S. m. (Médecine) c'est un mot grec composé de , devant, et de , roideur, tension. Il sert à désigner une espèce de maladie spasmodique, dans laquelle tout le corps est tellement plié, courbé en-avant, que les pieds s'approchent de la tête, en sorte qu'il prend la forme d'un arc. Les malades sont forcés à rester immobiles dans cette posture, leur respiration est très-gênée.

Cette maladie dépend d'une contraction tonique des muscles fléchisseurs de la tête, du cou, du thorax et des lombes, mais surtout de celle des mastoïdiens, qui sont quelquefois seuls affectés dans l'emprostothonos, qui ne consiste alors que dans la flexion de la tête qui est fortement tirée sur la poitrine, de manière que le menton est constamment appliqué contre le sternum. Il en est de même lorsque le spasme s'étend à tous les muscles mentionnés.

L'emprostothonos est quelquefois causé, selon Gesner, par la ciguè aquatique, et par les vapeurs métalliques.

Cette espèce de spasme est très-familier aux Indiens, selon Bontius, de med. ind. Elle fait passer ceux qui en sont attaqués, pour des maniaques. Elle est accompagnée de vives douleurs par tout le corps, avec difficulté d'avaler, de respirer. Ils ont le visage violet, le regard féroce. Ils ont de fréquents grincements de dents. On les entend murmurer comme si la voix venait d'un lieu souterrain.

Cette maladie demande le même traitement que le tétane, c'est-à-dire le spasme universel. Les copieuses et fréquentes saignées sont ordinairement indiquées. On peut employer avec succès les ligatures, les frictions, les onctions spiritueuses sur l'épine du dos, les ventouses, les lavements acres. Le laudanum et l'extrait de safran produisent aussi de bons effets, s'ils sont placés dès le commencement de la maladie. M. Lazenne professeur et célèbre praticien de Montpellier, recommande l'usage de l'antimoine diaphorétique, dont il a éprouvé plusieurs fois de très-bons effets dans le traitement de cette maladie. Voyez CONVULSION, SPASME, TETANE. (d)