S. f. (Médecine) on comprend sous ce mot générique toute figure des parties ou des organes du corps humain, qui s'éloigne de la naturelle, au point d'en empêcher les fonctions, ou même seulement de faire de la peine aux yeux de ceux qui n'y sont pas accoutumés.

Les difformités peuvent venir de naissance, quelquefois de ce que la mère s'est blessée dans sa grossesse, ou même selon quelques-uns de l'effet de son imagination sur le foetus. Les difformités peuvent encore procéder, après la naissance, d'une infinité de causes différentes, telles que de chute, de blessure, de brulure, de fracture, de luxation, de compression, de ligature, etc. de maladies, comme d'une humeur écrouelleuse, arthritique, goutteuse ; d'altération de la synovie dans la mollesse des os, comme dans le rachitis des enfants, etc.

Mais quelle que soit la cause des difformités, il arrive d'ordinaire que la fonction de la partie difforme s'exécute avec plus de peine, ou est même entièrement détruite. Les difformités de naissance se corrigent difficilement ; les autres espèces de difformités qu'on a lieu d'appréhender, doivent être prévenues par des bandages et par des machines connues, ou qu'on fait exprès, en un mot par tous les secours de l'art et du génie.

On s'est proposé dans cet Ouvrage de ne point négliger l'orthopédie, c'est-à-dire l'art de prévenir ou de corriger dans les enfants les difformités du corps humain. Nous sommes donc bien éloignés d'approuver cette mère extravagante dont parle Dionis, qui voulait faire arracher à sa fille de très-belles dents qu'elle avait entr'autres agréments, de peur que cette beauté ne fût un jour un obstacle à son salut. Le soin du corps renfermé dans les bornes que prescrit la raison, et plus encore le soin de prévenir les difformités corporelles, est une partie très-importante de l'éducation des enfants, qui doit accompagner essentiellement celle des mœurs, et de la culture de leur esprit. Art. de M(D.J.)