subst. fem. , (Médecine) c'est un terme qui vient du grec , sanus, et qui sert à désigner la première des deux parties de la méthode medicinale concernant la conduite qu'il faut tenir pour la conservation de la santé actuellement existante ; comme la seconde partie de cette méthode est la Thérapeutique qui traite de la manière de rétablir la santé lorsqu'on l'a perdue : ainsi ces deux parties renferment le double objet que l'on a pu se proposer pour le bien de l'humanité, par l'institution de la Médecine ; sa partie pratique ne peut pas tendre à autre chose.

Mais de ces deux objets, le plus utîle sans-doute, est celui qui consiste à rendre l'état de santé aussi durable, que la vie humaine le comporte de sa nature, et à préserver cet état de tout ce qui peut lui causer quelque altération considérable, de tout ce qui peut réduire à la triste nécessité de faire usage des secours de l'art, pour le rétablissement de la santé : car, comme dit Seneque, c'est un plus grand service de soutenir quelqu'un qui est dans le cas de faire une chute, que de relever celui qui est tombé : pluris est labantem sustinere, quàm lapsum erigère. Ainsi le médecin auquel on peut devoir la conservation de sa santé, n'est pas moins à rechercher que celui auquel on peut devoir la guérison de quelque maladie.

Cependant comme il est très-rare que lorsqu'on se porte bien, ou que l'on croit se bien porter, l'on demande conseil sur la conduite que l'on doit tenir pour continuer à jouir de cet avantage, attendu que l'on est assez généralement dans l'idée, on peut même dire dans l'erreur, de croire que la Médecine n'a pour objet que de guérir les maladies ; c'est ce qui a fait que la partie de cette science, qui prescrit des règles à l'égard de la santé, parait avoir été fort négligée, soit par les maîtres qui ont enseigné la Médecine, soit par ceux qui l'ont enrichie de leurs ouvrages. Ensorte que la plupart des auteurs d'institutions médicales des derniers siècles, se sont presque bornés à donner la définition de l'Hygiene, sans exposition des préceptes salutaires en quoi elle consiste, préceptes qui avaient fixé l'attention des anciens médecins, parce qu'il leur suffisait d'en sentir l'importance, pour être déterminés à s'en occuper fortement, parce qu'ils avaient sincèrement à cœur de se rendre utiles à l'humanité ; au lieu que la plupart de ceux de ces temps-ci semblent ne se vouer à son service que pour la faire servir à leur propre utilité, puisqu'ils s'appliquent très-peu à étudier et à prescrire les règles qu'il faut observer pour la conservation de la santé, que l'on peut cependant entretenir bien plus aisément, que l'on ne peut contribuer à la rétablir.

En effet, l'art n'a pas autant de part qu'on le croit communément, à la guérison des maladies. Voyez la dissertation de Stahl, de curatione aequivocâ. Elle est le plus souvent l'ouvrage de la nature dans les maladies aiguës. Voyez NATURE. Et les maladies chroniques, surtout lorsqu'elles sont invétérées, sont presque toujours supérieures à tous les secours de l'art.

Ainsi la partie de la science medicinale qui peut être la plus avantageuse au genre humain, est donc sans contredit l'Hygiene, en tant qu'elle a pour objet la durée de la vie saine, le bien de ce monde, qu'il importe le plus de conserver, qui est le plus facîle à perdre, et le plus difficîle à recouvrer, et sans lequel, comme dit le docteur Burnet, reliqua plus aloès, quàm mellis habent.

Mais pour conserver ce bien si précieux, autant qu'il en est susceptible dans un sujet bien constitué, et qui n'a actuellement en lui aucune autre cause que la vie même qui le dispose à la mort, il est nécessaire de connaître avant toutes choses en quoi consistent la vie et la santé, comme il faut connaître la nature de la maladie avant que d'employer les moyens qui peuvent en détruire la cause. Voyez VIE, SANTE, CONSTITUTION, MALADIE, MEDECINE.

