Imprimer
Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Médecine
S. m. pl. (Médecine) petits ulcères ronds et superficiels, qui occupent l'intérieur de la bouche. Le siège principal de cet accident est l'extrémité des vaisseaux excrétoires des glandes salivaires, et de toutes les glandes qui fournissent une humeur semblable à la salive ; ce qui fait que non-seulement les lèvres, les gencives, le palais, la langue, le gosier, la luette, mais même l'estomac, les intestins grêles, et quelquefois les gros, se trouvent attaqués de cette maladie.

La cause de ces accidents est un suc visqueux et acre qui s'attache aux parois de toutes les parties ci-dessus, et y occasionne par son séjour ces espèces d'ulcères.

Ce suc visqueux et acre tire ordinairement son origine des nourritures salines, et de tout ce qui peut produire dans les humeurs une acrimonie alkaline ; ce qui fait que les gens qui habitent les pays chauds et les endroits marécageux, sont très-sujets aux aphtes.

On juge de la malignité des aphtes par leur couleur et leur profondeur. Ceux qui sont superficiels, transparents, blancs, minces, séparés les uns des autres, mous, et qui se détachent facilement sans être remplacés par de nouveaux, sont de l'espèce la moins dangereuse. Ceux au contraire qui sont blancs et opaques, jaunes, bruns ou noirs, qui se tiennent ensemble et ont peine à se détacher, et auxquels il en succede d'autres, sont d'une espèce maligne.

Les enfants et les vieillards sont sujets aux aphtes, parce que dans les uns et les autres les forces vitales sont languissantes, et les humeurs sujettes à devenir visqueuses.

Les aphtes qui attaquent les adultes, sont ordinairement précédés de fièvre continue, accompagnés de diarrhée et de dyssenterie, de nausées, de la perte de l'appétit, de faiblesse, de stupeur et d'assoupissement.

Ettmuller prétend que les aphtes des adultes sont souvent la suite des fièvres violentes.

Les remèdes appropriés pour la cure de cette maladie, doivent être humectants, et capables d'amollir et d'échauffer légèrement, afin d'entretenir les forces du malade, et lui occasionner une moiteur continuelle.

Les gargarismes détersifs et un peu animés d'esprit-de-vin camphré, sont d'un grand secours dans ce cas.

Lorsque l'on est venu à bout de faire tomber les aphtes, on rend ces gargarismes un peu plus émolliens et adoucissants.

Enfin l'on termine le traitement par un purgatif fortifiant, dans lequel Boerhaave recommande la rhubarbe par préférence à tout autre purgatif. (N)