sub. f. (Médecine) l'état d'une personne trop grasse. Voyez CHAIR et GRAISSE.

La corpulence revient à ce que les Médecins appellent obésité, et qu'on appelle communément graisse.

Etmuller la définit une telle augmentation et des membres et du ventre, que les fonctions du corps en sont empêchées, particulièrement le mouvement et la respiration.

Boerhaave remarque que la corpulence ou l'obésité ne consiste pas dans l'augmentation des solides, mais dans leur distension extraordinaire, causée par l'abondance des humeurs qu'ils contiennent. Voyez SOLIDE, etc.

La corpulence ou la graisse vient d'un sang louable, abondant, huileux, doux, contenant moins de sel que l'ordinaire.

Une telle constitution du sang n'occasionne qu'une faible fermentation, il s'en fait plus qu'il ne s'en dissipe ; la lymphe qui parait la matière propre de la nutrition, garde plus longtemps sa consistance visqueuse ; et par ce moyen adhere en plus grande quantité aux différentes parties du corps. Ajoutez qu'il y a plus de graisse séparée du sang, qu'il ne s'en peut déposer naturellement dans les cellules adipeuses ; de-là le corps grossit considérablement, et les parties s'étendent quelquefois jusqu'à un volume monstrueux.

La corpulence est occasionnée par tout ce qui tempere et adoucit le sang, et qui le rend moins acide et moins salin ; tel est le manque d'exercice et de mouvement, une vie indolente, trop de sommeil, des aliments fort nourrissants, etc. On la prévient et on la guérit par les causes contraires, et particulièrement par l'usage de boissons et d'aliments salins et acides.

La corpulence est la cause de plusieurs maladies, particulièrement de l'apoplexie ; elle passait pour infâme parmi les Lacédémoniens.

Etmuller affirme qu'il n'y a point de meilleur remède contre une graisse excessive, que le vinaigre squillitique. Borelli recommande de mâcher du tabac, ce dont Etmuller dissuade, de peur que cela ne mène à la consomption. Sennert fait mention d'un homme qui pesait 600 livres, et d'une fille de 36 ans qui en pesait 450. On dit que Chiapin Vitellis marquis de Cerona, général Espagnol, très-connu de son temps pour sa corpulence excessive, se réduisit, en buvant du vinaigre, à un tel degré de maigreur, qu'il pouvait tourner sa peau plusieurs fois autour de lui : on peut douter de ce dernier fait. Chambers.