Pour satisfaire à ce qu'exige la conservation de la santé, on doit se proposer trois objets à remplir, savoir 1°. de maintenir l'état de l'individu qui en jouit actuellement, et d'y employer les moyens qui sont conformes à la complexion, au tempérament, qui lui sont propres, qui conviennent à son âge, à son sexe, au climat qu'il habite, à la profession, à l'état dans lequel il vit. Voyez COMPLEXION, TEMPERAMENT, AGE, SEXE, CLIMAT, PROFESSION. 2°. D'éloigner toutes les causes de maladie, de corriger l'influence de celles dont on ne peut se garantir, de changer la disposition qu'elles donnent à en être affecté. Voyez PROPHYLACTIQUE. 3°. De rendre sa vie durable autant qu'elle en est susceptible, en établissant, en préparant, ou en faisant subsister sans interruption, toutes les conditions nécessaires pour le maintien de la santé. Voyez REGIME.

Ces conditions sont essentiellement renfermées dans le bon usage des six choses, que l'on appelle d'après les anciens, non-naturelles, qui deviennent naturelles, lorsque l'usage qu'on en fait tourne au profit de la santé ; et contre nature, lorsque l'on en use d'une manière qui est nuisible à l'économie animale, c'est-à-dire que ces choses qui existent indépendamment de la nature considérée comme puissance, qui règle l'exercice de toutes les fonctions du corps humain, doivent cependant être regardées comme lui étant absolument nécessaires, et comme susceptibles de l'affecter avantageusement ou désavantageusement, selon qu'elles ont avec elles un rapport conforme ou contraire à ses besoins et à l'ordre qui doit y subsister.

Ces six choses sont donc 1°. l'air, et tout ce qui se trouve dans l'atmosphère, comme le feu, les météores, les exhalaisons de la terre, etc. Voyez AIR. 2°. La matière des aliments et de la boisson. Voyez ALIMENT, PAIN, VIANDE, etc. EAU, VIN, etc. DIETE. 3°. Le mouvement et le repos. Voyez EXERCICE, MOUVEMENT, REPOS. 4°. Le sommeil et la veille. Voyez SOMMEIL, VEILLE. 5°. La matière des excrétions, celle des suppressions. Voyez SECRETION, EXCRETION, FLUX. 6°. Enfin les passions de l'âme. Voyez PASSION.

Ces différentes choses sont par conséquent de nature à influer indispensablement sur la conservation de la santé ; par conséquent les règles qui doivent être prescrites sur leurs bons et leurs mauvais effets, constituent la partie de la Médecine pratique, qui est l'Hygiene : ainsi on trouvera une exposition sommaire de ces règles par rapport à chacune des choses non-naturelles, sous le mot non-naturel, ou sous le nom de chacune des dénominations particulières qui viennent d'être mentionnées.

On se bornera ici à rapporter les sept lois ou préceptes proposés par le célèbre Hoffman (dissert. sept. leg. sanit. exhib. tom. V. opusc. diaetetic.) pour servir à diriger sur tout ce qui a rapport à la conservation de la santé.

1°. Il faut éviter tout excès en quelque chose que ce sait, parce qu'il est extrêmement nuisible à l'économie animale ; la sobriété et la modération en tout, par conséquent même en fait de vertu, ne saurait trop être recommandée ; c'est un conseil du sage Hippocrate, le meilleur connaisseur des vrais besoins du corps et de l'esprit (aphor. 51. sect. 2.) ; cette maxime est applicable à toutes les choses de la vie qui sont susceptibles d'influer sur la santé, et de porter quelque altération dans l'équilibre des solides et des fluides, c'est-à-dire dans la juste proportion du mouvement qui se fait entr'eux, d'où dérive la disposition à l'exercice libre de toutes les fonctions du corps humain. Moderata durant, atque vitam et sanitatem durabilem praestant.

