S. f. (Médecine) , vient du mot grec , qui signifie je suis en fureur. On appelle de ce nom un délire universel sans fièvre, du moins essentielle : assez souvent ce délire est furieux, avec audace, colere, et alors il mérite plus rigoureusement le nom de manie ; s'il est doux, tranquille, simplement ridicule, on doit plutôt l'appeler folie, imbécillité. Voyez ces mots. Comme ces différents états ne sont que des degrés, des espèces de manie, tous dépendants de la même cause, nous comprendrons en général dans cet article toutes ces maladies longues dans lesquelles les malades non seulement déraisonnent, mais n'aperçoivent pas comme il faut, et font des actions qui sont ou paraissent être sans motifs, extraordinaires et ridicules. Si les malades n'avaient qu'un ou deux objets déterminés de délire, et que dans les autres sujets ils se comportassent en personnes sensées, c'est-à-dire comme la plupart des hommes, ils seraient censés mélancoliques et non pas maniaques, etc. Voyez l'article MELANCHOLIE.

La manie est ordinairement annoncée par quelques signes qui en sont les avant-coureurs ; tels sont la mélancholie, des douleurs violentes dans la tête, des veilles opiniâtres, des sommeils legers, inquiets, troublés par des songes effrayans, des soucis, des tristesses qu'on ne saurait dissiper, des terreurs, des coleres excitées par les causes les plus legeres. Lorsque la manie est sur le point de se décider, les yeux sont frappés, éblouis de temps en temps par des traits de lumières, des espèces d'éclairs ; les oreilles sont fatiguées par des bruits, des bourdonnements presque continuels ; l'appétit vénérien devient immodéré, les pollutions nocturnes plus fréquentes ; les malades fondent en pleurs, ou rient demesurément contre leur coutume et sans raison apparente ; ils parlent beaucoup à-tort et à-travers, ou gardent un silence profond, paraissant ensevelis dans quelque grande méditation ; les yeux deviennent fixes, appliqués à un seul objet, ou furieux, menaçans et hagards, le pouls est dur ; il se fait, suivant l'observation d'Hippocrate, apercevoir au coude ; les urines sont rouges sans sédiment, mais avec quelque leger nuage. Lorsque la manie est déclarée, ils s'emportent le plus souvent contre les assistants, contre eux-mêmes ; ils mordent, déchirent, frappent tout ce qui les environne, mettent leurs habits en pièces, se découvrent indécemment tout le corps ; ils marchent ainsi pendant les froids les plus aigus sans en ressentir les atteintes ; ils ne sont pas plus sensibles à la faim, à la soif, au besoin de dormir. Il y en a qui, au rapport de Fernel, ont passé jusqu'à quatorze mois sans dormir ; leur corps s'endurcit, devient robuste ; leur tempérament se fortifie. On observe qu'ils sont d'une force étonnante, qu'ils vivent assez longtemps, que les causes ordinaires de maladie ne font point ou que très-peu d'impression sur eux ; il est rare de les voir malades, même dans les constitutions épidémiques les plus meurtrières. Il y en a qui ne cessent de chanter, de parler, de rire, ou de pleurer ; ils changent de propos à chaque instant, parlent à bâtons rompus, oublient ce qu'ils viennent de dire et le répètent sans cesse. Il y en a de téméraires, d'audacieux, qui ne connaissent aucuns dangers, les affrontent hardiment, méprisent et bravent tout le monde : d'autres au contraire, sont timides, craintifs, et quelquefois le délire est continuel ; d'autres fois il est périodique : les malades semblent pendant un temps jouir de toute leur raison ; ils étonnent par leur sagesse ceux qui les traitent de fous ; mais après quelques heures, quelques jours, quelquefois aussi des mois entiers, ils retombent de nouveau dans leur folie. Des auteurs dignes de foi, rapportent avoir Ve des fous, qui dans le plus fort de leurs accès, parlaient des langues étrangères, faisaient des vers, et raisonnaient supérieurement sur des matières qui ne leur étaient pas connues ; quelques-uns même prédisaient