S. f. (Médecine) 1°. lorsqu'une personne a une faim demesurée produite par une cause morbifique, en sorte qu'ayant même l'estomac rempli d'aliments, elle a encore besoin d'en prendre de nouveaux, on dit qu'elle a une boulimie, une faim de cheval. On appelle ce même état faim canine, si ceux qui en sont attaqués revomissent à chaque fois qu'ils mangent. Un dégoût décidé pour de bons aliments, avec ce désir pour des choses bizarres, qu'ont souvent les femmes grosses, se nomme folle faim, faim dépravée.

2°. L'organe de la faim logé dans le ventricule venant à être touché par quelqu'humeur étrangère, cause la fausse faim, la pseudoréxie.

3°. Cette humeur morbifique se produit dans les maladies chroniques, dans la cacochimie, lorsqu'il y a des vers dans l'estomac, lorsque la bile, le suc pancréatique ou la salive, se trouvent viciés. Elle a encore lieu dans la mélancholie, dans la suppression des mois, dans la convalescence après de grandes maladies, dans les femmes enceintes, et dans les enfants.

4°. Ce qui arrive à la suite de la pseudoréxie tire sa naissance 1°. de sa cause productrice, 2°. de la trop grande quantité d'aliments qu'on a pris, 3°. des corps étrangers qui restent dans l'estomac et les intestins.

5°. Il faut éviter de se nourrir d'aliments contraires à la santé ; et l'on doit seulement avoir quelque légère indulgence pour l'appetit dépravé des femmes enceintes. La méthode curative est de recourir à un léger vomitif ou purgatif, pour évacuer les mauvaises humeurs. Mais on usera de ce remède avec beaucoup de prudence pour les femmes grosses. L'usage des stomachiques est excellent en tout temps, et pour tout le monde. (D.J.)