nom de filets noircis, qui sont de véritables tramaux sédentaires qu'on peut comparer à des ravoirs tramaillés, étant de la même force, et opérant de la même manière ; ils sont tendus le long de terre sur les bourbes ou vases de la côte, et élevés avec des petits piquets ou paulets de cinq à six pieds de haut, enfoncés de la moitié sur les vases ; le rets peut avoir environ une brasse de hauteur ; mais il n'y a sur les paulets que la hauteur au plus de deux pieds et demi ; on les tend en droite ligne, comme les ravoirs, en faisant un demi-tour au haut et au bas du filet ; ces sortes de rets ne peuvent causer aucun préjudice à la pêche.

Elle se fait depuis la S. Michel jusqu'à la fin de l'année ; toutes les semaines les pêcheurs rapportent à terre leurs filets, d'où ils vont avec leurs acons ôter toutes les marées, le poisson qui s'y trouve pris, et qui ne peut être petit à cause de la grandeur des mailles ; et après les avoir lavés et remis au sec, ils les repassent au tan chaque fois avant de les retendre ; ce qui leur donne peu-à-peu la noirceur qu'on leur remarque, et d'où les pêcheurs les ont ainsi appelés ; on prend communément dans ces sortes de tentes de toutes sortes d'espèces de poissons plats.

Les mailles des hameaux des tramaux que les pêcheurs nomment la grande maille, ont sept pouces huit lignes en carré, et la nappe, toîle ou flue, qu'ils nomment menue, a les mailles de vingt-sept pouces aussi en carré.

Description de la pêche des bas parcs, ou venets et rets de grandes mailles à pieux ou doubles piquets, amirauté de Carentan et Isigny. RETS de grandes mailles, terme de pêche, sorte de rets dont les pêcheurs riverains de Varreville dans le ressort de l'amirauté de Carentan et Isigny se servent, pour faire la pêche.

Ces pêcheurs de pied ont des rets de tentes ou venets et bas-parcs qu'ils nomment communément rets de grandes mailles par rapport à leur grandeur, des haranguières, rets à sansonnets ou hauts parcs, de même calibre que les mêmes filets des pêcheurs des dunes de S. Germain ; ils les nomment aussi rets de petites mailles, eu égard à leur petitesse ; ils font encore à pied la pêche du poisson plat en foulant le sable.

RETS A CROCS, en usage dans le ressort de l'amirauté de Barfleur par les pêcheurs de Mont-Forville. Les pêcheurs de ce lieu ont des rets entre roches qu'ils nomment indistinctement rets à crocs, haussières flottées et rets traversis, ou traversiers ; la différence de ces noms vient de la diverse manière dont les pêcheurs les tendent.

Les rets à crocs se tendent également avec bateau, lors de la pleine mer, ou à pied de basse mer. C'est un filet simple, flotté et pierré que les pêcheurs amarrent par un bout à quelques roches, ou même qu'ils arrêtent à une grosse pierre ; ensuite ils les filent en demi-cercle, environ jusqu'aux deux tiers ; après quoi ils forment avec le reste du rets une espèce de croc ou de spirale ; quelques pêcheurs, pour mieux réussir, tramaillent cette partie du fil, autour duquel tourne en dedans le poisson qui range la côte, et qui suit le rets jusque dans le fond du crochet d'où il retourne vers la roche, faisant toujours le même circuit jusqu'à ce que la marée venant à perdre, il reste à sec dans le filet, ou maillé, quand il a voulu le traverser.

Comme les côtes de cette contrée sont garnies de roches, les pêcheurs tendent les mêmes rets qui sont simples, d'une roche à l'autre, ou ils les amarrent, ou même les placent aussi en demi-cercle, au moyen des pierres dont le bas du rets est garni ; de cette manière ils les nomment des traversières ou rets traversis ; cette sorte de pêche est quelquefois avantageuse pour prendre les poissons qui viennent en troupe à la côte, tels que les harengs, maquereaux, colins, surmulets, barres et mulets.

On nomme les mêmes filets des haussières flottées, flies, lesques et cibaudières, quand on les tend sur les sables, en les y arrêtant par le pied avec des pierres ou de petites torques de paille, lorsque la côte est sablonneuse ; ces dernières manières sont usitées le long des côtes de Flandres, de Picardie et de Normandie.

Les mêmes pêcheurs ont des rets de basse eau qui sont les mêmes filets qui servent aux tentes ou pêcheries, nommés bas-parcs, mais que les pêcheurs tendent un peu différemment à cause des roches dont toute leur côte est bordée, n'y ayant que peu de sable.

