NOCTAMBULE et NOCTAMBULISME, s. m. (Médecine) νοκτοϐατης ; ce nom est composé de deux mots latins, nocte, ambulants, dont le cens est qui se promene de nuit. On avait donné ce nom à ces personnes qui se lèvent la nuit en dormant, et qui se promenent, parlent, écrivent, ou font d’autres actions même pénibles et malaisées sans s’éveiller, souvent avec la même exactitude qu’étant bien éveillés. On en a Ve quelquefois qui étaient plus spirituels, plus industrieux et plus adroits, quoiqu’ensevelis dans un profond sommeil. On appelle la maladie noctambulisme. Sennert se sert aussi, pour la désigner, du mot nocti-surgium, qui signifie se lever la nuit ; mais ces dénominations ne sont pas aussi exactes ni aussi usitées que celles de somnambule et somnambulisme (voyez ces mots), car on peut, quoique nullement atteint de cette maladie, se lever et promener la nuit. Les promenades nocturnes sont très-ordinaires à des personnes bien éveillées ; d’ailleurs on peut être attaqué du somnambulisme dans le jour ; c’est ce qui arrive à ceux qui font la méridienne. Castellus dit avoir Ve un célèbre théologien qui s’endormait tous les jours après son diné ; et dès que son sommeil était bien décidé, il se levait, promenait, faisait la conversation avec son épouse, et retournait ensuite dans le fauteuil où il s’était endormi ; à son réveil il ne conservait pas la moindre idée de ce qu’il avait fait.