S. f. (Médecine) cette maladie est un abscès dans le poumon qui provient ou de tubercules cruds qui sont venus à suppurer, ou d'une inflammation lente qui n'a pu se résoudre, et que la trop grande étendue de l'engorgement, et la tension des parties ont forcé d'abscéder ; les causes et les signes sont les mêmes que ceux des abscès. La respiration est extrêmement génée. Voyez PHTHISIE.

La vomique des poumons est une maladie occulte dans laquelle les malades paraissent jouir d'une assez bonne santé ; ils ont un petit abscès dans quelque partie de ce viscère ; cet abscès est exactement renfermé dans un kiste ou une membrane qui forme une espèce de poche ; ceux qui sont attaqués d'atrophie, ou qui ont quelques vaisseaux rompus dans les poumons, sont fort sujets aux vomiques, ils ont l'haleine puante longtemps avant qu'elle perce, le sang leur vient quelquefois à la bouche en toussant, ils ont le corps lourd et pesant ; leurs toux sont longues et incommodes, elles sont suivies quelquefois de l'ouverture de la vomique et de l'expectoration de la matière qu'elle contient, alors il leur survient une fièvre assez considérable, le crachement de sang et des agitations du corps violentes : ces symptômes ne sont pas toujours suivis de la mort, on recouvre quelquefois la santé ; mais s'il arrive que la vomique en s'ouvrant se décharge sur le cœur, le malade mourra subitement ; on a des exemples de cet accident. Lommius.

Cette maladie ne peut qu'être extrêmement dangereuse, comme il le parait par la fonction de la partie attaquée ; mais on ne peut la prévenir, et il est difficîle d'y remédier lorsqu'elle est formée : voici les vues que l'on peut suivre dans le traitement.

1°. Dans la vomique imminente il faut prendre garde qu'elle ne se forme, et cela par les saignées et tous les remèdes de l'inflammation, les adoucissants, les huileux et les béchiques doux ; il faut ordonner au malade le même régime qu'aux phtisiques. On peut s'enhardir à ordonner les expectorants.

2°. Dans la vomique formée, et prête à se rompre, il y a d'autres mesures à prendre pour diminuer les dangers de sa rupture, s'il est possible ; car elle est à craindre pour le malade de quelque façon qu'elle se fasse : il serait à souhaiter qu'elle se vuidât par métastase, en prenant la route des selles ou des urines ; cette voie quoique longue serait bien moins dangereuse ; mais si elle se jette sur les bronches, comme il est naturel que cela arrive, alors le danger est imminent, car le poumon se trouve engorgé de matière purulente, et les vésicules sont remplies de pus, de façon qu'elles ne peuvent recevoir l'air ni le chasser ; la respiration devient interceptée, et le malade est comme englouti et suffoqué par la mauvaise odeur qu'exhale la matière purulente qui sort des bronches par flot : dans ce dernier cas, il faut disposer le malade de façon à empêcher qu'il ne soit étouffé par la rupture de la vomique, et pour cela on le fait coucher sur le ventre, afin d'aider l'éruption du pus par les bronches et la trachée artère ; ensuite on lui fait respirer une eau de senteur, ou on lui en met dans la bouche pour empêcher la puanteur de le suffoquer.

Supposé que la rupture fût prochaine et imminente, et qu'on la prévit ne pouvoir se faire d'elle-même, on pourrait l'aider ou l'accélérer en faisant éternuer ou tousser le malade, en excitant le vomissement. Ces moyens quoique périlleux, sont pourtant salutaires dans l'occasion : si la matière ne peut sortir tout à la fais, ou parce qu'il y a plus d'un sac, ou parce qu'elle est en trop grande quantité, alors on doit ménager les forces du malade, et prendre garde de l'épuiser.

Lorsque la rupture et l'éruption de la vomique sont faites, on doit remédier au délabrement qu'elles ont causé ; mais ce point est encore plus difficîle que le précédent, car l'ulcère étant fort étendu, toujours arrosé par la lymphe bronchiale, agité par l'action du poumon même, frappé par l'abord continuel de l'air, il est impossible qu'il se cicatrise ; on doit donc employer une cure palliative qui est la même que pour la phtisie ; mais on doit avoir égard à la corruption de la matière purulente, à l'affoiblissement des forces, et à la fièvre lente dont les indications sont différentes.

La première demande des fortifiants, des restaurants et des analeptiques, tels que les bouillons, les gelées de veau, de poulet, le blanc-manger ; ensuite on peut recourir aux baumes naturels et artificiels, tels que le baume de tolu, son syrop, le baume du commandeur de Perne.

La seconde indication demande les adoucissants, les tempérants, le lait coupé avec l'eau d'orge, ou le biscuit dans le bouillon, la semoule, le gruau cuit de même. Ces sortes d'aliments doivent être aromatisés avec l'essence de bergamotte ou de citron.

Si la fièvre peut s'emporter, on change l'air du malade, on le mène à la campagne pour y prendre le lait, et enfin on prend toutes les précautions que demande le traitement de la phtisie.