Les pêcheurs qui se servent de ces rets, les placent en fausses équerres ; le côté le plus long et le plus ouvert se prolonge sur les sables, et le plus court se place sur une espèce de banc, afin qu'au reflux de la marée elle s'en puisse retirer avec plus de promptitude, et entraîne avec elle dans la pointe de la pêcherie tout le poisson qui y sera entré avec le flot, et qui s'en pourrait évader aisément, si la marée s'en retirait doucement ; les pêcheurs des autres côtes qui se servent de ces sortes de filets, que l'on nomme aussi rets à banne, les tendent avec la même précaution.

Description de la pêche des rets entre roches ou traversis, amirauté de Brest. RETS entre roches ou TRAVERSIS, terme de pêche, sorte de filets en usage dans le ressort de l'amirauté de Brest.

Les pêcheurs de pied tendent le long de l'île sur les plains de sable qui s'y trouvent, des cordes en trajets, ou cordés, des sechées, seinées ou seines seches, des rets entre roches ou traversis, de la même manière que font les pêcheurs de basse Normandie ; ces filets se tendent à la basse-eau ; on amarre un bout du cordage à une roche dans les petites anses étroites que le rets peut fermer ; le filet est pierré flotté, et s'élève au moyen de flottes, à mesure que la marée monte ; l'autre bout est pareillement amarré à un autre rocher ; comme l'intervalle des pierres est grand, le poisson plat se coule aisément par-dessous ; cette pêche n'est avantageuse que pour les poissons ronds, qui viennent en troupe avec la marée chercher à la côte une pâture plus aisée ; ceux qui se tiennent entre la côte et le filet de marée baissante, y restent pris et arrêtés.

Quelques-uns de ces pêcheurs les tendent encore d'une autre manière, les plaçant bout à terre et l'autre à la mer.

RETS TRAVERSIER, CHALUT ou DREIGE, terme de pêche, usité dans le ressort de l'amirauté de S. Malo, est le nom que les pêcheurs donnent au filet connu dans d'autres lieux sous le nom de chalut, et qui est monté d'une barre de bois au lieu d'une lame de fer.

Les pêcheurs du ressort, outre la pêche des huitres qu'ils font dans toute l'étendue de la baie, à commencer du travers de la pointe du Maingard du Nez ou Gronné de Cancale jusqu'aux îles de Chausey, et même jusque par le travers de Regneuille, dans lequel espace sont répandues toutes les huitrières, dont la baie est remplie, font encore après la saison de la pêche de ces coquillages frais, celle du chalut ou rets traversier qu'ils nomment improprement dreige pour le poisson plat, et surtout des soles qui se plaisent dans ces espèces de fonds, et qui y seraient infiniment plus abondantes, si la quantité des parcs de bois ou bouchets de clayonnage, malgré la défense de pêcher durant le mois de Mai, Juin, Juillet et Aout, ne détruisaient généralement tout le frai et les poissons du premier âge qui montent dans la baie toutes les marées durant le temps des chaleurs ; n'ayant jamais été possible de faire ouvrir ces pêcheries, soit par défaut des gardes jurés qui n'y étaient pas ci-devant établis, soit par le peu de soin des officiers du ressort ; cette police si nécessaire n'y est point observée, et c'est à cette négligence seule qu'il faut imputer la stérilité du poisson dans une baie que de mémoire d'homme on a reconnue comme la plus poissonneuse du royaume.

Il n'a pas été moins difficîle de mettre en règle les pêcheurs qui s'y servent du chalut ; leur armure de fer fut défendue par la déclaration du roi du 26 Avril 1726 ; cependant ils continuaient la même pêche ; on leur proposa enfin de substituer une barre de bois à la place de la lame de fer ; et ils y consentirent, reconnaissant par propre expérience qu'ils n'en faisaient pas moins la pêche.

Leur chalut est armé à l'ordinaire. La barre de bois est attachée sur les échallons de la même manière qu'y était ci-devant placée la lame de fer ; ainsi la manœuvre de cette pêche n'ayant point changé, les pêcheurs voisins de Grandville et de la côte opposée à Cancale s'étaient mal-à-propos imaginé les années précédentes que ces pêcheurs continuaient toujours la pêche avec le même instrument ; il est vrai que la barre de bois s'use bien plus promptement ; mais aussi la dépense de cet entretien est peu de chose, eu égard à ce que coute une lame de fer, lorsqu'elle se trouve faussée ou cassée, comme il leur arrive quelquefois lorsqu'ils pêchent entre des rochers où les courants et la marée les peuvent rejeter facilement. Les pêcheurs ayant mis au fond de leur sac de plus petites mailles, et les filets ayant été saisis, sur la visite que l'inspecteur en fit en 1731 ; il a depuis été autorisé à les faire rendre en coupant les mailles trop serrées, et en achevant de terminer le sac avec un rets de seize à dix-huit lignes dans toute sa longueur.

