S. f. (Médecine) recouvrement insensible de la santé.

C'est l'état dans lequel, après la guérison d'une maladie, le corps qui en a été consumé n'est pas encore rétabli, mais commence à reprendre ses forces ; alors il n'a point encore acquis l'entière faculté : l'aisance, la promptitude de ses fonctions naturelles, les esprits nécessaires manquent, il faut du temps pour leur élaboration ; la matière qui les produit ne peut y être rendue propre que par le secours lent des actions naturelles et animales. Les aliments fournissent la matière de la réproduction de ces esprits : mais comme le ton des viscères est affoibli, la nature n'est pas assez forte pour la digestion qui fatigue les organes chylopoïetiques ; une légère sueur par tout le corps en est la preuve, et le moindre excès en ce genre suffit quelquefois pour causer des rechutes dangereuses. L'image d'un convalescent est une bougie dont la lumière se ranime, le même degré de vent l'éteint beaucoup plus aisément que quand elle est bien allumée.

Les remèdes convenables pour procurer dans cette position le parfait retour de la santé, sont de ne se point impatienter, de n'avoir que des idées douces et agréables, de choisir une nourriture facîle à digérer, d'en user en petite quantité et souvent, de respirer un air pur, d'employer les frictions, l'exercice modéré, surtout celui du cheval, les stomachiques, et les corroborants. Les facultés de l'âme qui s'étaient éclipsées dans la maladie, reparaissent dans la convalescence. Bien-tôt après les yeux reprennent leur vivacité, les joues leur coloris, les jambes la facilité de leurs mouvements ; pour lors il n'est déjà plus question de convalesence, la santé où la nature tendait d'elle-même, la santé, dis-je, qui consiste dans l'exercice agréable et facîle de toutes les actions corporelles, a succédé. Ainsi la convalescence est à la santé, ce que l'aurore est au jour, elle l'annonce. Art. de M(D.J.)