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Catégorie parente: Physique particulière
Catégorie : Médecine
S. m. (Médecine) , dérive de , qui signifie efflorescère, fleurir, d'où les Latins ont appelé les exanthemes, efflorescentiae, efflorescences ; c'est un terme employé pour exprimer l'éruption (qui se fait sur la peau) des humeurs viciées, dans le corps humain, qui se portent de l'interieur à la surface, et y forment des taches qui ne s'élèvent pas au-dessus du niveau de la peau, ou de petites tumeurs de différentes espèces, de la couleur des téguments, ou d'une couleur différente.

Puisque les exanthemes, proprement dits, paraissent essentiellement sur la peau ; il s'ensuit donc que la matière morbifique, qui les forme, a son siege dans les vaisseaux cutanés, et que cette matière est de nature à ne pas y couler librement, et à y faire naître conséquemment des obstructions, soit parce que le fluide, qui est propre à ces vaisseaux, a trop de consistance, pêche par épaississement ; soit parce qu'il y a pénétré par erreur de lieu, errore loci, une humeur plus grossière qui en a dilaté, forcé les orifices, et en a engorgé le canal trop étroit, pour les recevoir dans l'état naturel (voyez ERREUR DE LIEU) ; soit parce qu'ils ont été resserrés, retrécis par quelque cause que ce soit : ces différentes causes, propres à produire des exanthemes, peuvent être internes et externes ; ainsi après de grandes sueurs, qui ont fait perdre au sang ses parties les plus fluides, il se forme des pustules prurigineuses par des humeurs privées de véhicule, épaissies, arrêtées dans les vaisseaux cutanés : il se forme des taches rouges ou pourprées, sur la surface du corps, lorsque le sang a perdu sa consistance au point que ses globules rouges puissent pénétrer dans les vaisseaux secrétoires de la peau, où ils ne pourraient pas être admis, lorsque le fluide a sa consistance actuelle : les matières acres, qui sont portées dans les vaisseaux cutanés, ou qui sont appliquées au-dehors sur les téguments, peuvent aussi produire des exanthemes en causant des constrictions, des irritations dans les tuniques de ces vaisseaux, qui en diminuent la capacité, y arrêtent les humeurs : dans ces trois sortes de cas, il y a toujours défaut de méabilité dans les fluides, soit par une mauvaise qualité qui leur est propre, soit par l'état contre nature des solides qui les contiennent, soit par le concours du vice des parties contenues et contenantes. Voyez TACHE, PUSTULE, GALE, etc.

Les exanthemes fébriles sont ceux qui méritent le plus d'attention, parce qu'ils sont le plus souvent formés d'un dépôt de matière critique, que la fièvre porte dans les vaisseaux de la peau : cette matière s'y arrête et les obstrue, parce qu'elle n'est pas assez atténuée pour couler librement dans toute leur étendue : il conste, par des observations faites sur des cadavres, qu'il se fait aussi quelquefois de semblables dépôts critiques, qui forment des espèces d'exanthemes sur la surface des parties internes ; dans ces cas la fièvre ne se termine pas par le retour de la santé ni par la mort, mais elle dégénere en une autre maladie : il est évident par conséquent, que la cause efficiente de cette éruption exanthémateuse, est la nature ou la force de la vie, qui fait circuler les humeurs dans les vaisseaux, qui sépare de la masse les fluides viciés, et qui les porte dans des vaisseaux proportionnés à leur densité, à leur mobilité, et au degré de mouvement avec lesquels ils se présentent à leur orifice ; ce qui s'opère conséquemment par un mécanisme semblable à celui des secrétions : les exanthemes sont différents, selon la différente nature de la matière morbifique, quelquefois ils sont rouges, parce qu'ils sont formés par un sang inflammatoire, épais, qui engorge les vaisseaux cutanés, et d'autres fois ils sont jaunâtres ou de couleur de la peau, parce que la matière de l'engorgement est un fluide séreux ou lymphatique, qui pêche de même par l'épaississement : c'est aussi de ces différences que les fièvres exanthémateuses prennent leurs différents noms ; telles sont les scarlatines, les pétéchiales rouges, pourprées, les miliaires, la rougeole, la petite vérole. Voyez chacun de ces mots en son lieu, surtout le dernier, et l'article de la FIEVRE ERUPTOIRE. (d)