Les rets qui composent les sacs des chaluts de ces pêcheurs, sont présentement en règle, ayant, suivant la déclaration du roi, dix-huit lignes en carré.

Les mêmes pêcheurs, lorsqu'ils étaient en mer, substituaient, au lieu de leurs sacs à rets permis, un autre composé de petites mailles : ce qui s'est vérifié par la quantité des petites soles longues au plus de deux à trois pouces, qu'ils vendaient ; ils mettaient en dedans du sac des mailles permis, celui qui est abusif. Voyez CHALUT, et les figures dans nos Pl. de pêche.

RETS A MULETS, ou FILETS D'ENCEINTE, termes de Pêche, usités dans le ressort de l'amirauté de Coutance, et sortes de filets dont les pêcheurs se servent uniquement pour faire la pêche des mulets et autres espèces de poissons qui vont en troupe, et qui s'assemblent souvent en grand nombre aux embouchures des rivières.

Le filet dont les pêcheurs se servent, est formé de la même manière que celui que l'on nomme dramet ou petit coleret ; mais il en diffère en ce que le bas du filet n'est chargé ni de pierres, ni de plomb. La tête est garnie de flottes de liege ; ainsi on n'y peut prendre que des poissons ronds, tels que sont les mulets, les colins et les bars, qui se rassemblent volontiers dans les eaux dormantes et tranquilles, qui se forment toujours dans les coudes ou retours qui sont aux embouchures des rivières qui ont une grande ouverture, et où il se trouve ordinairement des brasses ou bas-fonds. On ne peut avec ce filet prendre aucun poisson plat, parce qu'établi comme il l'est, il trainerait inutilement ; et d'ailleurs il se trouve toujours élevé au-dessus du fond d'un pied ou dix-huit pouces au moins. Le ret a 4 à 5 pieds de hauteur, et la maille est semblable à celle des manets à maquereaux, est de 17 lignes en carré.

Lorsque les pêcheurs ont remarqué dans les eaux des naux, troupes, tourbillons, bouillons ou flottes de poissons, ce qu'ils connaissent aisément à la couleur de l'eau, ils enceignent la place de leurs filets ou muletières, tous ces poissons nageant vers la surface de l'eau, se trouvent pris en resserrant leurs filets. De cette manière on voit que ces pêcheurs ne trainent point à l'ouverture, comme font ceux qui se servent du coleret, et ils ne mettent leurs muletières à l'eau, que quand ils ont observé des poissons attroupés de la manière qu'on vient de le dire.

RETS ADMIRABLE, terme d'Anatomie, rete mirabîle ; est un petit plexus ou lacis de vaisseaux qui entoure la glande pituitaire. Voyez PLEXUS et CERVEAU.

Le rets admirable est très-apparent dans les brutes ; mais il n'existe point dans l'homme, ou il est si petit, qu'on doute de son existence.

Willis dit que ce lacis est composé d'artères, de veines et de fibres nerveuses.

Vieussens assure qu'il n'est fait que d'artères ; et d'autres, d'artères et de petites veines. Il avance avec plusieurs autres anatomistes, qu'il n'y a point de rets admirable dans l'homme, dans le cheval, dans le chien ; mais qu'on le trouve dans le veau, dans la brebis, dans la chèvre.

Il a été décrit par Galien, qui l'ayant trouvé dans plusieurs animaux qu'il a disséqués, a cru qu'il existait aussi dans l'homme ; mais celui-ci n'en a point. Il est vrai seulement qu'aux côtés de la glande pituitaire, où ils disent qu'il est, on observe que les artères carotides y font une double flexion en forme de , avant que de percer la dure-mère.

Galien a cru que le rets admirable sert à cuire et à perfectionner les esprits animaux, comme les épididymes servent à perfectionner la semence. Voyez ESPRIT et SEMENCE.

Willis croit, avec plus de raison, qu'il sert à arrêter l'impétuosité du sang qui est porté du cœur au cerveau dans les animaux qui ont la tête pendante ; à séparer quelques-unes des parties séreuses et superflues du sang ; à les verser dans les glandes salivaires à mesure que le sang entre dans le cerveau, et à prévenir les obstructions qui pourraient se former dans les artères.

RETS, s. m. pl. (Charronage) ce sont deux longs morceaux de bois d'orme, qui composent en partie la charrue des laboureurs, et qui servent à la remuer et à la diriger. Trévoux. (D.J.)