l'avenir ; ce qui pourrait faire présumer que les devins, sibylles, et ceux qui rendaient des oracles chez les idolâtres anciens, n'étaient que des fous qui étaient dans quelqu'accès de fureur. Les portraits qu'on nous a laissés de ces enthousiasmes prophétiques qui précédaient leurs oracles, s'accordent assez bien à cette idée. Peut-être pour lire dans l'avenir ne faut-il qu'une tension extraordinaire et un mouvement impétueux dans les fibres du cerveau. Parmi les causes qui produisent cette maladie, les passions d'ame, les contensions d'esprit, les études forcées, les méditations profondes, la colere, la tristesse, la crainte, les chagrins longs et cuisans, l'amour méprisé, etc. sont celles qu'une observation constante nous a appris concourir le plus fréquemment à cet effet ; les excrétions supprimées ou augmentées, en sont aussi des causes assez ordinaires. Hippocrate, et après lui Forestus, Bonningerus, ont observé que la manie était quelquefois une suite de la suppression des règles, des lochies. Elle est pour lors annoncée par l'amas du sang dans les mamelles. Aphor. 40. liv. V. Hippocrate remarque encore que la cessation d'un ulcère, d'une varice, la disposition des tumeurs qui sont dans les ulcères, sont souvent suivies de manie : les observations de Schenkius confirment cette assertion.

Zacutus Lusitanus assure que le même effet est produit par la suppression du flux hémorrhoïdal ; une évacuation trop abondante de semence a été le principe de la manie dans un vieillard dont parle Henri de Heers, et dans un jeune homme dont Forestus fait mention, qui ayant épousé une jolie femme dans l'été, devint maniaque par le commerce excessif qu'il eut avec elle. Les fièvres aiguës, inflammatoires, ardentes, la petite vérole, ainsi que l'ont observé Fabrice, Hildan, et Christian Ewincler, et le plus souvent la phrénésie, laissent après elles la manie. Sydenham en compte une espèce assez fréquente parmi les accidents qui succedent aux fièvres intermittentes mal traitées par les saignées et les purgatifs réitérés. Opusc. med. cap. Ve Il n'y a point de causes qui agissent plus subitement que certaines plantes vénéneuses ; telles sont le stramonium, la jusquiame, les baies du solanum, la dulcamare, les semences de pomme épineuse : l'opium même ordonné inconsiderément dans les délires fébriles, loin de les calmer les fait dégénérer en manie. Pour que ces causes agissent plus surement, il faut qu'elles soient aidées par une disposition, une faiblesse du cerveau acquise, naturelle, ou héréditaire. Les personnes pesantes, stupides, celles qui sont au contraires douces, d'un esprit vif, pénétrant, les Poètes, les Philosophes, les Mathématiciens, ceux qui se livrent avec passion aux analyses algébriques, sont les plus sujets à cette maladie.

Toutes ces causes sont constatées par un grand nombre d'observations ; mais l'on n'a pas encore pu découvrir quel est le vice, le dérangement intérieur qui est l'origine et la cause immédiate des symptômes qui constituent cette maladie. En général l'étiologie de toutes les maladies de la tête, et surtout de celles où les opérations de l'esprit se trouvent compliquées, est extrêmement obscure ; les observations anatomiques ne répandent aucun jour sur cette matière ; le cerveau de plusieurs maniaques ouvert n'a offert aux recherches les plus scrupuleuses aucun vice apparent : dans d'autres, il a paru inondé d'une sérosité jaunâtre. Baillou a Ve dans quelques-uns les vaisseaux du cerveau dilatés, variqueux ; ils étaient de même dans un maniaque dans lequel on trouva le plexus choroïde prodigieusement élargi, embrassant presque toute la surface interne des ventricules, et parsemé de vaisseaux rouges, dilatés et engorgés. Miscellan. nat. curios. decad. 2. ann. 6. L'état le plus ordinaire du cerveau des personnes mortes maniaques, est la sécheresse, la dureté, et la friabilité de la substance corticale. Voyez à ce sujet Henri de Heers, observ. 