S. m. (Médecine) ; ce mot est dérivé de et , qui signifie je leve, je suspends, d'où sont formés et . Hippocrate se sert souvent de cette expression pour désigner une respiration sublime qu'on appelle athopnée, des douleurs superficielles, profondes, etc. c'est ainsi qu'il dit ; et il emploie le mot de météorisme pour exprimer une tumeur fort élevée (Epid. lib. V.), et il attache dans un autre endroit à ce mot une signification toute différente (Coac. praenot. n °. 494.) lorsqu'il l'applique à un malade qui se lève pour s'asseoir, et il en tire un bon signe quand il le fait d'une façon aisée. Dans les ouvrages récens de Médecine on appelle plus proprement météorisme une tension et élévation douloureuse du bas-ventre, qu'on observe dans les fièvres putrides, et qui manque rarement dans celles qui sont strictement malignes ; ce symptôme en impose communément aux praticiens timides pour une inflammation du bas-ventre, et les empêche, ce qui dans bien des occasions n'est pas un mal, de donner des purgatifs un peu efficaces. Il est facîle de distinguer le météorisme qu'on pourrait appeler inflammatoire, d'avec celui qui ne dépend vraisemblablement que d'un boursoufflement des boyaux, occasionné par des vents ou par des matières vaporeuses, qui est propre aux fièvres malignes. Dans le météorisme inflammatoire le pouls est dur, serré, convulsif ; les douleurs rapportées au bas-ventre sont extrêmement aigues ; elles augmentent par la pression qu'on fait avec la main en palpant le ventre. il y a assez ordinairement hocquet, constipation, etc. on peut encore tirer d'autres éclaircissements des causes qui ont précédé ; l'autre espèce de météorisme est pour l'ordinaire sans douleur, ou n'est accompagné que d'une douleur légère, et qu'on ne rend sensible qu'en pressant ; le pouls n'a point de caractère particulier différent de celui qui est propre à l'état et au temps de la maladie. Dans celui-ci on peut sans crainte donner les remèdes qu'exigent la maladie : les purgatifs loin de l'augmenter le dissipent très-souvent ; les fomentations émollientes que la routine vulgaire a spécialement consacrées dans ce cas sont absolument inutiles, et ne font que fatiguer et inquiéter à pure perte le malade : les huiles dont on les gorge dans la même vue sont au moins très ineffaçables ; ces remèdes sont moins déplacés dans le météorisme inflammatoire : les purgatifs forts, et surtout l'émétique, seraient extrêmement nuisibles, et même mortels ; du reste, les remèdes vraiment curatifs ne diffèrent pas de ceux qui conviennent dans l'inflammation du bas-ventre. Voyez INFLAMMATION et BAS-VENTRE, maladie du (m).