2°. On doit prendre garde à ne pas faire des changements précipités dans les choses qu'on a accoutumées, parce que l'habitude est une seconde nature : cette règle est aussi importante à suivre dans le physique que dans le moral et dans le politique ; parce que les choses que l'on éprouve ordinairement, lors même qu'elles ne sont pas bien conformes aux intérêts de la santé, peuvent moins causer de désordre dans l'économie animale, que ce qui étant essentiellement salutaire ne serait pas accoutumé. C'est ce qui est confirmé par l'expérience journalière, depuis Hippocrate, qui dit d'après le même témoignage (aphor. 49. sect. 11.) que les personnes faibles ne sont pas incommodées par certaines choses auxquelles elles sont habituées, tandis que des personnes robustes ne peuvent pas les éprouver impunément, parce qu'elles leur sont extraordinaires, quoiqu'elles ne soient pas essentiellement nuisibles, ainsi lorsqu'on juge qu'il y a quelque changement à faire dans la manière de vivre, dans la conduite, en quelque genre que ce sait, il faut se faire peu-à-peu une habitude contraire à celle que l'on avait, et ne rien précipiter dans l'innovation. Omnis mutatio subita mala ; quod paulatim et successivè fit, id tutum est.

3°. Il faut se conserver ou se procurer la tranquillité de l'esprit, et se porter à la gaieté autant qu'il est possible, parce que c'est un des moyens des plus surs pour se maintenir en santé, et pour contribuer à la durée de la vie. En effet, les passions de l'âme, dont elle est satisfaite, favorisent la distribution du fluide nerveux dans toutes les parties du corps ; par conséquent l'exercice de toutes les fonctions se fait avec facilité et d'une manière soutenue ; au lieu que la trop grande contention, les peines d'esprit, les chagrins, la tristesse habituelle retiennent ce même fluide dans le cerveau, pour le seul exercice de la faculté pensante, et tous les autres organes en sont privés à proportion ; d'où s'ensuit un rallentissement général dans le cours des humeurs, et tous les mauvais effets qui peuvent s'ensuivre : ainsi la plupart des hommes abregent leur vie plus par l'effet des maladies de l'esprit, que par celles du corps ; c'est pour quoi l'on peut dire avec Juvenal, que rien n'est plus à désirer pour la santé du corps, que la conservation de celle de l'âme. Optandum ut sit ments sana in corpore sano.

4°. Il faut tâcher, autant qu'il est possible, de vivre dans un air pur et tempéré, parce que rien ne contribue davantage à entretenir la vigueur du corps et de l'esprit. Rien n'affecte plus nos corps que l'air, et ne nuit davantage que ses impuretés et ses autres mauvaises qualités, comme l'excès, les variations subites de pesanteur, de légéreté, de chaleur, de froid et d'humidité qui opèrent à l'égard de nos solides, de nos fluides, et du cours de nos humeurs en général, des altérations, des changements de la plus grande conséquence, qui peuvent avoir les suites les plus funestes. Voyez AIR, CHALEUR, FROID, HUMIDITE, TEMPERATURE, INTEMPERIE. Certe sanitas ad extremam senectutem duraret, dit Hoffman, si ceteris paribus, aère, per quatuor anni tempora, puro, moderato et temperato semper frui liceret.

5°. On doit dans le choix des aliments et de la boisson, préférer toujours ce qui est le plus conforme au tempérament et à l'usage ordinaire, qui n'a pas été essentiellement nuisible, parce que la digestion, l'élaboration des humeurs qui en résultent, et leur distribution dans toutes les parties se font avec plus de facilité et d'égalité. Voyez REGIME. Ainsi la matière des aliments et de la boisson devant pénétrer dans les vaisseaux de notre corps, pour être changée en notre propre substance, ou pour servir aux autres différentes destinations ; en sorte que le superflu, ou ce qui est inutile, ou ce qui pourrait devenir nuisible, étant retenu, doit être porté hors du corps par les différents émonctoires destinés à cet usage ; il est nécessaire que cette matière, dont doivent être formées nos différentes humeurs, soit de nature à favoriser la dissolution, la séparation des parties nourricières, des recréments et des excréments, d'une manière proportionnée aux besoins de l'économie animale, dans chaque individu : c'est ce qu'on apprend par l'expérience, qui n'a eu pour guide que le sentiment et l'habitude, et par la réflexion que l'on fait en conséquence sur les suites. C'est cette expérience raisonnée qui doit fournir les règles d'après lesquelles chaque homme sensé doit être le médecin de soi-même, pour se diriger non pas dans le traitement des maladies, mais dans l'usage des choses qui servent à la conservation de la santé. Tout ce qu'on peut dire à ce sujet se trouve renfermé dans les paroles suivantes de l'Hippocrate allemand. Ingesta salubriora languidis, infirmis, aegrotantibus, maxime commendanda sunt ; cùm aliàs non negandum sit robustiora et exercitata corpora, etiam duriora, insalubritatis titulo notata, praecipuè usitata, saepè sine laesione ferre posse.