3. le lettère mediche del signor Martino Ghisi, pag. 26. le sepulchretum de Bonet, lib. et tom. I. sect. VIIIe pag. 205. les observations de Littre, insérées dans les mémoires de l'acad. royale des Scienc. ann. 1705. pag. 47. Antoine de Pozzis raconte qu'un maniaque fut guéri de sa maladie en rendant dans un violent éternument une chenille par le nez. Fernel dit avoir trouvé deux gros vers velus dans le nez d'une personne qui était tombée dans une manie mortelle à la suite de la suppression d'un écoulement fétide par le nez ; et Riolan assure avoir Ve un vers dans le cerveau d'un cheval devenu fou. Tous ces faits, comme l'on voit, ne contribuent en rien à éclaircir cette théorie ; ainsi ne pouvant rien donner de certain, ou au moins de probable, nous ne nous y arrêterons pas ; nous nous contenterons d'observer qu'il y a nécessairement un vice dans le cerveau idiopathique ou sympathique ; les symptômes essentiels de la manie viennent de ce que les objets ne se présentent pas aux malades tels qu'ils sont en effet ; on a attaché aux mouvements particuliers et déterminés des fibres du cerveau, la formation des idées, la perception. Lorsque ces motitations sont excitées par les objets extérieurs, les idées y sont conformes ; les raisonnements déduits en conséquence sont justes ; mais si le sang raréfié, les pulsations rapides ou desordonnées des artères, ou quelqu'autre dérangement que ce sait, impriment le même mouvement aux fibres, elles représenteront comme présents des objets qui ne le sont pas, comme vrais ceux qui sont chimériques ; et ainsi les fous ne me paraissent pécher que dans l'aperception ; la fausseté apparente de leur raisonnement doit être attribuée à la non conformité de leurs idées avec les objets extérieurs. Ils sont furieux, emportés contre les assistants, parce qu'ils craient voir en eux autant d'ennemis prêts à les maltraiter. Leur insensibilité au froid, au chaud, à la faim, au sommeil, vient sans doute de ce que ces impressions ne parviennent pas jusqu'à l'âme ; c'est pour cela qu'Hippocrate a dit que si quelque partie est affectée de quelque cause de douleur sans que le malade la ressente, c'est signe de folie.

On peut en examinant les signes que nous avons détaillés au commencement de cet article, non-seulement s'assurer de la présence de la manie, mais même la prédire lorsqu'elle est prochaine ; elle ne saurait être confondue avec la phrénésie, qui est une maladie aiguë toujours accompagnée d'une fièvre inflammatoire. On la distingue de la mélancholie par l'universalité du délire, par la fureur, l'audace, etc. Voyez MELANCHOLIE. On peut en consultant les parents, les assistants, connaître les causes qui l'ont excitée.

La manie est une maladie longue, chronique, qui n'entraîne pour l'ordinaire aucun danger de la vie : au contraire ceux qui en sont attaqués, sont à l'abri des autres maladies ; ils sont forts, robustes, à leur état près, bien portants ; ils vivent assez longtemps ; les convulsions et l'atrophie survenues dans la manie, sont des symptômes très-fâcheux. Un signe aussi très-mauvais, et qui annonce l'accroissement et l'état désespéré de manie, c'est lorsque les malades passant d'un profond sommeil à un délire continuel, sont insensibles à la violence du froid, et à l'action des purgatifs les plus énergiques. La mort est prochaine si les forces sont épuisées par l'abstinence ou par les veilles, et que le malade tombe dans l'épilepsie ou dans quelqu'autre affection soporeuse. Quoique la manie ne soit pas dangereuse, elle est extrêmement difficîle à guérir, surtout lorsqu'elle est invétérée : elle est incurable lorsqu'elle est héréditaire ; on peut avoir quelque espérance si les paroxismes sont legers, si la manie est récente, et surtout si alors le malade observe exactement et sans peine les remèdes qu'on lui prescrit ; car ce qui rend encore la guérison des maniaques plus difficile, c'est qu'ils prennent en aversion leur médecin, regardent comme des poisons les remèdes qu'il leur ordonne. Lorsque la manie succede aux fièvres intermittentes mal traitées, à quelque écoulement supprimé, à des ulcères fermés mal-à-propos, à des poisons narcotiques, on peut davantage se flatter de la guérison, parce que le rétablissement des excrétions arrêtées, la formation de nouveaux ulcères, l'évacuation prompte des plantes vénéneuses, sont quelquefois suivies d'une parfaite santé. Hippocrate nous apprend que les varices ou les hémorrhoïdes survenues à un maniaque, le guérissent. lib. VI. aphor. 