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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Médecine
S. f. (Médecine) obstacle quelconque, qui ne permet pas au sang de passer dans les artères cutanées, où il passe ordinairement dans la circulation libre ; la nature et les causes de cet obstacle, en font une maladie plus ou moins grave.

La couleur des humeurs et des parties visibles qui est naturellement blanche, et d'un rouge vif et brillant, semblable à celle de la rose, dégénere en pâleur, par le défaut de préparation des humeurs, par le manquement des globules rouges, et par un commencement de corruption. Le changement de couleur s'observe dans le sang, les crachats, le pus, l'urine, et les autres humeurs, soit qu'elles s'écoulent, ou qu'elles croupissent dans leurs vaisseaux.

De-là nait la pâleur, qui accompagne les maladies de l'estomac, des intestins, des viscères, des poumons. Le relâchement des parties, la faiblesse, la crudité des humeurs, le repos excessif du corps, les inquiétudes de l'esprit, le chagrin, le rallentissement de la circulation, les évacuations trop abondantes, soit des excréments, soit de l'urine, les fleurs blanches, la gonorrhée, la salivation, causent aussi la pâleur. On observe encore la pâleur dans les femmes qui alaitent trop ; mais la pâleur disparait dès qu'on a guéri les maladies qu'on vient de nommer par le secours des corroborants, et par l'exercice du corps.

Un commencement de corruption dans les humeurs, produit une plus grande pâleur, comme on le remarque dans le scorbut, la cachexie, le catarrhe, les pâles-couleurs, l'hydropisie, la leucophlegmatie, la passion hystérique, la suppression des mois, la vérole, et dans une longue maladie ; car il n'est guère possible de corriger toute la corruption. Outre les spécifiques propres à ces maladies, il faut employer les antiseptiques corroborants.

La pâleur produite par une trop grande évacuation du sang, qu'on a une fois arrêtée, doit être traitée par des aliments bien nourrissants pris en petite quantité, en même temps que par les stomachiques, et ensuite par les corroborants ; mais celle qui arrive dans la syncope, et qui est causée par un paroxysme fébrile, dont l'accès arrête sur le champ la circulation du sang dans les petits vaisseaux, se dissipe naturellement, ou à la faveur des frictions et des stimulants, si elle durait trop longtemps. (D.J.)

PALEUR, (Mythologie) les Romains avaient fait un dieu de la pâleur, parce qu'en latin pallor est masculin. Tullus Hostilius, roi de Rome, dans un combat où ses troupes prénaient la fuite, fit vœu d'élever un temple à la Crainte et à la Pâleur ; ce temple fut en effet élevé hors de la ville. On lui donna des prêtres qui furent appelés palloriens, et on lui offrit en sacrifice un chien et une brebis. (D.J.)