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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Médecine
S. f. (Médecine) Toute action qui produit un mouvement déréglé involontaire, un peu plus fort que le tremblement, dans un organe animal, vital et particulier, s'appelle palpitation.

Il faut chercher les causes de ce phénomène, ou dans les parties solides, ou dans les fluides, ou dans l'action unanime des uns et des autres.

Les causes organiques qui empêchent le sang de circuler librement dans le cœur, comme l'ossification de ce viscère, la callosité, le calcul, l'excraissance, la tumeur, l'induration, le grumeau, l'ulcère, la concrétion avec le péricarde. Les mêmes maladies des artères aorte et pulmonaire, les anévrismes et les varices causent aussi une palpitation de longue durée, qui augmente fortement en même proportion que le mouvement musculaire avec un pouls inégal, et une respiration suffoquante. Souvent il est facîle d'entendre le mouvement du cœur, et de le sentir extérieurement à la faveur du toucher. Il n'y a guère de remèdes qui puissent guérir cette espèce de palpitation ; ceux qui y sont sujets, doivent éviter tout ce qui peut augmenter le mouvement musculaire, de crainte qu'ils ne soient suffoqués par une trop grande quantité de sang amassé dans le cœur.

Mais si dans les fièvres aiguës, inflammatoires, érésipélateuses, ou rhumatismales, soit que les parties en question soient attaquées de ces maladies, soit que la fièvre y produise une métastase, la palpitation qui y survient est dangereuse, et doit être traitée comme une maladie aiguë.

Les corps trop mobiles, comme ceux des hystériques et des hypochondriaques, pour peu qu'ils s'abandonnent a une seule passion de l'âme, qu'on trouble leur sommeil dans le temps des règles, dans leur suppression et dans les pâles couleurs, tombent dans la palpitation, qui cesse dès qu'on a remédié à leur excessive mobilité.

Les vers qui se trouvent attachés à quelque endroit du corps, surtout au péricarde, produisent par leur mouvement déréglé et leur picotement, une palpitation qu'il faut, suivant les auteurs, traiter par le secours des amers.

Le trop grand épaississement d'une humeur qui l'empêche de circuler librement, et qui tend à acquérir un caractère de lenteur, qu'on connait par la présence d'une fièvre aiguë, ou par les marques de celle qui a précédé, cause une très-dangereuse palpitation, dont le traitement consiste dans l'usage des antiphlogistiques.

A l'égard de l'épaississement crud, visqueux, cacochyme, il produit de la même manière la palpitation par sa trop grande difficulté à circuler ; mais on le connait aisément aux autres marques dont on a fait mention, et il se dissipe en même temps que ces maladies se trouvent guéries.

Souvent les parties picotées par quelqu'acrimonie, comme dans le scorbut, la goutte, le catarrhe erratique ou repoussé à l'intérieur du corps, tombent dans la palpitation, qu'on doit traiter conséquemment à la connaissance de l'acrimonie.

La palpitation qui suit l'ordre des fièvres intermittentes, demande l'usage des fébrifuges ; mais celle qui dure après la guérison de la fièvre, et qui provient de faiblesse, ou d'un grumeau laissé dans quelque partie (à quoi il faut avoir égard dans la curation), ne cede point aux fébrifuges ; il faut donc découvrir sa cause, et y appliquer les remèdes convenables.

Dans l'affoiblissement des forces, et les évacuations trop abondantes, on a Ve naître des palpitations qui ont trouvé leur guérison dans les aliments de facîle digestion, et les corroborants.

Souvent aussi la palpitation du cœur et des autres parties, est causée par une sérosité ou une pituite amassée dans la tête ; elle se guérit, dès qu'il se fait quelqu'évacuation par les oreilles ou par le nez.

Presque toutes les évacuations naturelles ou morbifiques supprimées, font naître une palpitation qui se dissipe aussi-tôt par le relâchement du ventre, par la saignée, ou quelqu'autre évacuation artificielle.

La plus dangereuse de toutes les palpitations, est celle qui arrive dans ces sortes de fièvres aiguës, qui après l'épuisement des forces, tendent au sphacele. (D.J.)