21. que la dyssenterie, l'hydropisie, et une simple aliénation d'esprit dans la manie, étaient d'un très-bon augure ; lib. VII. aphor. 5. que lorsqu'il y avait des tumeurs dans les ulcères, les malades ne risquaient pas d'être maniaques ; Aph. 56. liv. Voyez Il y a dans Forestus, Observ. 24. lib. X. une observation d'une fille folle, qui guérit de cette maladie par des ulcères qui se formèrent à ses jambes. Les fièvres intermittentes, fièvres quartes, sont aussi, suivant Hippocrate, des puissants remèdes pour opérer la guérison de la manie. Ceux qui guérissent de cette maladie restent pendant longtemps tristes, abattus et languissants ; ils conservent un fonds de mélancholie invincible, que le souvenir humiliant de leur état précédent entretient.

La manie est une de ces maladies où les plus habiles médecins échouent ordinairement, tandis que les charlatants, les gens à secret, réussiront très-souvent. La guérison qui s'opère par la nature, est la plus simple et la plus sure ; la Médecine n'offre aucun secours propre à corriger le vice du cerveau qui constitue la manie, ou du moins qui produit constamment cet effet : bien plus, tel remède qui a guéri un maniaque, augmente le délire d'un autre. L'opium, par exemple, que de grands praticiens défendent absolument dans la manie, instruits par leurs observations de ses mauvais effets : l'opium, dis-je, a guéri plusieurs maniaques, pris à des doses considérables. Nous lisons dans le journal des Savants du mois de Juillet, ann. 1701. page 314, qu'une jeune fille fut parfaitement guérie de la manie, après avoir avalé un onguent dans lequel il y avait un scrupule d'opium ; quelques médecins l'ont donné en assez grande quantité avec succès. Wepfer, histor. apoplect. pag. 687. Aètius, Sydenham, n'en désapprouvent pas l'usage ; la terreur, affection de l'âme, très-propre à produire la manie, en a quelquefois été l'antidote ; Samuel Formius, Observat. 32. rapporte qu'un jeune maniaque cessa de l'être après avoir été châtré ; des chutes avec fracture du crâne, le trépan, le cautère, ont été suivis de quelques heureux succès : on a même Ve la transfusion dissiper totalement la manie ; quelquefois cette opération n'a fait qu'en diminuer les symptômes ; ses effets pernicieux ne sont rien moins que solidement constatés. Voyez là-dessus Dionis, cours d'opérations de Chirurgie, démonstr. VIIIe pag. 498. et la bibliothèque medico-pratique de Manget, tom. III. lib. XI. pag. 344. et sequent. Il me parait que pour la guérison de la manie, il faut troubler violemment et subitement tout le corps, et opérer par-là quelque changement considérable ; c'est pourquoi les remèdes qui ont beaucoup d'activité, donnés par des empyriques aussi hardis qu'ignorants, ont quelquefois réussi. Lorsque la manie dépend de quelque excrétion supprimée, il faut tenter tous les secours pour la rappeler ; rouvrir les ulcères fermés, exciter des diarrhées, des dysenteries artificielles ; tâcher en un mot, dans l'administration des remèdes, d'imiter la nature et de suivre ses traces. Dans les manies furieuses, les saignées sont assez convenables ; il est souvent nécessaire ou utîle de les réitérer ; l'artériotomie peut être employée avec succès. Fabrice Seldan rapporte plusieurs observations qui en constatent l'efficacité. Efficac. medic. part. II. pag. 45. et seq. On ne doit pas négliger l'application des sang-sues aux tempes, aux vaisseaux hémorrhoïdaux, ni