(Médecine des Arabes) le vena-medeni des auteurs arabes n'est autre chose, suivant toute apparence, que la maladie causée par les petits insectes nommés dragoneaux, qui s'enfoncent dans les chairs, et y excitent des ulcères ; ce qu'il y a de singulier, c'est qu'Agatharchide le cnidien, qui fleurissait sous Ptolomée Philometor, en a parlé le premier. Cet homme célèbre est connu par plusieurs anciens écrivains qui font une honorable mention de lui.

M. le Clerc le range parmi les médecins de son temps, quoique ce ne fut pas sa profession, mais parce que dans son histoire il parle d'une maladie dont Hippocrate ni ses prédécesseurs n'ont rien dit.

Plutarque nous informe, sur l'autorité de cet historien, que les peuples qui habitent autour de la mer Rouge, entr'autres maladies étranges auxquelles ils sont sujets, sont souvent tourmentés de certains petits insectes qui se trouvent dans leurs jambes ou dans leurs bras, et leur mangent ces parties. Ces animaux montrent quelquefois un peu la tête, mais sitôt qu'on les touche, ils rentrent et s'enfoncent dans la chair, où s'y nichant de tous côtés, ils y causent des inflammations insupportables. Plutarque ajoute qu'avant le temps d'Agatharchide, ni même depuis, personne n'avait rien Ve de semblable en d'autres lieux. Le mal des contrées bordées par la mer Rouge, et que produit cet insecte, est certainement le vena-medeni des Arabes. Le même insecte cause encore aujourd'hui les mêmes maux, non-seulement aux peuples dont il est ici parlé, mais à ceux qui habitent les côtes de la Guinée, et les parties méridionales de la Perse. Vous en trouverez la preuve dans l'histoire naturelle de la Mecque ; et quant à cet insecte qui se loge entre cuir et chair, voyez son article au mot DRAGONEAU. (D.J.)