6°. Rien n'est plus important que d'établir une proportion raisonnable entre la quantité des aliments que l'on prend et celle du mouvement, de l'exercice du corps que l'on est en état de faire, ou que l'on fait réellement, eu égard au degré de forces dont on jouit, parce qu'il faut que la dépense soit égale à la recette pour se préserver de la surabondance ou du défaut d'humeurs. Voyez EXERCICE (Econom. anim.) Il suffira de rapporter ici la maxime du père de la Médecine, l'oracle de Coos ; parce qu'elle renferme en peu de mots tout ce qu'on peut dire à ce sujet : Non satiari cibis et impigrum esse ad labores, sanum efficit corpus.

7°. Enfin, on ne saurait trop s'éloigner de ceux qui conseillent le fréquent usage des remèdes, parce que rien n'est plus contraire à la santé que de causer des changements dans l'économie animale, de troubler les opérations de la nature, lorsqu'elle n'a pas besoin de secours, ou qu'elle peut se suffire à elle-même. C'est d'après cette vérité bien sentie, que le célèbre médecin Montanus, et à son imitation Wepfer et Brunner, terminaient toutes leurs consultations, tant pour les malades, pour les valétudinaires, que pour les gens en santé, par la recommandation de se livrer le moins possible aux Médecins et à la Médecine, parce qu'il y a fort à craindre que l'on ne donne sa confiance à des ignorants, qui n'ont souvent que le titre de docteur pour tout mérite ; le nombre de ces gens-là étant fort supérieur à celui des habiles maîtres de l'art, puisqu'ils sont extrêmement rares, et les autres aussi communs que dangereux ; en sorte qu'ils peuvent être regardés, tant qu'ils font les fonctions de médecin, comme des fléaux de l'humanité, de véritables pestes endémiques : ce qui fait douter, avec raison, si cette profession n'est pas plus nuisible qu'utile, non par elle-même, mais par ceux qui l'exercent mal. Ainsi, lorsqu'on jouit de la santé, et qu'il ne s'agit que de la conserver avec la tempérance et la modération, on peut éviter d'avoir besoin de médecins, et de s'exposer à être les victimes de l'ignorance : lorsque la santé se dérange, et qu'on est menacé de maladie, la diete et l'eau, selon le célèbre praticien de Paris M. Molin, dit Dumoulin, sont les meilleurs remèdes pour prévenir le danger des suites. En général, on a raison de dire que l'on doit éviter de vivre medicinalement, si l'on ne veut pas vivre misérablement ; et d'après cette maxime, Celse commence de cette manière son traité de re medicâ, concernant les moyens de conserver la santé : Sanus homo, qui et bene valet et suae spontis est, nullis obligare se legibus debet, ac neque jatralipta egère. Et ailleurs, il ajoute, optima medicina est non uti medicinâ. L'école de Salerne, dont les préceptes ne sont pas toujours à mépriser, persuadée que l'on peut très-bien se passer de Médecins, renferme, dans un seul distique, les principales règles de l'Hygiene, avec l'observation desquelles on peut se servir de médecin à soi-même, surtout si on n'est pas à portée d'en avoir de bons, ce qui est pis que d'en manquer entièrement. Elle s'exprime donc ainsi :

Si tibi deficiant Medici, Medici tibi fiant

Haec tria, ments hilaris, requies moderata, diaeta.

Pour supplément à ce que la nature de cet ouvrage n'a pas permis de traiter plus au long, et de mentionner même dans cet article, concernant les différentes choses qui intéressent la conservation de la santé, il ne reste qu'à ajouter ici la loi générale que prescrit l'admirable Hippocrate, epidem. lib. VI. §. 6. sur la plupart de celles qui influent le plus à cet égard : Labor, cibus, potus, somnus, venus, omnia sunto mediocria. De cette manière, et par une seule épithète, il détermine, avec toute la précision possible, l'ordre même que l'on doit observer dans l'usage de ces choses par rapport au temps où il convient de le placer pour chacune en particulier ; en les énonçant dans l'ordre successif qu'elles doivent avoir entr'elles ; c'est-à-dire, que l'on doit faire de l'exercice avant de prendre ses repas ; que l'on ne doit se livrer aux plaisirs de l'amour qu'après le sommeil, et que l'on doit mettre beaucoup de modération dans ces différents actes de la vie.