les ventouses ; quant aux vésicatoires, leur usage peut être très-pernicieux ; les seules saignées copieuses ont quelquefois guéri la manie. Felix Plater raconte avoir Ve un empyrique qui guérissait tous les maniaques en les saignant jusqu'à soixante et dix fois dans une semaine. Observ. lib. I. pag. 86. Une foule de praticiens célèbres assurent qu'ils ne connaissent pas dans la manie de remède plus efficace. Les purgatifs émétiques et cathartiques sont aussi généralement approuvés. Les anciens faisaient beaucoup d'usage de l'hellébore purgatif violent ; Horace conseille aux fous de voyager à Anticyre, île fertîle en hellébore. Quelques modernes craient qu'il ne faut pas user des purgatifs drastiques ; ils pensent que l'hellébore des anciens était châtré et adouci par quelque correctif approprié ; il faut cependant remarquer que ces malades étant moins sensibles, moins impressionables aux irritations, ont besoin d'être plus violemment secoués, et exigent par-là qu'on leur donne des remèdes plus forts et à plus haute dose. Non-seulement l'évacuation opérée par l'émétique est utile, mais en outre la secousse générale qui en résulte, l'ébranlement de tout le corps, les efforts qui en sont la suite, rendent leur usage très-avantageux. Les bains chauds étaient fort usités chez les anciens dans le traitement de la manie. Galien, Aretée, Alexandre de Tralles, Prosper Alpin, etc. en vantent les heureux succès ; on ne se sert plus aujourd'hui dans cette maladie que des bains froids ; c'est Van-Helmont qui nous a fait connaître l'utilité de ce remède ; le hasard la lui avait apprise : on transportait sur un chariot un artisan maniaque, qui ayant pu se débarrasser des chaînes dont il était garroté, se jeta dans un lac profond. On l'en retira le croyant mort ; mais peu de temps après, il donna des signes de vie et de santé ; il vécut ensuite assez longtemps sans éprouver aucune atteinte de folie ; Van-Helmont animé par cet exemple, essaya depuis ce remède sur plusieurs maniaques, et presque toujours avec un succès complet, excepté, dit-il, lorsque craignant pour la vie du maniaque, on ne le laissait pas assez longtemps dans l'eau. L'immersion dans la mer ou dans la rivière est indifférente ; la seule attention qu'on doive avoir, c'est de plonger subitement et à l'improviste, les malades dans l'eau, et de les y soutenir très-longtemps ; il n'y a rien à craindre pour leur vie. L'eau froide ou glacée appliquée ou versée de fort haut sur la tête, a produit le même effet ; lorsqu'elle réussit, cette application est suivie d'un sommeil profond. J'ai connu une personne maniaque, qui s'échappant d'une prison où elle était retenue, fit plusieurs lieues avec une pluie violente sans chapeau et presque sans habits, et qui recouvra par ce moyen une santé parfaite. Voyez les mémoires de l'acad. roy. des Scienc. ann. 1734. histoir. pag. 56. Psychrolousia, ou the history of cold Bathings, etc. pag. 452. Quelques auteurs emploient dans ce cas-ci avec succès les essences aromatiques violentes, les spiritueux à haute dose, le musc, l'ambre, le camphre, etc. D'autres assurent que les humectants, rafraichissants, calmants, les nitreux, etc. sont les remèdes sur lesquels on peut le plus compter : mais ce ne sont pas des remèdes curatifs ; ils ne sont propres qu'à diminuer la violence des fureurs, propriété que possède éminemment le sucre de Saturne, donné depuis deux grains jusqu'à huit ; ils sont préférables à l'opium dont ils ont les avantages sans les inconvéniens. La manie qui succede aux fièvres intermittentes, demande un traitement particulier. Sydenham, le seul qui en ait parlé, remarque que les saignées et les purgatifs l'aigrissent et l'opiniâtrent ; que les remèdes les plus appropriés sont une diete analeptique, restaurante ; des legers cordiaux comme la thériaque, la poudre de la comtesse, etc. Il assure avoir guéri par cette méthode plusieurs manies, qui devaient leur origine à cette cause. M. MENURET.