Il reste encore à désigner les principaux auteurs qui ont écrit sur les règles à observer pour la conservation de la santé. On est, à cet égard, comme à bien d'autres, plus redevable aux anciens qu'aux modernes, dont ceux qui ont donné les meilleurs traités d'Hygiene, n'ont fait que commenter ce qui leur avait été transmis sur cette matière par les Grecs et les Romains.

En effet, il semble qu'on ne peut rien ajouter pour le fond, à ce que le père de la Médecine nous a laissé concernant la conservation de la santé, dans son excellent traité de aère, aquis et locis, dans son livre de alimento, dans ses dissertations de diaetâ salubri, de liquidorum usu, et passim, dans presque tous ses ouvrages, particulièrement dans ses livres de flattibus, de geniturâ, où il traite de l'acte vénérien, et dans ses aphorismes.

Galien a beaucoup écrit sur l'Hygiene : outre les commentaires qu'il a donnés des ouvrages d'Hippocrate sur ce sujet, et particulièrement des aphorismes 1, 4, 5, 17, du troisième livre ; on trouve encore, parmi les ouvrages de cet auteur, quatre livres de sanitate tuendâ, trois livres de alimentis, un livre de attenuante victu, d'autres de consuetudine, de salubri diaetâ, un autre de exercitatione parvae pilae. On peut consulter, sur les ouvrages de Galien en ce genre, l'abrégé qu'en a donné Fuchsius dans son épitome, ainsi que celui de Valleriola in locis communibus.

Le Cicéron des Médecins, Celse, ne s'occupe, dans le premier de ses huit livres de re medicâ, que de ce qui a rapport à la conservation de la santé : on a un excellent commentaire de ce beau morceau d'Hygiene par Lommius.

On trouve, dans les œuvres d'Avicenne, un traité particulier d'Hygiene, sous le titre de correctione sex rerum non-naturalium. On a aussi un ouvrage complet de Jules Alexandrin sur les choses salutaires, où il est surtout amplement question de tout ce qui a rapport aux aliments : cette hygiene est divisée en trente-trois livres.

Pour ce qui regarde la Gymnastique medicinale, outre ce qu'en a donné Galien dans ses livres de sanitate tuendâ et dans le dernier de ses ouvrages, qui viennent d'être cités, on a un excellent traité de Mercurial, de arte gymnasticâ. Voyez GYMNASTIQUE.

Tous les auteurs d'institutions de Médecine ont traité de l'Hygiene comme une des parties principales de cette science ; cependant plusieurs d'entre eux, tel qu'Ettmuller, se sont très-peu étendus sur cette matière, par les raisons alléguées au commencement de cet article. Sennert et Rivière en ont traité avec assez de détail ; ce dernier surtout, qui donne de fort bonnes choses sur la nature et le choix des aliments.

On peut consulter une dissertation sur l'Hygiene, donnée par M. Bon, professeur de l'université de Valence : mais un des meilleurs ouvrages en ce genre, est celui du docteur Cheyne, intitulé de infirmorum sanitate tuendâ vitâque producendâ, qui ne peut être surpassé que par le traité complet d'Hygiene que l'on trouve dans les institutions du célèbre Hoffman, tom. I. lib. II. et par les savantes dissertations diététiques insérées dans la partie citée ci-devant des ouvrages de cet auteur, un des modernes auxquels la saine théorie de la Médecine est le plus redevable de son avancement, ainsi qu'à Boerhaave, dont le petit abrégé d'hygiene que l'on trouve dans les institutions et dans les préleçons qui y sont relatives, pourrait fournir matière à un très-beau et très-utîle commentaire, dont il eut été à souhaiter que le baron de Haller eut voulu se charger, ou au moins donner le supplément par des notes, comme il a fait avec tant de gloire à l'égard de la physiologie de cet auteur.